La mer avance mais : Les députés autorisent la ratification d’accord de prêt de plus de 32 milliards

Arnaud DOUMANHOUN 11 octobre 2017

Le 4 mai 2016, le gouvernement Talon s’engageait, au terme de sa traditionnelle séance du conseil des ministres, à mobiliser les ressources nécessaires pour la protection et la valorisation des côtes béninoises. Il s’agissait pour le régime du Nouveau départ d’apporter la thérapie appropriée pour contrer les caprices de la nature, la rage de la mer dont l’avancée fait des ravages, notamment sur l’ensemble de la côte Est à Cotonou. Les députés ont donné hier à l’exécutif, les moyens de sa politique à travers l’adoption de la loi portant autorisation de ratification d’un accord de crédit de plus de 32 milliards de Fcfa, entre le Bénin et Rabobank, dans le cadre du financement partiel de la 2e phase du projet de protection de la côte à l’Est de Cotonou. Une nouvelle qui met du baume au cœur des populations des quartiers d’Akpakpa et environs concernés. On peut citer notamment Finagnon, Akpakpa Dodomè, Donatin, Fifadji-Hounto… jusqu’à la lisière de Tokplégbé, très touchés par le phénomène de l’érosion côtière, ainsi que plusieurs quartiers de la commune de Sèmè-Kpodji, dont Agblangandan tout aussi sous la menace de l’avancée de la mer. Sur environ 15 km, on assistera entre autres, à la construction des revêtements et des épis de protection, au dragage et à l’injection de sable pour le rechargement de la plage. C’est dire que les inquiétudes légitimes des populations soumises au diktat des vagues s’estomperont d’ici peu, et elles verront même sortir des terres de nouvelles infrastructures socio-économiques.

Lutter durablement contre l’érosion

En effet, après l’implantation de l’épi d’arrêt de sable du Port Autonome de Cotonou, des perturbations ont été notées sur la côte, et avec la deuxième phase de ce projet de protection de la côte à l’est de l’épi de Siafato initié en 2007, qui consistera à injecter du sable, à construire des épis intermédiaires et des murs de revêtement de 900 mètres linéaires à la côte, il s’agira d’empêcher le sable d’être emporté par la mer. « Les murs seront mis aux endroits sensibles. Sinon, nous n’aurons plus de plage. Il y aura des épis intermédiaires », déclarait Adolphe Tohoundjo, ancien Directeur de l’Aménagement des berges et des côtes. Et c’est pour éviter qu’on jette fréquemment des milliards dans la mer, que le Gouvernement du président Patrice Talon a fait cette fois-ci, au-delà de la protection, l’option de la valorisation. D’où l’appel aux investisseurs pour des aménagements balnéaires. Les travaux d’injection de sable ont démarré. Des sites sont identifiés dans le cadre du dragage de sable en mer pour nourrir la côte. Et avec cet accord de prêt de 32 472 995 167 Fcfa, les choses devraient aller plus vite. Il faut déjà saluer la diligence du gouvernement dans la mobilisation des ressources et espérer que les fruits tiendront la promesse des fleurs.



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