Coopération bilatérale : Talon reçoit Leuthard… l’axe Cotonou-Berne renforcé

Arnaud DOUMANHOUN 14 juillet 2017

Honneurs militaires, chaleureuses poignée de mains, quelques échanges informels, puis le chef de l’Etat, Patrice Talon et son hôte, Doris Leuthard, présidente de la confédération Suisse, échappent aux regards pour un huis clos qui va durer environ une heure d’horloge. Des confidences échappèrent quelques bouts de phrases. L’homme du Nouveau départ explique à Leuthard qu’il est convalescent, certainement pour n’avoir pas été à sa rencontre à l’aéroport international de Cotonou dans la soirée du mercredi, et l’autre de répondre « Le Bénin a besoin de vous. Vous devez garder votre santé ».
Il sonnait 10 heures, dans cette matinée du jeudi 12 juillet, quand les deux chefs d’Etat firent leur retour dans la cour de la présidence de la République, pour profiter de la clémence du temps et se consacrer aux discours officiels. Contrairement à la tradition, c’est Doris Leuthard qui prend la première la parole : « Je suis ravie d’être à Cotonou ». Elle félicite le Bénin pour la paix, la démocratie et sa stabilité dans la sous-région : ‘’Vous avez des ambitions, mais sans ça, on ne peut développer un pays’’. L’invitée de marque de Patrice Talon encourage les efforts du gouvernement dans le sens de la lutte contre la corruption, de l’abolition de la peine de mort, de la collaboration dans le domaine de l’immigration, et invite les entreprises suisses à venir découvrir ce qu’offre le Bénin dans le domaine de l’agriculture. « Des investissements peuvent se réaliser… J’ai mangé vos mangues si douces. Vous avez un potentiel… », confie la présidente Suisse.
Doris Leuthard s’est aussi réjouie de l’excellent état de la coopération entre la Suisse et le Bénin, qui dure depuis plus de 35 ans, et rappelle à juste titre les domaines d’intervention de la confédération ici au pays de Béhanzin à savoir, la décentralisation, l’éducation et la formation professionnelle, le développement économique rural. Des échanges avec son homologue du Bénin, elle se convainc de ce que ces secteurs correspondent aux priorités du gouvernement béninois.

47 milliards pour la période 2017-2020
« Vous avez tout dit. J’ai eu raison de vous laisser parler en premier… », dira Patrice Talon avec un sourire en signe d’amitié, le regard plongé dans celui de son hôte. Doris Leuthard lui retourne ses civilités : « C’est très gentil ». Pour le président béninois, cette visite à Cotonou de la présidente Suisse traduit la qualité des relations entre les deux pays. Il en veut pour preuve, les 7 accords de coopération signés fin 2016 d’une valeur totale de 22 milliards de francs Cfa et le nouvel accord de coopération de 47 milliards, établi avec l’arrivée de Leuthard à Cotonou, sur la période de 2017 à 2020 dans les secteurs du développement rural, de la formation professionnel, de la gouvernance locale, et une intention d’accord en entrepreneuriat dans le secteur agricole. Le chef de l’Etat béninois va aussi mentionner la volonté de son gouvernement de « faire du Bénin, le pays le plus touristique de l’Afrique ». Patrice Talon rassure son hôte de ce que son gouvernement donnera un nouveau visage à la gestion de l’aide au développement.

Pourquoi la Suisse en premier depuis 2016 ?
Doris Leuthard est la première Chef d’Etat à fouler le sol béninois depuis l’avènement du régime du Nouveau départ, et le président Talon n’a pas échappé à la soif de la presse d’en savoir les raisons. « Nous avons trouvé un pays sinistré. Nous nous sommes mis au travail. On peut développer la coopération sans les visites. Nous n’avons pas donné priorité à cela. Nous avons d’abord balayé la maison… », a déclaré Patrice Talon. Et pourquoi la Suisse, un fait du hasard. Les échanges ont pris fin aux environs de 10h30, et la délégation Suisse s’ébranle pour une visite guidée au Port autonome de Cotonou. Il faut noter que Doris Leuthard quittera Cotonou ce jour.



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