Hausse des coûts de formation dans les universités publiques : Le ministère de l’enseignement supérieur clarifie

Arnaud DOUMANHOUN 26 septembre 2018

Les rumeurs ne seront pas démenties au sujet de la probabilité d’une augmentation des coûts de formation dans les universités publiques du Bénin dès la rentrée académique 2018-2019. Certes, les montants distillés dans l’opinion publique qui portent les frais de formation dans les facultés classiques à 120.000F voire 150.000F ne sont pas exacts, mais toujours est-il que les choses ne seront plus comme avant. Selon un communiqué signé du Directeur de cabinet de la ministre de l’enseignement supérieur, le professeur Bienvenu Koudjo, il se prépare de nouveaux arrêtés rectoraux portant fixation des frais d’inscriptions et des coûts de formation dans les universités publiques. De sources bien introduites, il a été demandé aux recteurs de revoir à la baisse les coûts de formation au niveau des établissements professionnels, et pour compenser en vue d’une harmonisation, de revoir à la hausse les frais d’inscriptions dans les facultés classiques. Mais jusque-là, la réforme est encore à l’étape de projet. En attendant, les esprits peuvent s’apaiser, compter sur la bonne foi des autorités universitaires, et espérer que la pilule ne sera pas trop amère.
En effet, à se référer au communiqué officiel, la ministre de l’enseignement supérieur, Marie Odile Attanasso a dirigé le 20 septembre dernier, une séance d’échanges avec les acteurs des universités sur la question, et les rapports sont censés lui parvenir au plus tard ce 27 septembre 2018. C’est à ce niveau que va intervenir l’arbitrage. En milieu universitaire, l’élégance dans la confrontation des idées est plus que souhaitée et les procès d’intentions ne devraient pas avoir droit de cité. Une chose est claire, le décret n°02017-485 du 02 octobre 2017 définissant les modalités de collaboration des organisations estudiantines avec l’Etat et les autorités des universités publiques en République du Bénin est toujours d’actualité. Les organisations estudiantines auront donc leur mot à dire au moment opportun.
C’est sans doute à dessein qu’en invitant les autorités universitaires à la prise de l’arrêt rectoral portant fixation des frais d’inscriptions et des coûts de formation, la ministre Marie Odile Attanasso leur a également réclamé l’arrêté rectoral consacrant les organisations estudiantines les plus représentatives issues des dernières élections et portant fixation des modalités de collaboration entre elles et les différents compartiments de l’Administration universitaire. C’est une évidence, le dialogue se fera. Quid du consensus ? Bien malin qui pourra répondre à cette interrogation. Mais, qu’il ne nous échappe pas, la gratuité de l’enseignement supérieur n’était qu’une décision sortie des entrailles de la propagande politique. Faisant preuve de réalisme et de discernement, il est à espérer que les différentes parties s’accordent pour des réajustements. Si la tendance penche en faveur de la baisse ‘’drastique’’ des coûts des formations professionnelles, cela répond aux enjeux actuels de l’adéquation entre la formation et l’emploi. C’est ce qui devrait d’ailleurs être le combat de la nouvelle génération. Les facultés classiques produisent un peu trop de chômeurs. Alors, que le débat s’ouvre.



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