Dossier Sonacop : Le gouvernement répond à Lokossou

La rédaction 16 mai 2013

Le ping-pong continue entre Dieudonné Lokossou et Boni Yayi

C’est par un communiqué signé par la Directrice de Cabinet du Président de la République, Véronique F. Brun Hachémè en date du 15 mai 2013 que le gouvernement a répliqué au syndicaliste Dieudonné Lokossou qui, la veille était monté au créneau après avoir été nommément indexé par le Conseil des ministres dans le dossier Sonacop. Dieudonné Lokossou, accusé de n’avoir pas dénoncé la mal gouvernance au sein de la société d’Etat à laquelle il appartient alors qu’il en était le Secrétaire général du Syndicat, n’avait pas hésité à rejeter le tort sur le gouvernement qui a nommé le Directeur général incriminé dans cette affaire, Expédit Houessou. En un mot, on assiste depuis quelques jours à un ping-pong entre le gouvernement et le syndicaliste Lokossou. Attendons de voir jusqu’où cela nous conduira surtout quand on sait qu’au Bénin, à chaque régime, son dossier Sonacop.

COMMUNIQUE

Suite à l’intervention de Monsieur Dieudonné LOKOSSOU, ex Secrétaire Général du Syndicat des Travailleurs de la SONACOP, sur la chaîne CANAL 3 le 14 mai 2013, intervention relayée par plusieurs journaux dans leur parution de ce jour, et dans le souci de rétablir la véracité des faits, la Directrice de Cabinet du Président de la République tient à faire la mise au point ci-après :

Fin octobre 2012, le Directeur Général de la Société Nationale de Commercialisation des Produits Pétroliers (SONACOP) est allé exposer au Président de la République la situation financière désastreuse dans laquelle se trouvait la SONACOP à la date du 29 octobre.

Ladite société était en situation de cessation de paiement et n’était plus en mesure ni d’approvisionner ses stations services en produits pétroliers ni de faire face aux charges salariales de son personnel.

Cette situation qui, aux dires du Directeur Général, est due à la concurrence déloyale et sauvage de l’essence frelatée " kpayo ", risquait de pousser toutes les administrations publiques et même les représentations diplomatiques en poste au Bénin à aller s’approvisionner dans le secteur informel.

Face à la gravité de la situation, le Chef de l’Etat a tenu le 02 novembre 2012 une séance extraordinaire du Conseil des Ministres à l’issue de laquelle il a été décidé " de mettre en urgence à la disposition du Ministre de l’Industrie, du Commerce et des Petites et Moyennes Entreprises, pour le compte de la SONACOP, à titre remboursable par le biais d’un compte séquestre, la somme de trois milliards (3.000.000.000) de francs CFA en vue de l’achat de produits pétroliers pour l’approvisionnement des stations-services ".

Pour la gestion des fonds, le Conseil des Ministres a pris les garde-fous nécessaires notamment la mise en place d’un Comité de trésorerie ainsi que l’ouverture d’un compte-séquestre dans lequel ont été versés les trois milliards de francs CFA.

Cette décision a unanimement été applaudie par tous les travailleurs de la SONACOP. C’est ainsi que le Directeur Général de la SONACOP accompagné d’une forte délégation du personnel ainsi que des responsables du syndicat avec à sa tête Monsieur Dieudonné LOKOSSOU se sont rendus au Palais de la Présidence de la République pour exprimer à la Haute Autorité leur reconnaissance. Malheureusement, du fait de son agenda très chargé, le Chef de l’Etat n’a pas pu les recevoir.

La Présidence de la République tient à informer l’opinion publique que durant toute la durée de la gestion de Monsieur Expédit HOUESSOU à la tête de la SONACOP, aucune lettre de dénonciation en provenance du Secrétaire Général du SYNTRA-SONACOP n’est parvenue au Président de la République. Aucune trace de la correspondance en date du 06 novembre 2012 qu’aurait adressée Monsieur LOKOSSOU pour solliciter une audience et qu’il a évoquée à souhait dans son intervention, ne figure non plus dans les registres de courrier-arrivée de la Présidence de la République.

Par ailleurs, il est curieux de noter qu’un Secrétaire Général de syndicat puisse se prévaloir des déclarations abusives d’un directeur général de Société d’Etat, sur un prétendu rapport privilégié qu’il aurait avec le Chef de l’Etat, pour ne pas exercer le suivi et le contrôle de la gestion de la société dans laquelle il exerce ses fonctions.

En tout état de cause, le Président de la République réaffirme à tout le peuple béninois sa détermination totale à lutter contre la corruption ainsi que tous les actes de mauvaise gestion et de prévarication qui seront relevés dans notre pays.

Cotonou, le 15 mai 2013,

La Directrice de Cabinet du Président de la République

Véronique F. BRUN HACHEME



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