Maintien de la ministre de l’enseignement supérieur au gouvernement : Attanasso, la prime à la rigueur

La rédaction 31 octobre 2017

Le vent du remaniement n’a pas eu raison de la ministre de l’enseignement supérieur, Marie Odile Attanasso. Dame rumeur a été démentie, et le chef de l’Etat vient de réitérer sa confiance à une femme battante. Ce faisant, Patrice Talon prime la rigueur de la ministre Attanasso qui, contre vents et marées, conduit de façon courageuse les réformes nécessaires pour que le secteur de l’enseignement supérieur retrouve ses lettres de noblesse. A l’évidence, Marie Odile Attanasso épouse parfaitement la vision de l’homme du Nouveau départ, celle de mettre en oeuvre de profondes et pertinentes réformes dans le sous-secteur de l’enseignement supérieur afin de transformer l’économie béninoise. Ce qui passe inéluctablement par la mise en place d’un système éducatif performant répondant aux défis de notre temps. La Ministre de l’enseignement supérieur a bien compris ce défi. Elle l’a montré par son engagement, son courage, sa ténacité et sa détermination à concrétiser les réformes prévues dans le Pag pour son sous-secteur. Ne laisser nulle place où la main ne passe et repasse est le credo de la dame de fer. Marie Odile Attanasso ne craint ni menace ni impopularité. Elle s’emploie plutôt à servir le Chef de l’État pour ce à quoi il l’a appelée, même s’il faut qu’elle soit parfois incomprise et même combattue par ceux qui tirent profit de la médiocrité. Personne ne vendait cher la peau de Marie Odile Attanasso. Mais elle remplit si efficacement sa mission pour l’enseignement supérieur et la recherche scientifique, un sous-secteur hautement sensible.

La poursuite des réformes malgré tout…
Il n’est point besoin de rappeler que l’un des secteurs qui ont connu plus de réformes depuis l’avènement du régime Talon est bel et bien celui de l’enseignement supérieur. En effet, de la refonte de la carte universitaire à la mise en place d’infrastructures en passant par la création de la Ciis à Sèmè, la restructuration du Conseil National pour l’Éducation, l’organisation des examens nationaux de licence et de master, le pari des réformes devant permettre l’instauration d’un enseignement supérieur de qualité n’était pas gagné d’avance. Et pourtant, Marie Odile Attanasso a déjà à son actif plusieurs succès. La première réforme était celle de la refonte de la carte universitaire. De 7 universités publiques à son arrivée, la décision de les ramener à 4 n’a pas reçu l’assentiment de tous, notamment celui de certains députés. Tantôt ferme, tantôt malléable, la patronne de l’enseignement supérieur a pu convaincre les acteurs politiques du bien fondé de réduire le nombre d’universités publiques afin d’accroitre l’efficacité des ressources de l’Etat allouées à ces universités. Et pour arriver à prendre la courageuse décision de retirer le statut d’Université à certains centres universitaires ou de fermer d’autres carrément, il faut dire que Marie Odile Attanasso a accepté payer le prix de l’impopularité. Après ce premier combat dans le secteur public de l’enseignement supérieur, la patronne de l’enseignement supérieur au Bénin a décidé de taper dans la fourmilière des Établissements privés d’enseignement supérieur.

Une nouvelle dynamique imprimée à l’enseignement supérieur
Dorénavant, les étudiants issus de ces établissements devront passer un examen national afin de voir leur diplôme de licence ou de master validé par l’Etat. Une chose qui a pour avantage de contrôler la qualité de la formation délivrée dans ces établissements. Une fois encore, Marie Odile Attanasso a été confrontée à la fronde d’une partie des promoteurs de ces établissements privés d’enseignement supérieur qui n’ont pas hésité à la traiter de tous les noms d’oiseau. Mais elle a été une fois de plus tenace. Et cette ténacité ressemble bien à la vision du chef de l’Etat qui, au début de sa mandature, a déclaré : « Si vous voulez faire des réformes justes, vous devez accepter d’être impopulaire ». Bien sûr, Marie Odile Attanasso a encore accepté d’être critiquée quand elle a annoncé en marge de la rentrée solennelle 2017-2018 des universités la courageuse décision de suspendre la gratuité des inscriptions dans les universités publiques du Bénin. Cette réforme, non seulement, va accroître les ressources devant permettre d’assurer aux étudiants de meilleures conditions, mais aussi de rendre certains d’entre eux plus conséquents envers eux-mêmes. Inutile de rappeler que la gratuité de l’inscription a favorisé dans une certaine mesure la délinquance et la sédentarisation de certains étudiants qui, au lieu d’étudier, passent des années à transiter de faculté en faculté.
Toutes ces réformes dont la liste n’est pas exhaustive ne pourraient être mises en œuvre si Marie Odile Attanasso n’était pas dans la vision d’œuvrer pour l’efficacité de la gouvernance même s’il faut payer parfois le prix de l’impopularité et des critiques malveillantes. Et cette vision s’apparente bien à celle du Président Patrice Talon. C’est peut-être ceci qui a milité en sa faveur lors du dernier remaniement ministériel. Si c’était le cas, alors chère ministre, en avant pour de nouvelles victoires.



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