Décryptage des propos de Boni Yayi du 27 janvier 2014 : Opposition et mouvance à couteaux tirés

Arnaud DOUMANHOUN 31 janvier 2014

Boni Yayi, pacifique ou belliqueux ? La question est d’actualité. Les propos tenus par le Chef de l’Etat le 27 janvier dernier, à l’occasion d’une rencontre avec la jeunesse, continuent de nourrir la polémique. Au moment où l’opposition désapprouve ce fait avec la dernière rigueur, la mouvance soutient mordicus la démarche présidentielle. Hier encore, sur le plateau de la télévision Canal3, les deux camps ont été soumis à l’exercice de la contradiction. L’honorable Amissétou Affo Djobo, le professeur Philippe Noudjènoumè, pour le compte de l’opposition et l’honorable Bernard Davo et le conseiller technique à la présidence Irénée Agossa pour celui de la mouvance se sont expliqués.
Le président Boni Yayi a tenu un langage de vérité face aux jeunes sur des questions relatives à la croissance économique, au chômage…, et entend « bondir » sur ces problèmes au cours de ces deux dernières années de son mandat constitutionnel. Il a, par la même occasion, attiré l’attention de l’opinion publique sur ce qui pourrait être ‘’la mafia d’Etat’’ : une collusion entre des politiques, des hommes d’affaires et des syndicalistes. Voilà la lecture faite par Irénée Agossa et Bernard Lani Davo, du discours tenu par Yayi le 27 janvier et qui a déclenché la polémique. Affo Djobo et Noudjènoumè n’entendent pas les choses de cette oreille. Pour l’honorable Affo Djobo, Boni Yayi a tenu des propos indignes d’un chef d’Etat. « Comment peut-il dire qu’il a tous les pouvoirs alors que dans un Etat démocratique, la vie publique est réglementée par des institutions de pouvoir et de contre pouvoir ? Comment peut- il dire qu’il va bondir ? Et sur qui ? », s’est-elle interrogée. Selon le professeur Philippe Noudjènoumè, la situation de la grève des travailleurs s’est aggravée à cause des provocations du chef de l’Etat : « C’est le président Boni Yayi lui-même qui attise le feu. Non seulement, il ne relève pas le préfet et le commissaire de leurs fonctions, comme le revendiquent les syndicats, mais aussi il opère des défalcations ».

Décrisper la tension sociale
Le sens du dialogue. Telle est la conviction des deux parties pour une décrispation de la situation sociale. Et sur cette question, le conseiller Irénée Agossa a exprimé la bonne foi de Boni Yayi, qui serait disponible pour ce dialogue matière. Une bonne foi dont l’opposition n’est pas encore convaincue.



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