Décollage économique du Bénin en 2017 : L’administration doit cesser de prendre le pays en otage

Naguib ALAGBE 30 décembre 2016

A tort ou à raison, elle a bien souvent été citée comme un maillon faible, une sorte de handicap au développement du Bénin. On doit d’ailleurs, à la vérité, reconnaître qu’à aucun moment, l’administration béninoise n’a su se montrer véritablement à la hauteur des attentes placées en elle. Et à ce jour, la question de l’amélioration de ses performances, se pose encore comme un axiome, une condition sans laquelle le développement tant attendu restera de toute évidence une chimère.
Mais, il n’y a pas que ses performances qui soient en cause. Il y a également la forte propension de ses agents à aller en grève. Pour un oui ou pour un non, les centrales et confédérations syndicales notamment, n’hésitent pas à dégainer, plongeant du coup l’administration dans un cycle infernal. Les gouvernements successifs de 1991 à ce jour, en ont fait les frais, et ce qui se passe actuellement en est une parfaite illustration. La santé, les finances et l’agriculture pour ne citer que ces départements, sont en plein débrayage. Toutes choses qui ne sont pas de nature à faciliter la réalisation des ambitions de développement des dirigeants actuels, obligés d’aller vite malgré les contingences. La situation nécessite donc méthode et rigueur, sauf que l’administration, elle, ne l’entend pas de cette oreille. Elle veut tout avoir et tout de suite.
Contourner le piège !
Une fois encore, l’administration manque à l’appel face à la bonne volonté des nouveaux dirigeants, absorbée qu’elle est par ses luttes corporatistes. Et à l’allure où vont les choses, il n’est pas exclu que l’administration se comporte, avec le temps, comme un frein au progrès. Au gouvernement donc de trouver les moyens de contourner cet obstacle. Toujours est-il que les solutions devront être pérennes. Et la solution n’est nullement de céder à une pression quelconque. Cela pourrait être un piège, une porte ouverte à une généralisation de la crise. L’expérience du régime défunt en la matière, notamment en ce qui concerne le relèvement du point indiciaire devrait faire école.
Il ne s’agit tout de même pas d’entretenir la crise en faisant complètement la sourde oreille face à la situation actuelle, pas plus qu’il ne sera pas question de laisser l’administration prendre en otage le sort de tout un peuple plus longtemps. Ce n’est pas en se prêtant au bon vouloir des syndicats insatiables et exagérément exigeants que le gouvernement ivoirien a pu en cinq ans mener la barque où il est en ce moment. Le gouvernement veut aller vite et doit pouvoir s’en donner les moyens. Il faudra donc faire des choix clairs et les assumer.



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