Interview avec le deuxième vice-président du parlement du Benin, le député Robert Gbian : « …De 2019 à 2031, si les choses restent en l’état, nous aurons une dizaine d’élections à financer… »

Karim O. ANONRIN 12 juillet 2018

Général des forces armées béninoises à la retraite, Deuxième Vice-président de l’Assemblée nationale, 7ème législature, membre de l’Assemblée parlementaire paritaire Acp-Ue et président du parti politique la Coalition Ggr, l’honorable Robert Gbian est membre du groupe parlementaire Unipaid et du Bloc pour la Majorité Parlementaire (Bmp) soutenant les actions du président Patrice Talon. Dans un entretien exclusif accordé à votre journal, l’homme se prononce sur ses activités parlementaires aussi bien au Bénin qu’à l’étranger, ses engagements au sein de sa formation politique, les derniers développements de l’actualité sociopolitique nationale avec la récente prise en considération de la proposition de loi portant amendement de la Constitution.

Vous revenez d’une réunion de l’Assemblée parlementaire paritaire Afrique Caraïbes Pacifique Union Européenne (ACP-UE) dont vous êtes membre. Lorsqu’on parle de cette Assemblée, qu’est-ce qu’il faut comprendre ?
L’Assemblée parlementaire paritaire est une assemblée composée de députés au Parlement européen et de représentants et élus des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) signataires de l’accord de Cotonou. C’est la seule assemblée internationale dans laquelle les représentants des différents pays siègent ensemble, régulièrement avec pour objectif la promotion de la coopération Nord-Sud. Le rôle de l’Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE s’est renforcé depuis l’entrée en vigueur du Traité sur l’Union européenne et son élargissement à d’autres Nations. Une grande partie des travaux de cette organisation est consacrée à la promotion des droits de l’homme, de la démocratie et des valeurs qui ont fait l’objet d’engagement commun dans le cadre des conférences de l’Organisation des Nations Unies. Depuis qu’il y est membre, le Bénin, à travers certains de ses députés, joue convenablement sa partition et prend toujours part à ses réunions et sessions. Je dois rappeler que l’Accord de Cotonou entre l’Union européenne et les États d’Afrique, Caraïbes et Pacifique (ACP) a été signé le 23 juin 2000 après l’expiration de la convention de Lomé. Conclu pour 20 ans, cet accord, révisé tous les 5 ans, arrivera à expiration en 2020.

De façon concrète, qu’est-ce que le Bénin y a gagné depuis qu’il est membre de cette Assemblée ?
Le Bénin a beaucoup gagné depuis qu’il est membre de l’Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE. Tout d’abord, vous n’êtes pas sans savoir que l’Union Européenne fait partie des plus grands partenaires techniques et financiers du Bénin. Notre participation aux différentes réunions et sessions de ladite assemblée nous permet de défendre les intérêts du peuple béninois dans le sens de la consolidation de notre démocratie, du renforcement des capacités des femmes à travers les projets financés par l’Union Européenne, du respect des droits de l’homme et de la dignité humaine, de la promotion du commerce extérieur, et du renforcement de la gouvernance à la base. Bref, l’Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE est un creuset d’échanges grâce auquel les pays du groupe ACP et des pays de l’Union Européenne échangent pour le bien-être de leurs populations. En effet, autant l’Europe peut apporter aux pays ACP-UE, autant les pays ACP-UE peuvent apporter à l’Europe.

Où et quand se tiendra la prochaine session de cette organisation internationale et qui sont ceux qui y sont attendus ?
La 52ème session de l’Assemblée parlementaire ACP et la 36ème session de l’Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE se tiendront à Cotonou au Bénin du 28 novembre au 05 décembre 2018. Un Comité préparatoire que j’ai l’honneur de présider a été mis en place par le président de l’Assemblée Nationale du Bénin. Nous avons déjà démarré nos travaux et nous attendons au Bénin une délégation de l’Union Européenne et du Secrétariat Général des ACP dans le cadre de leur mission préparatoire. Nous attendons près de 400 participants, notamment : le coprésident ACP, le président du Conseil ACP, le président du comité des ambassadeurs ACP, le Co-secrétaire général ACP, le coprésident européen, le co-secrétaire général européen, le président du Conseil de l’UE, le commissaire européen, les membres du Parlement européen et ceux du parlement ACP, les fonctionnaires diplomatiques des ambassades des pays ACP, les fonctionnaires du secrétariat ACP et d’autres invités.

