Contrôle de l’action gouvernementale : Adrien Houngbédji veille sur les prérogatives du parlement

Arnaud DOUMANHOUN 14 juin 2017

Une Assemblée nationale aux ordres, c’est un sort conjuré par le président Adrien Houngbédji. Le regain d’activités à l’hémicycle, marqué par de nombreuses questions des députés sur les options de gouvernance du régime en place, prouve à suffisance que le soutien de la deuxième personnalité du pays à l’homme du Nouveau départ n’est nullement troqué contre les prérogatives de l’institution dont elle a la charge. Devant la représentation nationale, le gouvernement se défend. Des questions les plus brûlantes à celles élémentaires, les ministres apportent des clarifications aux préoccupations des élus du peuple. La santé, l’énergie, l’agriculture, les transports ou l’enseignement, plus aucun secteur n’échappe au contrôle des députés de la 7e législature. Et c’est un doux euphémisme de dire que le régime est bel et bien sous pression. Les différents questionnements des Béninois sur la politique gouvernementale sont pris en compte par leurs mandataires. Menace sur la campagne agricole du fait de la chenille légionnaire qui détruit les champs de maïs et autres cultures vivrières, les questions liées à l’électrification rurale, aux agents licenciés dans les sociétés et offices d’Etat liquidés, la situation des étudiants en instance de soutenance à la Flash…, sur toutes ces inquiétudes, le gouvernement est interpellé. Les députés veillent donc au grain. Malgré la majorité confortable dont dispose le président Patrice Talon, l’Assemblée nationale ne sera pas une caisse de résonance. Après 27 années de pratique démocratique, le Bénin a donné la preuve de sa maturité en cette matière, et l’un de ses atouts majeurs, c’est le respect du principe de la séparation des pouvoirs et le fonctionnement régulier de ses institutions. A l’Assemblée nationale, Adrien Houngbédji laisse donc libre cours au jeu démocratique. Et du combat entre minorité et majorité parlementaire, seul le gouvernement en fait les frais. Certes, beaucoup de lois ont été votées pour accompagner la mise en œuvre du Programme d’actions du gouvernement (Pag), donc dans l’intérêt général. Mais, dans le même temps, aucune compromission ne s’observe à l’Assemblée nationale vis-à-vis du Nouveau départ. Vive la démocratie béninoise.



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