Claudine Prudencio sur la proposition de loi sur le droit de grève des magistrats : « Je suis avec les magistrats et on va se battre jusqu’au bout »

Karim O. ANONRIN 11 juillet 2014

claudine Prudencio apporte son soutien aux magistrats

En tant qu’élue du peuple, comprenez-vous les manifestations des magistrats contre la proposition de loi portant modification de l’article 18 de la loi portant statut de la magistrature et qui vise à leur interdire le droit de grève ?
Certes, je suis députée à l’Assemblée nationale, membre de la mouvance présidentielle et de la majorité parlementaire ; mais par rapport à ce dossier, j’ai un point de vue qui est différent de celui de certains de mes collègues signataires de cette proposition de loi. Les Magistrats sont des travailleurs comme tout travailleur dans notre pays. Pourquoi leur interdire le droit de grève ? Je les soutiens dans ce mouvement et je me battrai avec d’autres collègues députés pour cette cause. Il faut que les Magistrats comprennent que la cause n’est pas seulement la leur. C’est la cause à nous tous. Nous sommes tous Béninois et nous serons toujours derrière eux. Au temps du Général Mathieu Kérékou, on disait que le panier de la ménagère est vide. Aujourd’hui, le panier de la ménagère est troué. On ne parle pas de ça et c’est de comment faire pour clouer le bec aux Magistrats qu’on parle. Je ne suis pas du tout d’accord. Je suis avec les Magistrats et on va se battre jusqu’au bout.

Est-ce la raison pour laquelle vous étiez aux côtés des magistrats sur l’esplanade de l’Assemblée nationale ?
Tout à fait. Ceci, pour leur dire que je me battrai à leurs côtés pour que ce droit de grève ne leur soit pas retiré.

Tout récemment, vous vous êtes prononcé dans les médias sur le dossier ‘’épine dorsale’’. Au delà de ce dossier, est-ce l’ensemble des hommes d’affaires béninois que vous défendiez ?
Je ne défends pas uniquement le dossier ‘’épine dorsale’’. Je défends tous les hommes d’affaires nationaux parce que ces hommes d’affaires sont brimés. Je n’accepterai jamais ça parce que le Bénin appartient à nous tous. Ceux qui font ces genres de choses doivent savoir que la roue tourne et tournera toujours. Pour le dossier ‘’épine dorsale’’, je continue de dire que le Chef de l’Etat même m’a demandé de lui suivre personnellement ce dossier et je l’ai fait jusqu’à maintenant. Pourquoi brimer un homme d’affaires national qui remplit les conditions pour un projet ? Le Chef de l’Etat m’a demandé de tout faire pour que Samuel Dossou, puisque c’est de lui qu’il s’agit, commence la construction du Port sec de Parakou, parce qu’il a des problèmes politiques au niveau de Parakou qu’il souhaite résoudre. Sans même une convention signée, monsieur Samuel Dossou a injecté des milliards de Fcfa dans le projet du Port sec de Parakou. Mais aujourd’hui, on ne veut plus lui signer la convention et c’est un autre homme d’affaires étranger qui, dans la convention qu’il envoie au Bénin, dit qu’il veut avoir l’exclusivité dans ce projet. Le même homme d’affaires étranger veut exproprier Samuel Dossou du projet de construction du chemin de fer alors qu’il a gagné l’appel d’offres international. Est-ce qu’on peut accepter de telles choses ? J’ai pris mon bâton de pèlerin pour rétablir la vérité et tout le temps, c’est des coups de fil de menaces de mort que je reçois.
Propos recueillis par Karim Oscar ANONRIN



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