Depuis que vous siégez au sein de cette Assemblée, quel regard portez-vous sur la coopération Nord-Sud ?
Je pense que si l’Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE n’existait pas, il aurait fallu la créer pour la simple raison que nous sommes aujourd’hui dans un village planétaire. Nous sommes à l’époque de la globalisation des échanges et non à celle de la domination étrangère où tout est dicté par le pays colonisateur. De même, l’on ne peut faire le bonheur de quelqu’un contre son gré ; ce qui justifie la nécessité d’une coopération agissante telle que celle du partenariat ACP-UE. Pour revenir à votre préoccupation, je dirai qu’étant membre de cette Assemblée, j’ai renforcé ma perception de la coopération Nord-Sud qui, pour ma part, est un véritable vecteur de développement dont on ne saurait se passer. Beaucoup ont tendance à croire que tout nous est encore imposé par l’Occident. C’est faux ! Le monde est aujourd’hui dans une course perpétuelle contre la montre où chaque Nation cherche à s’émanciper et à progresser davantage. Mais lorsque vous êtes en face des pays industrialisés voire développés, vous devez discuter et trouver des points de convergence pour sauvegarder les intérêts des populations. Alors, le regard que je porte aujourd’hui sur la coopération Nord-Sud est bienveillant et je pense que nos gouvernements doivent travailler à renforcer ce type de coopération.

Que doivent faire les pays africains en général et le Bénin en particulier pour davantage tirer profit de cette organisation ?
Les pays africains doivent d’abord bannir la corruption de la gouvernance tant économique, politique qu’administrative. J’en profite d’ailleurs pour remercier le Président Patrice Talon pour son engagement farouche contre ce fléau qui gangrène plusieurs secteurs de notre économie et compromet les efforts de développement. Les pays africains doivent ensuite produire de la richesse dans tous les secteurs. Ce n’est qu’en étant des pays avec une agriculture développée, une bonne gouvernance et un peuple travailleur que nous pouvons gagner davantage dans les relations que nous entretenons avec nos partenaires Européens ou d’ailleurs. Cependant, le renforcement des partenariats avec les Pays Occidentaux ne doit pas nous amener à perdre de vue que nous devons avant tout compter sur nos propres forces pour aller de l’avant. Notre pays a des potentialités et notre peuple a des valeurs et une culture sur lesquelles nous pouvons compter pour amorcer un véritable développement économique.

Venons-en à l’actualité politique nationale. La Cour constitutionnelle a rendu un certain nombre de décisions dont celle relative au mandat du Cos-Lépi. Qu’est-ce que vous en pensez ?
Il n’y a pas de quoi à polémiquer autour d’une décision de la Cour constitutionnelle, encore qu’aux termes de l’article 124 de la Constitution du 11 décembre 1990, les décisions de la Cour constitutionnelle ne sont susceptibles d’aucun recours. Néanmoins, nous pensons que la Décision 18-128 du 21 juin 2018 de la Cour constitutionnelle fixant au 30 juin 2018 la fin du mandat du Conseil d’orientation et de supervision de la Liste électorale permanente informatisée (Cos-Lépi) au lieu du 30 novembre 2018 a tout simplement renvoyé au respect des dispositions de l’article 220 de la loi 2003-06 du 25 novembre 2013 portant Code électoral en République du Bénin qui dit clairement que les députés sont désignés chaque année pendant la période de mise à jour à savoir du 1er juillet au 31 janvier. La fixation au 30 novembre 2018 de la fin du mandat du Cos-Lépi comme l’a fait la Cour constitutionnelle sous l’ancien président Théodore Holo semble être en déphasage avec l’article 220 du Code électoral. Avec l’élection le 25 juin 2018 de ses représentants au Cos-Lépi, l’Assemblée nationale a tenu à se conformer à la décision rendue par la Cour le 21 juin et à faire en sorte que le nouveau Cos puisse être installé à temps soit le 1er juillet. C’est ce qui a d’ailleurs été fait.

D’aucuns estiment que c’est un coup de force, vu que tout récemment encore, plusieurs lois votées par le Parlement puis déclarées contraires à la Constitution par la Cour constitutionnelle sous Holo ont fait l’objet de revirement jurisprudentiel.
Vous savez, dans tout pays, il y a toujours des gens qui voient le mal partout sans faire l’effort de prendre connaissance des lois de la République. Les commentaires et autres déclarations contre la Cour constitutionnelle de notre pays n’engagent que leurs auteurs. D’ailleurs, depuis l’avènement du renouveau démocratique au Bénin, aucune décision de la Cour constitutionnelle n’a fait l’unanimité dans l’opinion publique. Il y a toujours des gens qui l’apprécient bien et d’autres qui l’apprécient mal. C’est l’un des principes fondamentaux de la démocratie : la liberté d’opinion. Le plus important est que le pays avance, tout en respectant les principes démocratiques, en sauvegardant l’intérêt général et en renforçant la paix et la cohésion sociale, gage de développement harmonieux. Pour ma part, je félicite la Cour et je l’encourage à continuer sa mission dans la sérénité, la célérité et l’efficacité. Il ne peut d’ailleurs en être autrement avec une Cour constitutionnelle au sein de laquelle vous avez de grands praticiens du droit.

