Difficultés des opérateurs économiques nationaux/Climat des affaires au Bénin : Claudine Prudencio et l’Udbn alertent l’opinion publique

Angelo DOSSOUMOU 6 octobre 2014

Claudine Prudencio dénonce la gestion de Boni Yayi

A l’Union pour le développement d’un Bénin nouveau (Udbn), le discours n’est plus à l’éloge du pouvoir. La preuve a été donnée hier à Godomey par la présidente de l’Udbn, l’honorable Claudine Prudencio. Devant la presse et les militants et sympathisants, la secrétaire parlementaire a fustigé la gestion du pouvoir politique par le président Boni Yayi et a surtout dénoncé le climat des affaires au Bénin avec en toile de fond, les difficultés faites par le régime en place aux hommes d’affaires béninois. Les investisseurs nationaux Sébastien Ajavon, Patrice Talon et Samuel Dossou, victimes du système Yayi ont trouvé grâce aux yeux de la députée Fcbe, Claudine Prudencio. Et si d’après ses explications, les redressements fiscaux abusifs de 35 milliards auxquels a été soumis Cajaf Common, la rupture unilatérale du Pvi de Bénin control pour laquelle le Bénin a été condamné par la Ccja/Ohada à verser 160 milliards et les manœuvres pour arracher le projet « Epine dorsale » au groupe Petrolin sont très préoccupants et occasionnent des préjudices aux caisses de l’Etat, elle s’est surtout inquiétée des 200 milliards que pourrait coûter au Bénin, la mauvaise gestion par le gouvernement des différends avec lesdits investisseurs nationaux.

Yayi sur la sellette
Et pour Claudine Prudencio, l’absence de résultats tant sur le plan économique que politique est imputable au chef de l’Etat qui, selon elle, s’y prend mal. « Yayi a décidé de nuire aux investisseurs nationaux. A l’Udbn, nous sommes prêts pour le combat de la vérité pour éviter à notre pays le gouffre financier dans lequel il semble nous conduire avant de céder le pays à son successeur », a-t-elle affirmé. D’ailleurs, a-t-elle complété, en ce qui concerne le dossier « Epine dorsale », le différend est pendant devant les tribunaux. Mais, elle ne se fait pas des illusions sur les chances du Bénin de l’emporter. « J’ai lu le dossier Petrolin. C’est un dossier clair et limpide et j’ai confiance en la justice. Je ne vois pas comment un contrat avec le groupe Bolloré peut être signé parce que cette signature serait nulle et de nulle effet. Je ne vois pas comment le groupe Bolloré qui est censé connaître le droit, doit s’y conformer et qui a signé un accord de confidentialité avec Petrolin pour rentrer dans son projet aurait pu faire valoir un tel contrat. D’ailleurs, je suis allée plusieurs fois voir le chef de l’Etat par rapport au dit dossier et nous ne serons pas surpris que le Bénin soit condamné », a-t-elle révélé. Aussi, Claudine Prudencio a confié que lorsqu’elle était au gouvernement, elle avait défendu le dossier Ajavon tout comme, dira-t-elle, elle a plaidé auprès de Yayi pour un règlement de l’affaire Talon dans l’intérêt supérieur de la Nation.
Et comme la situation de l’économie nationale reste toujours préoccupante en dépit des nombreuses médiations, Claudine Prudencio a clamé hier qu’elle a pris la décision de soutenir haut et fort à l’interne comme à l’international, les opérateurs économiques lésés. C’est pourquoi, elle a demandé aux différents opérateurs économiques de lui faire parvenir leurs dossiers. Car, d’après ses explications, si la classe politique et les éveilleurs de conscience ne font rien pour amener l’Exécutif sur le bon chemin, ce sont les contribuables qui vont payer. D’ailleurs, pour elle, l’appel au dialogue de l’Exécutif au travers d’un passage sur la chaîne nationale du ministre Marcel de Souza n’est que du leurre. « Ce n’est pas à la télé qu’on tend la main », a-t-elle ironisé avant de donner une idée de sa position sur l’échiquier politique. « Si quelqu’un décide de nous exclure de son alliance, il n’a qu’à le faire », a conclu celle qui ne se sent plus en odeur de sainteté au sein des Fcbe, alliance soutenant les actions du chef de l’Etat.



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