Lutte contre l’exclusion numérique dans les zones rurales : Le Gouvernement favorise la connexion de 95.000 personnes aux Tic

La rédaction 16 avril 2018

Fini le temps où la connexion à l’internet et l’accès aux services de téléphonie mobile étaient un luxe pour les populations. L’Agence Béninoise du Service Universel des Communications Electroniques et de la Poste (Absu-Cep) met fin à cette fracture numérique et favorise la connexion de plus de 95.000 personnes, dans 40 localités rurales, à la téléphonie mobile et l’internet mobile à haut débit. C’est une action salvatrice qui s’inscrit dans la vision du Président de la République, Patrice Talon de « transformer le Bénin en la plateforme de services numériques de l’Afrique de l’ouest pour l’accélération de la croissance et l’inclusion sociale d’ici 2021 ». En effet, pour la concrétisation de cette vision, le Projet de couverture des ‘’zones blanches’’ en téléphonie mobile a été conçu pour offrir l’accès aux services de téléphonie et d’internet mobile haut débit à plus de 500 000 personnes dans 234 localités/villages.

Un projet novateur
C’est à la suite des études réalisées en 2015 par l’Agence et en 2017 par le projet e-Bénin que les localités devant bénéficier de cet appui ont été identifiées. Par ce projet, le gouvernement, par le biais du Ministère de l’Economie Numérique et de la Communication dirigé par Aurèlie Adam Soulé Zoumarou entend investir dans la partie non couverte par les opérateurs et les zones non rentables pour ces derniers. Il s’agit in fine de parvenir à la couverture intégrale du territoire en haut débit mobile à l’horizon 2021 afin d’obtenir un taux de 80% de pénétration d’Internet global. L‘initiative consiste donc à subventionner les opérateurs de téléphonie, étendre leurs réseaux afin de couvrir progressivement les zones non encore desservies et permettre un accès effectif des populations de ces localités aux services de voix (appels nationaux et internationaux), de données (sms, internet) et aux services à valeur ajoutée. Plusieurs actions ont été alors identifiées pour que les villages non encore desservis par les réseaux de téléphonie et de l’internet bénéficient de façon progressive d’un appui conséquent à travers la mise en œuvre dudit projet. Lancée par l’Absu-Cep en novembre 2016, la première phase en partenariat avec l’opérateur Mtn Bénin a permis la construction de 34 sites mobiles pour la couverture d’une quarantaine de localités en déficit d’accès dans les communes de Dassa-Zoumè, Glazoué, Bantè, Savalou, Djidja, Tchaourou et Ouèssè. Par cet investissement d’un coût global de 2.580.090.042 Fcfa, le Gouvernement Talon soulage les difficultés de communication des populations résidant dans lesdites localités, soit environ 95 000 personnes, pour la première phase de ce projet.

95.000 personnes sorties de l’ombre
La réalisation de ces infrastructures permet aux populations de ces localités de s’ouvrir au reste du monde. Mieux, elles constituent un facteur devant favoriser l’émergence d’une économie numérique locale. Ceci à travers les points de vente de crédits de communication, les boutiques de vente et de réparation de téléphones portables, les points de transfert d’argent par le mobile, etc. Des milliers d’emplois pourront ainsi être créés. Déjà, l’analyse du rapport de suivi du 1er trimestre d’exploitation, couvrant les mois de septembre, octobre et novembre 2017, révèle que 3064 puces ont été vendues sur la période sous revue sur l’ensemble des 34 sites. Le revenu généré par l’utilisation des services mobiles sur l’ensemble des sites par les populations locales est de 118,063 millions FCFA sur les trois mois d’exploitation avec une bonne qualité des trafics. Le taux mensuel moyen d’établissement d’appels est de 99,47% contre un taux moyen de coupure des appels de 0,49%. Les enjeux sont alors grands et Absu-Cep entend poursuivre les efforts enclenchés à travers la 2e phase du projet qui vise à couvrir environ 120 localités dans les Communes de Dassa-Zoumè, Glazoué, Bantè, Savalou, Djidja, Tchaourou et Ouèssè identifiées comme zones en déficit d’accès, appelée zones blanches.