Vous qui votez des lois au Parlement, quel message avez-vous à l’endroit de vos compatriotes par rapport aux institutions de la République en général et à la Cour constitutionnelle en particulier ?
J’inviterai mes compatriotes à la sérénité et à faire confiance à nos institutions. Le Bénin est un et indivisible. Nous avons la chance d’être une Nation démocratique enviée sur le plan politique par plusieurs autres pays qui viennent s’inspirer de notre modèle de démocratie. Nous devons maintenant travailler à devenir l’un des meilleurs modèles économiques de la sous-région voire de l’Afrique. Pour caricaturer un peu, je voudrais dire que la Cour constitutionnelle est comme un ‘’fétiche’’ que nous avons unanimement érigé à la faveur de la Conférence des forces vives de février 1990 et que nous devons tous respecter. Il y va de l’intérêt de toute la Nation béninoise.

Le jeudi 05 juillet 2018, les députés à l’Assemblée Nationale ont voté la recevabilité de la proposition d’amendement de la Constitution. Cette révision est-elle opportune ?
La proposition de loi portant amendement de la constitution est justifiée pour quatre raisons fondamentales. La première raison est que les femmes, nos épouses, nos mamans et nos sœurs méritent d’être mieux représentées au sein du parlement béninois. Nous avons donc voulu leur prouver à travers cette proposition d’amendement, que nous sommes soucieux de leur promotion et de leur accession aux instances de prise de décisions. La deuxième raison est que les amendements proposés, notamment l’alignement des mandats électifs à cinq ans et le regroupement des élections pour aboutir à l’organisation d’élections générales à partir de 2026, permettront des économies substantielles que l’Etat pourra investir dans les secteurs sociaux. De 2019 à 2031, si les choses restent en l’état, si nous ne regroupons pas nos élections, nous aurons une dizaine d’élections à financer. C’est trop pour un pays qui a besoin de ressources financières pour financer son développement. La troisième raison qui justifie l’opportunité de la proposition de loi est que la suppression de la peine de mort déjà contenue dans la loi n° 2018-16 du 04 juin 2018 portant Code Pénal, sera intégrée à notre Constitution. Il importe de souligner que les amendements proposés permettront aussi de disposer d’une constitution qui consacrera enfin la création d’une cour des comptes telle que recommandée par les directives de l’Uemoa. C’est un impératif nécessaire au renforcement du contrôle des comptes publics et à l’assainissement des finances publiques. Je tiens aussi à dire que nous ne devons en aucun cas compromettre nos acquis démocratiques et la réputation de notre pays en encourageant des actes de blocage systématique des réformes politiques, profitables au peuple tout entier. Malheureusement, c’est ceux à quoi nous assistons avec nos amis de la minorité parlementaire qui ont préféré voter non pour l’approbation par voie parlementaire alors qu’ils ont reconnu publiquement la pertinence des amendements proposés.

Faut-il alors parler d’un échec du Bloc de la Majorité Parlementaire ?
Moi, je ne crois pas que c’était un échec. Il s’agit plutôt d’une victoire de notre démocratie, une victoire de tous les Béninois et même de ceux qui ne s’en aperçoivent pas encore. Le résultat du vote de la prise en considération offre la possibilité de recourir à un référendum. C’est déjà une avancée comparativement au vote du 4 Avril 2017 sur le projet de révision de la Constitution initié par le gouvernement. Nous irons vers les populations et elles se prononceront. C’est une chance pour notre démocratie qui s’en trouvera réconfortée. Les populations sauront enfin ceux qui, parmi leurs représentants au Parlement, défendent réellement leurs intérêts. Le BMP restera toujours dans une approche inclusive par rapport aux réformes politiques dans notre pays.

