Etude au Parlement du projet de budget général de l’Etat, gestion 2019 Les Ministres Serge Ahissou, Odile Atanasso et Sévérin Quenum ont planché

Karim O. ANONRIN 26 novembre 2018

Le bal des membres du gouvernement devant la Commission budgétaire de l’Assemblée nationale se poursuit. Le vendredi 23 novembre dernier, ils étaient trois Ministres à passer devant la Commission budgétaire de l’Assemblée nationale pour présenter chacun le projet de budget, exercice 2019 de son département ministériel. Ceci, dans le cadre de l’étude au Parlement du Projet de budget général de l’Etat, gestion 2019. Il s’agit du Ministre du commerce et de l’industrie, Joseph Ahissou, qui a défendu un projet de budget de 3 milliards 329 millions 208 mille Fcfa, de la Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Marie-Odile Atanasso, qui a présenté un projet de budget de 60 milliards 974 millions 754 mille Fcfa et du Garde des sceaux, Ministre de la justice et de la législation , Me Sévérin Quenum, qui lui a défendu un projet de budget de 15milliards 925 millions 6mille 296 Fcfa. Après leur passage devant les représentants du peuple, chacun de ces membres du gouvernement du président Patrice Talon, a essayé de lever un coin de voile sur les programmes à exécuter au cours de l’année 2019 avec l’argent qui sera mis à la disposition de son département ministériel. Le moins qu’on puisse dire est que malgré la réduction de la plupart des budgets sectoriels des ministères, les ambitions sont grandes pour le pays au niveau de chaque Ministre.

Déclarations des Ministres Serge Ahissou, Marie-Odile Atanasso et Séverin Quenum après leur passage devant la Commission Budgétaire du Parlement
-Serge AHISSOU, Ministre de l’Industrie et du Commerce

« … Le projet de budget, exercice 2019 du ministère de l’industrie et du commerce s’élève à 3 milliards 329 millions 208 mille Fcfa. C’est vrai que les députés ont constaté qu’il y a baissé au niveau du budget par rapport à l’année dernière et c’était là toute leur inquiétude. Ils voulaient savoir s’il s’agit d’une contre performance du ministère pour que le budget présenté cette année soit inférieur à celui de l’année passée alors que le monde évolue et le budget de l’année devait être en hausse. Nous avons essayé de leur expliquer que le budget de l’année dernière prenait en compte les ressources extérieures qui viennent des structures comme le cadre intégré renforcé et le bureau de restructuration et de mise à niveau des entreprises. Ces ressources cette fois-ci ne sont pas prises en compte. Pour les actions prévues, il y a le programme qui concerne l’industrie, l’appui aux industries et toute activité relative aux industries que nous devons mener. Il y a le commerce, les différents contrôles que nous faisons sur les produits prohibés sur le marché et la promotion du commerce, le vote des lois qui doivent réglementer cette activité. Nous avons aussi l’appui au secteur privé et le programme pilotage et promotion du ministère…

-Les préoccupations des députés-
…Ils ont émis beaucoup de préoccupations par rapport aux industries construites dans le pays depuis plusieurs années, mais qui ne sont plus fonctionnelles ou qui n’ont jamais fonctionné ou d’autres entreprises vieilles et trop vétustes qui ne fonctionnent plus. Nous les avons rassurés de ce que dès notre prise de service, nous avons visité toutes ces industries. Nous avons fait les statistiques de toutes ces industries et qu’aujourd’hui, il y a des gens qui sont en attente de reprendre ces industries. Il s’agit surtout des industries de transformation de tomate, d’ananas, d’orange, de l’usine de CBT et du Sitex à Lokossa et puis d’autres usines abandonnées à Parakou (…) Ils ont évoqué aussi le problème de nos concitoyens qui travaillent dans ces usines sont mal traités par le patronat et pour qui les conditions de sécurité ne sont pas respectées. Nous leur avons donné l’assurance qu’en bon technicien, chaque fois qu’on va dans ces usines, on se préoccupe d’abord de la sécurité de nos compatriotes… »

-Marie-Odile Attanasso, ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique

« …Nous avons présenté un budget pour l’année 2019 qui s’élève à 60 milliards 974 millions 754 mille Fcfa et qui a connu une baisse de 24,45% par rapport à l’année 2018. Nous allons continuer en 2019 nos réformes pour améliorer la qualité de la formation dans l’enseignement supérieur. Nous allons nous atteler cette année à ouvrir des instituts d’enseignement supérieur pour la profession, pour donner des formations qui vont aboutir à des DUT métiers. Cette année, nous allons ouvrir les exploitants agricoles dans des centres qu’on avait fermés à Djougou (…) Comme vous avez pu le constater, nous avons augmenté le nombre de boursiers pour donner le volet social à notre ministère. Nous avons une augmentation de 100% par rapport aux anciens boursiers. Nous sommes à plus de 15.000 boursiers pour la première année 2018 -2019. Nous allons donner des bourses dans des écoles et pour une première fois, nous avons augmenté le nombre de boursiers dans les facultés (…) Les moyens que nous avons eus nous ont permis de recruter de doctorants qui vont devenir des Assistants et nous avons aussi recruté des assistants. Nous sommes à la deuxième vague de recrutement des assistants. Nous en avons déjà recruté 86 qui sont au niveau du ministère du travail pour être répartis dans les centres universitaires. Nous allons en recruter 114…

-Les préoccupations des députés-
…Les députés nous ont encouragée à continuer avec les réformes qui conduisent à l’amélioration du système d’éducation au niveau de l’enseignement supérieur. Les députés ont été un peu surpris de la baisse de 24,45% du budget alloué à l’enseignement supérieur. Ils ont souhaité nous appuyer pour que nous ayons plus de moyens pour continuer les actions salutaires dans l’enseignement supérieur… »

-Me Severin Quenum, Ministre de la Justice et de la Législation

« …Le projet de budget du Ministère de la justice et de la législation pour le compte de l’année 2019 est une enveloppe financière de 15milliards 925 millions 6mille 296 Fcfa. Il s’agit des ressources 2019 a minima pour faire tourner la maison justice. Je dirai d’emblée que le budget est destiné à assurer l’efficacité de la maison justice. Nous sommes dans une administration et on se donne les moyens de la moderniser et de la rendre efficace. Il y a bien entendu, une partie qui sera employée en dépenses de fonctionnement pour couvrir les frais du personnel. Nous avons également des équipements à acquérir. Pour ce qui concerne la construction de nouvelles juridictions et de nouvelles prisons, c’est pris en charge par le PIP mais ça a été différé pour l’année qui va suivre…

-La réaction des députés-
…Je voudrais saluer l’accueil des députés et les en remercier. J’ai rencontré beaucoup de compréhension et de la sollicitude. Les députés savent que le service de la justice est un ministère de souveraineté qui a une activité régalienne que personne d’autre que l’Etat ne peut faire. J’ai surtout noté de leur part, beaucoup de sollicitude parce que comme je l’ai dit, les sommes prévues sont un minimum. Nous avons besoin de crédit additionnel et je voudrais compter sur les honorables députés pour avoir ce concours qui va nous permettre d’atteindre les objectifs fixés. Il faut assurer le fonctionnement du secteur de la justice et vous verrez que lorsque tout sera mis en place à savoir les équipements, le personnel et que les formations seront payées, il n’y aura plus de réclamations ; peut-être qu’on n’aura même pas de mouvement de grève au cours de l’année 2019… »
Propos recueillis par Karim Oscar ANONRIN



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