Etude au Parlement du projet de budget général de l’Etat, gestion 2019 : Kérékou, Taro, Adambi et Dassigli devant la Commission budgétaire ce mardi

Karim O. ANONRIN 28 novembre 2018

Ils étaient 4 membres du gouvernement du président Patrice Talon, à défendre ce mardi 27 novembre 2018 devant la Commission budgétaire de l’Assemblée nationale, leurs projets de budgets, gestion 2019. Il s’agit du Ministre en charge des petites et moyennes entreprises et de la promotion de l’emploi, Modeste Kérékou, qui a défendu un projet de budget de 7 milliards 594 millions 243 mille Fcfa, de la Ministre de la famille et des affaires sociales, Bintou Chabi Adam Taro, qui a présenté un projet de budget estimé à 6 milliards 173 millions 13 mille Fcfa, du Ministre de l’eau et des mines, Samou Adambi, qui a parlé de 58 milliards 500 millions de Fcfa et du Ministre de la décentralisation et de la gouvernance locale, Barnabé Dassigli, qui a défendu devant la Commission budgétaire de l’Assemblée nationale, un projet de budget de 47 milliards 240 millions Fcfa. Après leur passage devant les députés membres de la Commission en question, chacun d’eux a levé un coin de voile sur les grands projets à réaliser au cours de l’année 2019 à partir de ce projet de budget.
(Lire ci-dessous les déclarations des Ministres Kérékou, Taro, Adambi et Dassigli après leur passage devant la Commission budgétaire du Parlement)

-Modeste Kérékou, Ministre en charge des petites et moyennes entreprises et de la promotion de l’emploi

« ... J’ai eu l’honneur de défendre devant la Commission de l’Assemblée nationale, le projet de budget, gestion 2019 du ministère en charge des petites et moyennes entreprises et de la promotion de l’emploi qui s’élève à 7 milliards 594 millions 243 mille Fcfa. Il faut dire que pour l’année 2019, le gouvernement rentre dans son ensemble dans la phase d’exécution plus concrète des projets phares et des projets prioritaires du Programme d’actions du Gouvernement (PAG). Le ministère en charge des PME et de la promotion de l’emploi ne pilote directement ni de projet phare ni de projet prioritaire, mais nous avons au niveau de notre département, le projet emploi des jeunes qui tire à sa fin. C’est un projet que nous exécutons depuis 2014. C’est le seul projet qu’il y a au niveau de notre département ministériel qui devra prendre fin au cours du premier semestre de 2019 et qui reçoit des ressources d’un milliard 486 millions de Fcfa. Ce que nous avons à faire prioritairement au niveau de notre département, c’est la poursuite des réformes. Et j’ai salué tout à l’heure devant la commission, la sollicitude des députés qui ont voté un certain nombre de lois importantes parce que sur le chantier de la promotion de l’emploi, nous avons besoin d’un cadre réglementaire et législatif favorable à la création de l’emploi. J’ai informé les députés que le gouvernement va les saisir bientôt d’un texte de loi relatif à la promotion des micros, petites et moyennes entreprises. C’est un texte de loi important dans le contexte actuel et je voudrais compter sur la sollicitude habituelle des députés. Ils se sont préoccupés en tant que représentants du peuple, d’avoir plus de visibilité sur un certain nombre d’initiatives de projets et programmes que nous opérons au sein de notre département, notamment ceux relatifs à nos structures comme l’agence nationale pour l’emploi, l’office béninois des services du volontariat. A toutes les préoccupations évoquées par les députés, nous avons apporté les éléments de réponse. Ils ont promis formuler quelques recommandations lors de la discussion générale du budget de l’Etat, gestion 2019 afin que le Ministère puisse avoir les ressources pour que notre action puisse se faire de manière vigoureuse. Pour 2019, nous continuerons sans désemparer, la mise en place du PAG du gouvernement pour ce qui concerne les secteurs dont nous avons la charge à savoir les PME, l’artisanat et l’emploi… »

-Bintou Chabi Adam Taro, Ministre de la famille et des affaires sociales

« …Le projet de budget 2019 du ministère de la famille et des affaires sociales s’élève à 6 milliards 173 millions 13 mille Fcfa. Les actions prévues sont régaliennes. Elles tournent autour de l’amélioration des conditions de travail, des charges salariales, la construction et l’équipement des infrastructures de base et l’assistance aux couches vulnérables sur le terrain en l’occurrence, les orphelins, les veuves, les handicapés, les personnes du 3ème âge. Comme vous le savez, le ministère de la famille et des affaires sociales comporte deux grands volets : les affaires sociales et la micro finance. Il s’agit des micro finances que nous octroyons à travers la structure du fonds national de micro finance (FNM) aux couches vulnérables, aux femmes et aux gens bien organisés qui sont en mesure de mener des activités. Aujourd’hui, nous l’appelons microcrédit mobile parce que nous sommes passés de l’étape ordinaire à l’étape des finances digitales. Quand on dit mobile, c’est ce que nous appelons porte-monnaie électronique que les bénéficiaires obtiennent avant d’aller vers les agents marchands utilisateurs terminaux de paiement mobile. C’est cette réforme que nous sommes en train de mener en phase pilote et qui va être généralisée. Le second volet que le fonds national de micro finance mène, c’est des crédits octroyés à des hommes qui mènent des activités et de l’autre côté, c’est octroyer des crédits à des hommes et femmes en vue de mener des activités génératrices de revenus. Tous ceux qui sont organisés et qui se rapprochent des SFD par lesquels le ministère ou le FNM met les crédits à disposition de nos bénéficiaires, reçoivent les crédits. Aujourd’hui la finance digitale permet de limiter la cavalerie. Une bénéficiaire ne peut pas prendre du crédit à plusieurs endroits et tout est mis désormais en place pour suivre l’effectivité des remboursements… »

