« La liste électorale sera disponible d’ici le 15 janvier 2017 » dixit Badirou Aguêmon

La rédaction 10 octobre 2016

L’Honorable Badirou Aguêmon était hier l’invité de l’émission Le grand rendez-vous de Soleil Fm. Le Président du Conseil d’orientation et de supervision de la Liste électorale permanente informatisée (Cos-Lépi) a évoqué au cours de l’entrevue les activités d’actualisation du fichier électoral national. Il a aussi apprécié certains faits de l’actualité politique nationale.

Aux termes des dispositions de la loi N° 2013-06 du 25 novembre 2013 portant code électoral en République du Bénin, le fichier électoral national doit être actualisé chaque année entre le 1er octobre et le 31 décembre ; et la liste électorale doit être mise à disposition de la Commission électorale nationale autonome (Cena) au plus tard le 15 janvier de l’année suivante. C’est au regard de cette disposition légale, que le Cos-Lépi, présidé par l’Honorable Badirou Aguêmon, a été mis en place le mois dernier pour conduire les activités d’actualisation du fichier électoral national. Bien que l’installation du Cos-Lépi ait connu 2 mois de retard, le Président Badirou Aguêmon a rassuré que ses collègues et lui peuvent accomplir la mission à eux assignée en quatre mois. Il assure que le travail se déroule dans une très bonne ambiance en dépit des atermoiements constatés dès le début en ce qui concerne l’élection des membres du bureau de l’institution.

Tout va bien au Cos-Lépi
Le Président Badirou Aguêmon soutient que l’institution qu’il dirige actuellement ne connait ni de guéguerre, ni de refus de financement encore moins de guerre de clans. Il a réaffirmé que les activités d’affichage des extraits du fichier électoral national ont effectivement démarré le 5 octobre dernier. Mais avant, le Cos-Lépi avait déjà procéder à la formation des formateurs, après leur désignation par l’Assemblée nationale. Il s’agit des membres des commissions communales d’actualisation. Actuellement, ils sont sur le terrain de même que les délégués d’arrondissement pour l’actualisation, dont le travail est supervisé par les coordonnateurs de zone et de département.
Selon les explications du successeur de l’Honorable Ahouanvoébla à la tête du Cos-Lépi, les opérations d’actualisation de la Lépi concerne plusieurs catégories de citoyens : les personnes omises lors des précédentes opérations et détenant un récépissé ; les enfants âgés d’au moins 12 ans et ayant été recensés en 2010 ; les personnes en possession d’une carte d’électeur dont les données personnelles sont erronées ; les personnes qui voudraient qu’on transfèrent leur bureau de vote pour une raison ou une autre ; les personnes déchues de leurs droits civiques et les personnes décédées qui doivent être radiées de la liste électorale. Badirou Aguêmon a été ferme : les personnes qui n’avaient jamais été recensées doivent attendre 2021 pour se faire enrôler. « C’est la loi qui le dit ».
Pour réussir sa mission dans les délais requis, le Cos-Lépi a déjà conçu un plan d’action et un budget soumis au gouvernement. Abordant la question du budget, le Président du Cos-Lépi a rendu hommage aux prestataires et différents agents d’actualisation qui ont travaillé l’année dernière sans être rémunérés pour défaut de financement par l’ancien gouvernement. Il a affirmé qu’un point des arriérés a été fait à l’actuel gouvernement qui mettra tout en œuvre pour que les agents concernés et les prestataires vis-à-vis desquels l’Etat est débiteur soient payés. Il a pris l’engagement que les agents d’actualisation de cette année seront rétribués comme cela se doit et les prestataires payés pour leurs services. Le Président du Cos-Lépi a confié que son équipe a élaboré un « budget raisonnable » qui sera sans aucun doute approuvé par le gouvernement car ce budget a été au préalable minutieusement étudié par les cadres du ministère de l’économie et des finances.
La réussite des opérations dépend aussi de l’implication des chefs de quartiers, des chefs de village, des crieurs publics et des radios communautaires. Badirou Aguêmon se défend d’avoir pris en compte tous ces paramètres.

Le Cos-Lépi : un machin ?
Beaucoup de Béninois ne comprennent pas pourquoi les hommes politiques sentent le besoin de participer à l’actualisation de la liste électorale, chaque année, en mettant en place une institution qui s’est révélée très budgétivore au fil des années. Et pourtant, Badirou Aguêmon ne comprend pas la position de ces compatriotes qui pensent ainsi. Selon lui, le Cos-Lépi n’est pas une institution superfétatoire. Il justifie l’existence et la pertinence du Cos-Lépi par la nécessité de garantir la paix en amont et en aval du processus électoral. « La paix n’a pas de prix », a-t-il argué. Le Président du Cos-Lépi soutient qu’il est important que les acteurs politiques s’accordent sur le fichier électoral pour éviter toutes contestations post-électorales. Et le Cos-Lépi qui est essentiellement politique joue ce rôle en amont. « Si les acteurs politiques n’ont pas leur regard sur la liste électorale, il y aura toujours des difficultés ». Pour le moment, pense-t-il, notre maturité politique ne nous permet pas encore de confier directement l’actualisation du fichier électoral à la Commission électorale nationale autonome (Cena) comme au Ghana ou en Afrique du Sud.

Oui pour la réorganisation des mouvements étudiants
En tant qu’acteur politique et enseignant à l’Université d’Abomey-Calavi, le président du Cos-Lépi a répondu a plusieurs questions concernant l’actualité politique nationale, notamment l’interdiction d’activités aux organisations faîtières estudiantines. « Je ne soutiens pas la suspension des associations d’étudiants. Mais, il faut les réorganiser pour mettre fin au désordre sur le campus ». C’est la position de Badirou Aguêmon. Il a aussi promis que ses collègues et lui qui n’ont pas encore cru devoir se mettre en règle vis-à-vis de la loi 2011-20 du 12 octobre 2011 portant lutte contre la corruption et autres infractions connexes en République du Bénin, en faisant la déclaration de leurs biens, qu’ils le feront bientôt. Il a enfin exhorté les populations à sortir massivement pour participer à l’actualisation de la Lépi.
Fawaz AYAH (Stg)



Dans la même rubrique