Départ de Joseph Djogbénou du gouvernement : Talon doit choisir un personnage moins clivant

Angelo DOSSOUMOU 4 juin 2018

Le poste de Djogbénou bientôt vaquant

Un départ, dans les heures qui suivent, pour la prochaine mandature de la Cour constitutionnelle et, tout au moins, une place qui se dégage dans le gouvernement de Patrice Talon. Depuis quelques semaines, le compte à rebours pour connaître le successeur de l’actuel Garde des sceaux et ministre de la justice, Joseph Djogbénou, appelé à de nouvelles fonctions, avait commencé. Demain au plus tard, à l’équipe gouvernementale, il fera ses adieux et l’appétit de connaître son successeur ira en grandissant.
Alors, qui pour remplacer l’agrégé et l’émérite avocat Djogbénou ? Très médiatiquement présent, homme de confiance du chef de l’Etat, diversement apprécié pour son assurance légendaire et longtemps à couteaux tirés avec l’Unamab, il est unique en son genre. Certes, pour le remplacer, le chef de l’Etat veillera à rechercher certaines des qualités de Djogbénou en son successeur. Déjà, à ce poste stratégique, le facteur homme de confiance pèsera lourd.
Mais, cet avantage à lui seul ne suffira pas. Forcément, le prochain titulaire du portefeuille de la justice doit être issu du milieu judiciaire. Avocat, juge, notaire ou huissier, peu importe. Sinon, sans connaître les codes et autres règles du milieu, il n’est pas évident qu’il s’en sorte. Toutefois, contrairement au choix de Djogbénou, ce serait peut-être l’erreur de trop que Talon aille le choisir dans le corps des enseignants du supérieur. De toute façon, l’un des grands reproches faits à Djogbénou par ses détracteurs est qu’à cause de son agrégation, il peinait à s’ouvrir à l’intelligence des autres acteurs de la justice. Plus grave, il est accusé de regarder lesdits acteurs de haut. Conséquence, durant son séjour au ministère, les positions entre lui et ses interlocuteurs se seraient constamment cristallisées.
En somme, la condition sine qua non pour le président Patrice Talon de pacifier un milieu qui a connu trop de remous ces dernières années, ce serait un choix qui concilie compétence et ouverture d’esprit. En plus clair, un ministre qui se sente, avec tous les acteurs qui répondent de son autorité, comme un poisson dans l’eau. Et surtout pour tourner la page Djogbénou et instaurer un climat cordial au ministère de la justice, à Talon de nous dénicher un personnage moins clivant.



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