Financement des élections : Komi Koutché rassure

Isac A. YAÏ 5 septembre 2014

Komi Koutché rassure de la volonté du gouvernement à financer les élections

Comme à son habitude, Komi Koutché, ministre de l’économie, des finances et des programmes de dénationalisation (Mefpd) était hier face à la presse. C’était dans les locaux de son ministère, où l’argentier national a décliné les axes stratégiques sur lesquels il s’appuiera pour donner une nouvelle dynamique à ce département ministériel combien sensible et stratégique dont il a la charge. A l’en croire, le Mefpd est le socle sur lequel le pays se bâtit dans tous les secteurs. Il doit donc être dans une stabilité relative. A cet effet, il compte accentuer ses actions autour de certains axes pour aboutir à ce résultat. Entre autres, il a mis l’accent sur la normalisation et la stabilité des carrières car, il rêve d’un ministère de l’économie et des finances purement technique. Pour le ministre, il faut donc l’homme qu’il faut à la place qu’il faut et quand il le faut. De plus, il a promis mettre l’accent sur la chaîne des dépenses puisque, selon lui, le Bénin ne dispose pas encore de ressources naturelles Il faut donc, a-t-il indiqué, maîtriser la qualité des dépenses publiques. D’où, au dire du ministre, la nécessité de l’élaboration d’un code au niveau de chaque acteur intervenant dans la chaîne des dépenses publiques. Aussi, trouve-t-il qu’il faut la dématérialisation d’un certain nombre de charges. A l’en croire, le processus devant aboutir à ce résultat est déjà en cours. Toujours pour rendre plus efficient le ministère de l’économie et des finances, le ministre a affirmé qu’il mettra un accent particulier sur la discipline budgétaire. Car, selon lui, il faut tout planifier afin d’éviter l’improvisation qui met souvent à mal l’exécution du budget.

Une nouvelle dynamique à l’économie
Concernant les recettes, Komi Koutché a assuré que le Bénin n’est pas en difficulté financière et pour preuve, se réjouit-il, les salaires sont toujours payés à bonne date. Néanmoins, il a reconnu que la trésorerie a quelques problèmes car, le Bénin est en chantier et cela nécessite beaucoup de fonds pour réaliser tous les chantiers ouverts. Quant aux dettes, il a fait savoir que le Bénin est l’un des pays de la sous-région qui a le meilleur taux d’endettement. Ce taux, d’après les chiffres qu’il a fournis, s’élève à 24%, mais si on y ajoute les dettes intérieures, il tourne autour de 30%. Et pour le ministre, la dette intérieure du Bénin est estimée à 30 milliards de Francs Cfa. Mais le processus est en cours pour tout rembourser d’ici la fin de l’année. Il ajoute : « Cela donnera une nouvelle dynamique à l’économie nationale ». Concernant les défalcations faites, il a rassuré qu’elles seront restituées sur les salaires du mois prochain.
Pour la bonne santé de l’économie, il est nécessaire, selon lui de travailler en synergie avec tous les ministères afin d’identifier les leviers qu’il faut actionner. Abordant la question de la dénationalisation, l’argentier national a déclaré que l’Etat a créé des entreprises publiques afin de contribuer au renforcement des caisses. Mais force est de constater que c’est le contraire qui se passe de nos jours. Ainsi, c’est l’Etat qui se trouve dans l’obligation de venir au secours de ces entreprises avec les maigres sous des contribuables. Il est donc nécessaire, a-t-il déclaré, d’identifier les secteurs où l’Etat n’a plus besoin d’intervenir afin de les céder au privé.
A cet effet, il a donné l’exemple de la communication et de l’énergie. A l’en croire, tous les axes stratégiques cités seront mis en œuvre d’ici le 31 décembre prochain afin de d’insuffler une nouvelle dynamique à la mobilisation des ressources financières et de discipliner la chaîne des dépenses publiques.

Défalcations pour fait de grève : Le ministre promet la rétrocession dès le mois prochain
Les enseignants peuvent se frotter les mains. Le ministre de l’économie et des finances, Komi Koutché a annoncé hier la rétrocession dès le mois prochain, des fonds défalqués pour fait de grève. Estimés à plus d’un milliard, ces fonds, d’après l’argentier national, seront restitués sur les prochains salaires. Cette bonne nouvelle qui doit donner de la joie au cœur des enseignants est tombée lors d’un point de presse animé par le ministre de l’économie et des finances dans la salle de conférence de son ministère pour dévoiler sa feuille de route. Et au nombre des grosses inquiétudes de l’heure du côté de l’Exécutif, il y a la menace des syndicats des enseignants. Cette décision est donc la preuve que le gouvernement veut d’une rentrée scolaire et universitaire apaisée. D’ailleurs, cette décision montre que le gouvernement, pour une fois, n’a pas voulu attendre le pourrissement de la situation avant de poser les premiers pas vers le règlement définitif de la crise sociale. C’est dire que cette déclaration de l’argentier national peut être considérée comme un signal fort et que, avec un peu d’effort de la part des acteurs sociaux et du gouvernement, les nuages qui planent sur la prochaine rentrée voire l’année scolaire vont se dissiper.

Correction de la lépi : « Le Cos Lépi a déjà reçu 6 milliards 300 millions »
Lors du point de presse animé hier dans les locaux de son ministère, Komi Koutché, ministre de l’économie, des finances et des programmes de dénationalisation (Mefpd), a révélé aux hommes des médias que le Comité d’orientation et de supervision de la Liste électorale permanente informatisée (Cos-Lépi) a déjà encaissé à ce jour, 6 milliards 300 millions de francs Cfa. Pas plus tard que cette semaine, a révélé le ministre Komi Koutché, le Cos-Lépi a reçu une somme de 500 millions. De plus, a-t-il dit, le processus est en cours pour décaisser d’ici la fin de l’année, une somme de 5,8 milliards. Aussi, a-t-il ajouté, 12 milliards ont été inscrits dans le budget en cours d’élaboration pour les élections et la correction de la Lépi.
D’après les confidences du Mefpd, ce qui est paradoxal, à sa nomination, il a déjà reçu les membres du Cos-Lépi. Il leur aurait, afin de connaître avec exactitude le budget pour la correction de la Lépi, posé la question. Mais personne, a-t-il affirmé, n’a pu l’informer sur le montant précis. Et pour le ministre Koutché, cela porte à croire que les membres du Cos-Lépi n’ont aucun document clair dans lequel sont inscrites toutes leurs dépenses. Pour lui, il faut que les membres du Cos-Lépi élaborent un document dans lequel seront inscrites toutes leurs dépenses afin que le gouvernement ait une idée claire du budget réel de la correction de la Lépi.

Supposé financement extérieur de la bretelle de Bopa : Les précisions de Komi Koutché
« Le gouvernement n’a reçu aucun financement extérieur pour la réalisation de la bretelle de Bopa…. ». Ce sont là, les déclarations faites hier par Komi Koutché, ministre de l’économie, des finances et des programmes de dénationalisation lors d’un point de presse qu’il a donné dans les locaux de son ministère. A l’en croire, ce que le Président de l’Assemblée nationale, Mathurin Nago appelle financement, n’est rien d’autre qu’un appui budgétaire non ciblé de la Banque africaine de développement (Bad). Dans ce document, dira-t-il, il n’est écrit nulle part, un fonds spécifique alloué à la réalisation de la bretelle de Bopa… « Ceux qui ont donc fourni l’information au Président Nago l’ont induit en erreur », a-t-il conclu.



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