-SAMOU SEIDOU ADAMBI, MINISTRE DE L’EAU ET DES MINES
« …Le budget exercice 2019 se chiffre à environ 58 milliards 500 millions de Fcfa contre 24 milliards 100 millions Fcfa l’année dernière soit un accroissement d’environ 142% ce qui montre la volonté du gouvernement à réellement régler la question de l’eau d’ici 2021. C’est pour cela que ce coup de pousse a été donné au budget du ministère de l’eau et des mines. Lorsque vous prenez le budget dans sa structuration, vous vous rendez compte que les 97,5% sont destinés à l’investissement et de ses 97,5%, le volet minier n’a que 0,33% et tout le reste est destiné à l’eau en milieu urbain comme en milieu rural. Il faut dire que c’est un programme sans arrêt jusqu’en 2021, en ce sens que les projets qui sont lancés sont en cours et les visites de chantiers, les inaugurations, les lancements vont continuer jusqu’en 2020. Les derniers projets vont être lancés en 2020 pour que nous ayons au moins un an pour voir leur achèvement. (…) Environ 55 communes sont déjà impactées. Les ouvrages vont être construits pour la distribution de l’eau parce que ce sont des Adductions d’eau villageoises (AEV) multi-villages. Les extensions seront faites pour que les populations puissent avoir accès à l’eau potable (…)

-Les préoccupations des députés
…Les députés nous encouragent à aller plus vite et à faire mieux pour que le cap soit vraiment maintenu. Il n’y a pas eu d’opposition ni de mouvance au sein du Parlement (…) Les autres questions concernent la maîtrise de l’eau, la gestion intégrée des ressources en eau au Bénin et là nous avons décliné aux députés l’ensemble des prévisions du ministère pas seulement pour l’eau potable mais aussi comment distribuer l’eau. Et à ce titre on leur a dit qu’il y a onze 11 barrages qui seront construits sur le fleuve Ouémé pour diminuer la quantité d’eau qui vient sur Porto-Novo et ses environs et qui occasionne les inondations cycliques que nous connaissons à Cotonou. C’est le premier avantage de ces 11 barrages sur le fleuve Ouémé. Le deuxième avantage c’est que ces barrages vont servir également pour le pâturage. Cela permettra donc de limiter l’afflux des transhumants vers la partie méridionale. On va donc les maintenir dans la partie septentrionale où il y a moins de conflits quand ils passent. Et le troisième avantage, c’est que ces barrages vont servir aussi pour l’eau de consommation. Au cas où nos forages que nous allons réaliser dans les villages vont céder où l’eau en nappe phréatique ne va plus être suffisante, nous allons recourir à ces barrages-là pour pouvoir alimenter les villages concernés. En dehors de ces 11 barrages, nous avons 4 dans le bassin du Niger avec le projet PDISSA dont le lancement sera fait en janvier. (…) Avec un autre projet, nous avons lancé aussi 4 barrages et en dehors de cela, nous avions déjà 2 barrages dans le Mono et dans l’Atacora (…) Le gouvernement a voulu dans l’intervalle de ses 5 ans construire 21 barrages et autour de ces 21 barrages c’est environ 20 mille hectares qui seront irrigués et aménagés pour permettre aux populations de cultiver en pleine saison sèche pour avoir des produits de contre saison comme cela se fait au Burkina-Faso… »

BARNABE DASSIGLI, MINISTRE DE LA DECENTRALISATION ET DE LA GOUVERNANCE LOCALE

« …Nous venons de passer devant la représentation nationale pour présenter notre projet de budget, gestion 2019 qui est de 47 milliards 240 millions Fcfa comparativement à celui de l’année dernière qui était de 38 milliards 741 millions de FCFA. Nous avons une augmentation de 22%. Cette augmentation est due au fait que l’Etat fait beaucoup d’effort pour transférer à nos Communes les ressources dont elles ont besoin pour régler les problèmes de développement de nos territoires pour que les communautés à la base puissent se sentir très bien. Nous avons des priorités. D’abord le transfert des ressources permet aux collectivités territoriales de faire face aux problèmes de nos populations puisqu’il faut le développement de l’économie locale. Nous avons aussi la construction du centre de formation pour l’administration locale (CEFAL). L’entreprise qui doit construire ce centre est déjà connue. La construction peut démarrer incessamment. L’autre action à mener est la poursuite du processus de la délimitation des Communes et de leurs unités administratives. Nous avons également la construction des 12 préfectures qui démarrera très prochainement (…) La relecture des textes de la décentralisation s’impose également. Vous comprenez qu’il faut revoir un peu les textes. Dix ans, quinze ans après, c’est nécessaire d’aller revisiter ces textes. Il y a enfin la mise en œuvre des plans de décentralisation et de déconcentration et le plan départemental de coordination des actions de développement… »
Propos recueillis par Karim Oscar ANONRIN



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