Promotion de la diversification et de l’innovation postale
La finalisation du déploiement des infrastructures sur tout le territoire béninois (Téléphonie, Haut débit), la promotion de l’usage des Tic, de la diversification et de l’innovation postale pour un développement durable restent des priorités pour l’Absu-Cep. Sur le volet service universel postal, l’Absu-Cep a procédé à la mise en œuvre du Projet de centres communautaires d’accès aux Tic qui a permis la réhabilitation de quatre agences postales dans les Communes de Azovè, Glazoué, Malanville et Ouaké. Le projet permet de doter ces agences d’ordinateurs, de plaques solaires et de connexion internet par VSAT en vue d’offrir des opportunités de services financiers et postaux basés sur les Tic. L’objectif spécifique visé par ce projet est d’offrir des services d’internet, multimédia et d’e-Gouv aux populations des localités choisies tout en les initiant à l’utilisation des TIC. Aussi, le projet relatif à la mise en place d’une plate-forme pour la gestion des courriers hybrides en faveur des Grands Comptes (Grands Clients) de La Poste du Bénin (LPB) SA a-t-il été conçu et exécuté. Il permet de renforcer la capacité de cette structure dans la gestion des courriers de ses clients que sont les Banques, les Assurances, la Sbee, la Soneb. Ce projet a fait l’objet d’un accord de partenariat entre l’Absu-Cep et l’entreprise marocaine Gemadec.
Un point d’accès collectif à Internet a été également mis en place dans chaque chef-lieu des communes du Bénin. La phase pilote de cette action mise en œuvre dans les communes de Agbangnizoun, N’Dali et Ouèssè prend en compte le développement des applications à valeur ajoutée dans trois secteurs. Désormais, dans chacune de ces localités, les populations sont en mesure d’effectuer des formations en informatique, des travaux de secrétariat et surtout des recherches sur l’internet.
Accès de tous à l’internet dans les écoles et dans les fermes
Plusieurs autres actions sont menées pour la généralisation des TIC dans le secteur de l’éducation à travers entre autres la mise en place des bibliothèques numériques au Ceg Gbeto à Zè, le Village d’Enfants Sos de Dassa-Zoumè, le Collège d’Enseignement Général 1 de Bembèrèkè dans le Borgou. Un projet relatif à la subvention à hauteur de 85% de 1000 kits de connexion composés d’un ordinateur et d’une clé de connexion internet pendant un an au profit des étudiants, élèves et inspecteurs de l’enseignement secondaire, la mise à disposition en partenariat avec la Fondation MTN de 1000 ordinateurs supplémentaires pour l’installation de salles numériques multimédias au profit des collèges d’enseignement général et d’écoles primaires publiques, la subvention de l’accès à internet haut débit pour cinq campus ( Dassa, Savalou, Savè, Lokossa et Kétou). Par ailleurs, il a permis de doter les étudiants et enseignants des campus de Lokossa, Dassa-Zoumé, Savè, Djougou, Savalou et Kétou de points d’accès collectif wifi.
Même le secteur de l’agriculture n’est pas épargné par la révolution numérique que mène l’Absu-Cep. Des actions ont été mises en œuvre pour améliorer l’accès à l’information sur les techniques culturales par l’utilisation du téléphone. Il s’agit entre autres de l’installation du centre d’appel de Bohicon, du système d’information sur les prix des produits agricoles au profit des femmes rurales des marchés de Kétou, Dassa et Savè, du système d’alerte Services d’assistance à distance aux agriculteurs et producteurs via les technologies de l’information et de la communication. L’initiative touche plus de 7000 petits agriculteurs. Le centre d’appel de Bohicon, installé dans les locaux de l’ex-Carder Zou-Collines, offre des informations techniques culturales agricoles aux producteurs et agriculteurs des communes d’Aplahoué, Djidja, Bantè et Savalou.
Certifiée ISO 9001 version 2015 depuis le 29 septembre 2015, l’Absu-Cep sous l’égide de la ministre Aurèlie Adam Soulé Zoumarou entend poursuivre les chantiers enclenchés pour la concrétisation du volet communication et économie numérique du Pag.
Richard AKOTCHAYE



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