Gouvernement du Nouveau départ : Talon limoge le ministre Hervé Hêhomey

Arnaud DOUMANHOUN 19 septembre 2017

Une nouvelle inattendue et peu honorable pour une personnalité qui aura marqué l’opinion publique par son zèle. Et ce sera de deux pour le 1er gouvernement du Nouveau départ, après la démission du ministre de la défense, Candide Azannaï. Depuis hier, Hervé Hêhomey n’est plus ministre des infrastructures et des transports. Il a été purement et simplement relevé de ses fonctions par décret 2017-468 du 18 septembre 2017, et son homologue du cadre de vie, José Tonato, assume désormais son intérim cumulativement avec ses charges actuelles. Hêhomey s’en va par la petite porte.

Un rigorisme aveugle ?
L’on retient tout de même de lui, qu’il aura eu le mérite de montrer ses muscles à l’aéroport de Tourou le 15 août 2016, où il interdisait à l’ex-chef d’Etat, Boni Yayi d’y mettre dorénavant pieds, avant l’ouverture du site au public, au risque de subir la rigueur de la loi. A l’occasion d’un mouvement de grève au Port autonome de Cotonou le 26 juin 2017, l’homme a relevé de ses fonctions, sans aucune autre forme de procès, le Directeur technique Philippe Aboumon, un cadre qui aurait brillé par son absence au poste. Hervé Hehomey a aussi relevé de ses fonctions le 17 juillet 2017, l’un des soutiens du chantre du Nouveau départ, l’ancien Directeur du Conseil national des chargeurs du Bénin, Antoine Dayori. Pour emprunter un langage au vocabulaire populaire, on dira sans doute que ‘’le balayeur a été balayé’’.
De 21 membres, la première équipe de combat du régime passe à 19, et d’autres opérations de soustraction ne sont pas exclues avant le remaniement tant attendu. Jamais deux, sans trois dit-on. Après Hèhomey, à qui le tour ? Chacun des membres du gouvernement, ou autre responsable, à quelque poste que ce soit, se doit de rester droit dans ses bottes et de suivre à la lettre les directives du capitaine du navire.

Le seul maître à bord
Patrice Talon est le seul maître à bord. C’est lui et lui seul qui a prêté serment devant le peuple béninois, et qui devra rendra compte de sa gestion au terme du quinquennat. A l’issue des assises de la conférence nationale de février 1990, le Bénin a opté pour un régime de type présidentiel. Au soir du mandat, le parapluie de collaborateurs ne saurait justifier des dérives au sommet de l’Etat. C’est dire que le président de la République devra, à chaque fois que besoin sera, prendre ses responsabilités. Peu importe les raisons du limogeage du ministre des infrastructures et des transports, Hervé Hêhomey. Si cela devrait permettre au capitaine de mieux orienter son navire, il en a tout le loisir. Car, il répondra seul devant l’histoire. Il faut d’ailleurs observer que sans doute, cette décision n’a pas été des plus faciles à prendre pour le chantre du Nouveau départ. Hervé Hèhomey était à la tête de l’un des ministères les plus stratégiques du gouvernement. Une raison suffisante a sûrement motivé cette séparation. Le divorce Hêhomey-Talon n’a pas été des moins douloureux. Le mariage aura tout de même duré 19 mois. ‘’On ne vit pas sans se dire adieu’’, dira l’artiste.



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