Déclaration de Jean Kocou Zounon, Porte-parole du Pcb sur le Pag

La rédaction 21 décembre 2016

Les actes de gouvernance de Talon depuis ces huit mois ont consisté à se servir lui-même et à se dresser contre le peuple : règlement des affaires à son propre profit, concentration des projets d’arrêtés, répression de manifestants pour dépassement de "lignes rouges" connues de lui seul, interdiction des organisations d’étudiants, nominations de remerciement, placement des courtisans serviles et zélateurs, répression de hauts fonctionnaires réfractaires. Des médias relayant des points de vue critiques au pouvoir sont supprimés pendant que les journalistes et journaux zélateurs sont promus. Les petits entrepreneurs ou hommes d’affaires sont étouffés et la plupart des marchés sont attribués de gré à gré à des sociétés opaques ou à peine créées.
Au total, le pouvoir de Talon se révèle un pouvoir dictatorial de type césariste où même des individus n’ayant aucun titre officiel donnent des ordres à des ministres comme naguère Amadou Cissé sous l’autocrate Mathieu Kérékou. Avec Talon, on a comme un patron en face de qui tous les citoyens sont soit des employés, soit des concurrents à affaiblir et éliminer. Le PAG (Programme d’Actions du Gouvernement) récemment présenté en un show médiatique mystificateur est à l’image de cette gouvernance. Le nouveau César révèle au peuple ses potentialités censées n’être connues que de lui. La main basse sur les affaires s’étend : 7086 milliards (soit 78%) sur les 9039 d’investissements prévus sont gérés sous la supervision directe du Président de la République, donnant ainsi l’image qu’en dehors du Chef, l’équipe gouvernementale est réduite au rôle de spectateur ou de garçon de course. L’affairisme effréné au sommet de l’Etat a réduit le Partenariat Public-Privé en un Partenariat Privé-Privé. Même l’administration publique est parasitée par des recrues issues du privé et payées à la carte hors grille !
La "Rupture" est retirée du programme d’actions du gouvernement et officiellement abandonnée. Aveu d’incapacité de lutte contre l’impunité. Le "Bénin révélé" par Talon se révèle au peuple et au monde en matière de gouvernance comme "un nouveau départ" du régime de Yayi. Aujourd’hui, Dangnivo et Agbossou ? Silence radio ! Affaires Cen-Sad, machines agricoles, Ppea2, Maria-Gléta, Icc-services. Oubliées ! Et pendant que les grands criminels et pilleurs sont tranquilles et que l’on recycle nombre d’entre eux, l’on pourchasse et écrase les petits vendeurs et commerçants des villes pour occupation illégale des lieux publics, l’on accable les parents d’élèves et d’étudiants par des mesures irrationnelles, on maintient les programmes scolaires et universitaires inadaptés et néocoloniaux. Pendant que l’on s’empresse de s’emparer de tout ce dont on estime être sevré par le passé et que l’on accapare tout à son seul profit, l’on prêche la patience aux travailleurs et au peuple que la faim tenaille et l’on fait miroiter des mirages aux pauvres et aux faibles que l’on écrase. L’acharnement contre les pauvres et le peuple est qualifié de mesures d’assainissement et de rigueur, rigueur que l’on oublie dans la passation des marchés publics, dans la poursuite des pilleurs des réserves administratives et autres biens publics ainsi que dans les nominations clientélistes. Soit, on peut nous dire qu’on ne distribue pas la pénurie, on ne partage pas la pauvreté. Il faut stimuler la croissance et accumuler des richesses pour les partager. Mais quand l’accumulation se fait dans les poches de quelques individus, la grande majorité laborieuse est réduite à la mendicité.
La souveraineté du pays pour ce gouvernement se résume à aller prendre régulièrement ses instructions à l’Elysée et placer les hommes de la FrançAfrique au contrôle des institutions.

Travailleurs et peuple du Bénin,
Il n’y a donc rien à espérer de la gouvernance de ce gouvernement qui est décidément un gouvernement apatride et vorace, une dictature autocratique en œuvre, empêtré dans des actes contre les intérêts et aspirations du peuple qu’il entend soumettre et écraser. C’est ce que vous pensez et votre parti, le Pcb, le parti des travailleurs et du peuple, vous confirme que vous avez raison. Une gouvernance autocratique doublée d’un écrasement de ceux qui souffrent et se plaignent est inadmissible aujourd’hui au Bénin. (…) »



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