Drame de Tori-Avamè : Le gouvernement dénonce une opération frauduleuse et sévit

Arnaud DOUMANHOUN 15 septembre 2016

Le commissaire de police et le chef de brigade de la gendarmerie de Tori-Bossito, ainsi que le chef dépôt douane ont écopé hier d’une sanction administrative pour complaisance et négligence dans la procédure de destruction de produits avariés qui a tourné au vinaigre le 8 jeudi septembre 2016 à Tori Avamè. Le bilan de ce drame fait désormais état de 92 brûlés graves et 16 décès à la date du 13 septembre, à en croire le Ministre d’Etat, Secrétaire général de la présidence, Pascal Irénée Koupaki. Le moins qu’on puisse dire est que le gouvernement n’a pas tardé à situer les responsabilités dans ce dossier. 48 heures après son retour au pays, le président Patrice Talon a sévi. Ces fonctionnaires de la police, de la gendarmerie et de la douane ont été purement et simplement relevés de leurs fonctions et ne sont pas encore au bout de leurs peines. Des poursuites judiciaires sont engagées contre eux et le conclave gouvernemental a instruit le ministre de la justice, de la législation et des droits de l’homme aux fins de faire accélérer l’enquête en cours et d’ouvrir de nouvelles procédures à l’égard de toutes les personnes impliquées.
« Les personnes en charge de cette opération sont donc coupables de négligence et de faute grave. Elles devront en répondre aussi bien sur le plan administratif que pénal », a déclaré le chef de l’Etat, le mardi dernier, de retour au pays, après son périple en Chine. Et déjà, les premières sanctions tombent. C’est dire que le gouvernement a pris la mesure de ce drame national et entend aller jusqu’au bout. De la promptitude dans la prise en charge des victimes, l’on passe à la mise en œuvre diligente des sanctions administratives et judiciaires. Toutefois, il faut relever que le conseil des ministres est resté muet sur la responsabilité du promoteur de cette opération d’incinération de produits avariés à Tori-Avamè, dans la commune de Tori-Bossito. A la lecture du compte rendu du ministre Pascal Irénée Koupaki, il ressort des premiers éléments d’analyse que « l’opération est frauduleuse » pour deux raisons. Primo : « Le promoteur n’a pas obtenu au préalable l’agrément nécessaire pour l’exercice de cette activité ». Secundo : « la procédure de destruction de produits avariés n’a pas été respectée et l’opération n’a pas été sécurisée à la mesure des risques potentiels ». C’est donc clair que seuls les jours à venir situeront les uns et les autres sur la responsabilité du promoteur dans ce dossier. Une chose est sûre, le gouvernement donne la preuve qu’il n’y aura aucune compromission dans cette affaire, et c’est tant mieux pour les centaines de familles affectées par ce drame.



Dans la même rubrique