Dans les démarches entreprises par le Parlement pour le toilettage du Code électoral, il y a l’augmentation du nombre de sièges des députés. Est-ce que c’est vraiment nécessaire ?
Ça fait plusieurs décennies que le nombre de sièges au Parlement est de à 83. Ce nombre répondait au critère démographique de l’époque. Aujourd’hui, la population a doublé et nous sommes toujours à 83 députés siégeant au Parlement. Ce n’est pas normal, ce nombre n’est plus représentatif de tout notre peuple. Par ailleurs, nous sommes aussi guidés par le souci d’une juste répartition des sièges car, voyez-vous, pendant que certains obtiennent un siège avec 15 000 voix dans leur circonscription électorale, d’autres perdent les élections dans certaines circonscriptions électorales avec plus de 30 000 voix. C’est une injustice que le Code électoral en cours de proposition ambitionne de solutionner. D’ailleurs, ce point figure parmi les points de convergence issue des travaux du séminaire parlementaire du 14 juin dernier sur la réforme du Code électoral.

Quel est votre vœu le plus cher pour la réforme du Code électoral qui devient de plus en plus inévitable ?
Mon vœu le plus cher pour la réforme du Code électoral est d’avoir une loi consensuelle qui puisse faire avancer notre démocratie. C’est notre objectif. On en a fait un débat citoyen et croyez-moi les avis des uns et des autres enrichissent le débat et participeront de l’élaboration d’un code digne de notre démocratie. Il me plait d’inviter les acteurs politiques à éviter de créer des fausses suspicions.

Le Parlement vient d’adopter aussi la loi portant code pastoral en République du Bénin. Vous en êtes d’ailleurs l’un des initiateurs. Pouvez-vous nous dire les raisons qui vous ont motivés à initier une telle loi ?
Il nous est apparu, mon collègue l’honorable Eric Houndété et moi, nécessaire de doter notre pays d’un cadre juridique susceptible de prévenir et de régler les conflits entre agriculteurs et éleveurs. Vous n’êtes pas sans savoir que la cohabitation entre les agriculteurs et les éleveurs a souvent été source de conflits sanglants et de tueries déplorables dans certaines localités de notre pays. Je voudrais d’ailleurs m’associer aux nombreuses familles éplorées du fait de ces conflits, pour avoir une pieuse pensée à l’endroit des disparus. Cette loi favorisera donc une collaboration pacifique entre les différents acteurs de ce secteur vital. L’autre raison qui nous a poussés à initier cette proposition de loi est l’importance des insuffisances notées au niveau du dispositif législatif concernant le secteur pastoral puisque les lois qui existaient jusqu’à présent, ont montré leurs limites. Enfin, une autre raison qui a milité en faveur de cette proposition de loi est l’ambition et la nécessité de développer le secteur pastoral et d’en faire un facteur de développement national.

De façon concrète, qu’est-ce que cette loi apporte de nouveau par rapport au cadre législatif qui existait ?
L’une des innovations qu’apporte cette loi est qu’elle prévoit des mesures préventives et des mesures répressives pour éviter les conflits. Une autre innovation est que la loi prévoit aussi un dispositif de conciliation. En effet, il est prévu que les litiges liés au pastoralisme soient réglés à l’amiable entre les parties. En cas d’échec de ce mode de règlement, les litiges sont portés devant le démembrement compétent de l’Agence Nationale de Gestion de la Transhumance. Enfin, une autre innovation non moins importante est que cette loi instaure un cadre institutionnel qui favoriser le développement des activités pastorales. Certaines dispositions de cette loi visent par exemple à créer une synergie d’actions et une intégration des activités pastorales.

Vous êtes membre du bureau de l’Assemblée nationale. Dites-nous ce que vous pensez de la gestion de l’institution par Me Adrien Houngbédji ?
Le président Adrien Houngbédji est un homme qu’on ne présente plus. Cela fait la troisième fois qu’il dirige l’Assemblée nationale depuis la première législature. C’est l’homme politique qui a dirigé l’institution sous presque tous les présidents de la République que le pays a connus depuis l’avènement du renouveau démocratique. Sa méthode de gestion de l’institution aujourd’hui ne nous étonne guère. Il s’agit d’une méthode participative. Nous tenons régulièrement des réunions du bureau, la conférence des présidents et les séances de concertations avec lui sont aussi fréquentes. Cela fait déjà 3 années que tous les députés sont quasiment unanimes sur la manière dont il gère l’institution. En témoigne le fait qu’aucun de ses rapports d’activités n’ait été encore rejeté.

