Gestion des débats à l’Assemblée nationale : Mathurin Coffi Nago répond à ses détracteurs

Karim O. ANONRIN 14 avril 2014

Mathurin Nago a répondu à ses détracteurs

Le président de l’Assemblée nationale, le Professeur Mathurin Coffi Nago, n’a pas raté l’occasion de l’ouverture solennelle de la première session ordinaire parlementaire 2014 pour répondre à ses détracteurs. En effet, le président Mathurin Coffi Nago a fait l’objet, il y a quelques mois, d’attaques de la part de certains membres de sa grande famille politique, les Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe). C’était suite au rejet par une majorité de députés, du projet de budget général de l’Etat, gestion 2014. Pour les détracteurs du président Mathurin Coffi Nago à l’époque, c’est parce qu’il a choisi délibérément de conduire autrement les débats le jour de l’examen en plénière dudit projet de budget, que la tendance a basculé en faveur de ceux qui voulaient rejeter le projet de budget en question. Qu’il vous souvienne que c’est par un vote au bulletin secret que le projet de budget général de l’Etat, gestion 2014 avait été rejeté. En réponse aux attaques dont il a fait l’objet à propos de ce dossier, le président Mathurin Coffi Nago a déclaré vendredi dernier au Parlement qu’il n’était guidé que par l’application stricte du règlement intérieur de l’institution. « …Au début de cette législature, nous nous sommes assigné un certain nombre de tâches majeures dont, entre autres, la correction de la Lépi (…) Les derniers agissements et comportements liés au rejet du budget, exercice 2014, ont failli introduire une fausse note dans ce bon climat de travail ; mais nous avons su placer l’intérêt du peuple au-dessus de toutes nos divergences et de nos ressentiments et calculs personnels. Je voudrais à nouveau dire que dans ce dossier budgétaire, la seule et unique exigence qui m’a guidé a été, à défaut de consensus, l’application stricte et rigoureuse des textes de loi qui régissent le fonctionnement du Parlement. En tout cas, ce fut ma seule motivation, contrairement à ce que certaines mauvaises langues tentent de faire répandre et de faire croire dans un souci de déstabilisation, de dénigrement et de salissure… », a déclaré le président Mathurin Coffi Nago.
Par ailleurs, qu’il vous souvienne aussi que ce rejet du projet de budget général de l’Etat, gestion 2014 a été par la suite invalidé par la Cour constitutionnelle ; ce qui en ce moment là, avait fait sortir le président Mathurin Coffi Nago, de ses gonds, surtout du fait que certains lui prêtaient l’intention de vouloir se démarquer du président Boni Yayi pour mieux se positionner en 2016 pour les élections présidentielles. La conséquence immédiate a été son ‘’réquisitoire’’ en janvier 2014 au Palais de la République devant le Chef de l’Etat, où il n’a pas mâché ses mots pour dénoncer le non respect de la séparation des pouvoirs garantie par la Constitution du Bénin et la tentative de certaines institutions de la République de vouloir dicter à l’Assemblée nationale la conduite à suivre. Une fois encore dans son discours le vendredi dernier, le président Mathurin Coffi Nago a répondu à ses détracteurs en dénonçant l’achat de conscience auquel s’adonnent certains hommes politiques. « …Je comprends, même si je n’en suis pas d’accord, qu’il y ait des gens, dans leur prise de décision, dans leur comportement, qui soient surtout motivés par d’autres choses, notamment l’argent ou le matériel. Je souhaite vivement et sincèrement que ces gens comprennent et retiennent une fois pour toutes qu’il y a d’autres gens différents d’eux, ayant une moralité autre que la leur, avec des valeurs qui leur sont chères, c’est-à-dire la rigueur, la dignité, l’honorabilité, la conviction, l’engagement, y compris en politique. Il fallait que cela soit dit pour que cessent les manipulations, les calomnies et les intrigues, car la bataille, la vraie, est ailleurs. Nous devons apprendre à connaître et à prendre en compte les limites de nos responsabilités et de nos prérogatives, si nous ne voulons pas verser dans une pseudo-démocratie, voire dans la dictature. En toutes circonstances, nous devons éviter de nous infantiliser ou de chercher à infantiliser les autres... », a déclaré le président Mathurin Coffi Nago.



Dans la même rubrique