Face à l’actualité brûlante : Pourquoi les leaders politiques se taisent

Angelo DOSSOUMOU 22 novembre 2016

Complètement tétanisée par ses échecs à répétition depuis le renouveau démocratique, la classe politique est contrainte, avec le président Patrice Talon au pouvoir, de se donner une nouvelle boussole pour retrouver sa gloire d’antan. Sept mois après l’avènement du chantre du Nouveau départ au pouvoir, elle continue, en attendant de trouver un remède à ses maux, de végéter dans une torpeur inexplicable. La Rb, le Prd, les Fcbe, l’Un et leurs leaders ont, comme par enchantement, perdu l’habitude de se prononcer sur les sujets brûlants de l’actualité politique nationale. Et carrément, le soin d’animer la vie politique, dévolu aux partis politiques est plutôt devenu la chose des acteurs de la société civile et de la presse.
Pourtant, ce ne sont pas les sujets pertinents qui ont manqué au cours de ces sept derniers mois. L’affaire dite Ajavon, le dossier de l’affermage des hôpitaux de Djougou, Djidja et Covè, le Programme d’action du gouvernement, les déguerpissements à Cotonou…Mais, plutôt que de jouer leur partition en se prononçant sur lesdits sujets et du coup, apporter une plus-value à la démocratie béninoise, les politiciens continuent d’être dans l’expectative. D’ailleurs dans la dynamique d’un rapprochement du pouvoir Talon, Bruno Amoussou, le renard de Djakotomey et Me Adrien Houngbédji ont subitement perdu de leur verve. Quant à Léhady Soglo confronté à des difficultés internes dans la famille Houézèhouè, après le soutien à Lionel Zinsou au cours de la présidentielle de 2016, il joue la carte de la prudence.
Du côté des Fcbe, le coordonnateur Eugène Azatassou, entre la pression de Boni Yayi, le leader charismatique des verts et la recherche de la cohésion à l’intérieur de l’alliance, a du mal à contrôler le gouvernail du navire cauris. D’ailleurs, avec la perte de la Marina, le nombre de militants et de sympathisants des Fcbe maigrit comme une peau de chagrin.
En somme, le Bénin est le pays phare du renouveau démocratique en Afrique mais, par la faute de ceux qui se sont librement assignés la mission d’animer de façon conséquente la vie politique, sa démocratie se meurt. A quand le réveil des grands partis politiques et la prise de la parole libératrice d’énergie positive pour le développement du Bénin ? Dans un an, deux ans ? Pourvu qu’il ne soit trop tard.



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