Quel est le sentiment qui vous anime après 3 ans passés au Parlement ? Avez-vous l’impression d’avoir apporté quelque chose de plus à votre pays ?
Avant, j’étais en fonction au sein des Forces armées béninoises. Mais j’étais régulièrement à l’écoute des populations. Ma présence aujourd’hui au Parlement est un plus dans mes expériences au service des populations et de la Nation toute entière. L’expérience parlementaire est édifiante et me permet de mieux cerner les défis liés à la satisfaction des attentes des populations. Ce que j’ai pu apporter de plus à mon pays, de par ma position au Parlement, c’est déjà mon engagement à soutenir toutes les actions de développement portées par le gouvernement. C’est aussi de donner au gouvernement les moyens législatifs qui lui sont nécessaires pour l’accomplissement de sa mission de construction nationale. Je voudrais à ce titre citer par exemple la loi portant Code pastoral en République du Bénin qui vient d’être adoptée, la loi portant secret-défense en République du Bénin qui sera, je l’espère, adoptée sous peu. Le contrôle de l’action gouvernementale relève aussi de nos attributions et nous l’exerçons dès que nous en ressentons la nécessité à travers des questions écrites, orales ou d’actualité adressées au gouvernement.

Vous êtes le président du parti politique Coalition GGR et élu dans la 7ème circonscription électorale. Dites-nous, comment se porte aujourd’hui votre parti politique ?
Du mieux que je puisse dire, notre parti se porte à merveille et participe aux travaux de mutualisation de nos forces en vue de la création d’un plus grand parti politique.

Il n’y a pas longtemps, vous avez effectué une tournée dans plusieurs Communes du Nord-Bénin où vous avez parlé du Programme d’actions du Gouvernement (PAG 2016-2018). Est-ce que c’était nécessaire ? Les populations n’avaient-elles pas déjà adhéré à la vision du président Patrice Talon ?
Les populations du Nord en général et celles de la 7ème circonscription électorale en particulier sont bien engagées derrière le président Patrice Talon. Notre récente tournée de sensibilisation sur le Programme d’actions du Gouvernement dans les Communes de Sinendé, Kalalé, Bembèrèkè et Nikki rentre en droite ligne de notre engagement à soutenir les actions de développement portées par le président Patrice Talon. Comme je l’ai tantôt dit, l’Etat ne peut pas régler tous les problèmes des populations d’un cran. Il faut du temps et de la patience, encore qu’il faut que les populations elles-mêmes jouent leur participation. Il s’agissait pour nous de faire toucher du doigt aux populations, l’intérêt qu’elles ont à accompagner le gouvernement pour la concrétisation des actions.

Quelles sont les relations que vous entretenez avec les autres forces politiques soutenant les actions du président Patrice Talon dans la région ?
Nous entretenons de très bonnes relations. Depuis quelques mois, nous avons mis sur pied un creuset dénommé ‘’DYNAMIQUE UNITAIRE’’ qui regroupe plusieurs forces politiques aussi bien du Nord-Bénin, du Centre-Bénin que du Sud-Bénin. Il s’agit d’un regroupement qui épouse entièrement les réformes en vue au niveau de la charte des partis politiques. Vous n’êtes pas sans savoir que le pays aspire à de grands regroupements au lieu des micro-partis qui existent aujourd’hui. Nous nous réunissons régulièrement pour échanger sur les attributs du parti en cours de création. Ce parti est l’un des trois blocs de la mouvance présidentielle en dehors du Bloc formé autour du PRD et de celui formé autour de l’Union fait la Nation. L’une de nos ambitions immédiates est de rallier davantage de personnes à la vision de la Dynamique unitaire afin d’en faire l’un des plus grands partis politiques du pays. Cela permettra entre autres, d’amorcer avec plus de sérénité, les prochaines échéances électorales et d’animer davantage la vie sociopolitique nationale. Pas plus tard que le mercredi 27 juin 2018, nous avons organisé un séminaire de formation à l’endroit de la cinquantaine de partis politiques et la vingtaine de mouvements regroupés au sein du creuset ‘’Dynamique Unitaire’’ à raison de 5 délégués par parti et par mouvement politique. Nous projetons aussi, sous peu, une tournée nationale.

Votre mot de la fin.
Je voudrais vous remercier pour l’opportunité que vous me donnez de me prononcer sur tous ces sujets aussi importants les uns que les autres. Je voudrais nous exhorter, autant que faire se peut, à toujours privilégier dans nos prises de positions ou dans nos actions politiques, l’intérêt général de nos braves populations et le devenir de notre nation. Le référendum qui pointe à l’horizon, si le président de la République en décidait ainsi, sera une opportunité pour nos populations d’affirmer leur attachement au progrès et au développement de notre commune partie. Les amendements à la Constitution proposés sont une chance pour notre pays d’aller de l’avant. Je voudrais donc demander à chacun et à tous, de se tenir prêts, pour qu’en cas d’organisation du référendum, nous puissions faire triompher ensemble les idéaux de paix, de progrès et de développement harmonieux de notre commune patrie.
Réalisé par Karim Oscar ANONRIN



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