MESSAGE DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, CHEF DE L’ETAT, CHEF DU GOUVERNEMENT A L’OCCASION DE LA CELEBRATION DE LA FETE NATIONALE

La rédaction 2 août 2018

Béninoises, Béninois,

Chers compatriotes,

Il y a tout juste un an, lors de la célébration du 57ème anniversaire de notre indépendance, je vous exhortais au courage et à l’espoir, puisque la lutte que nous menons ensemble pour faire du Bénin un pays moderne et prospère, est longue et difficile, mais exaltante ; et qu’au bout de l’effort et des sacrifices, le Bénin dans lequel nous vivrons et que nous laisserons à nos enfants, sera un Bénin où l’essentiel des ressources aura été consacré aux besoins vitaux de la population : l’eau potable et l’électricité, les écoles, les centres de santé et les hôpitaux, les routes, l’internet, les ports et aéroports, un commerce florissant pour les grands opérateurs comme pour les tout petits commerçants.
C’est à cette tâche que mon Gouvernement s’est attelé avec détermination.
S’il est vrai que le développement d’un pays requiert du temps, on peut dire aujourd’hui que le succès est à portée de main, car, sous nos yeux, les importantes transformations et réalisations qui s’opèrent progressivement donneront bientôt à notre pays, un autre visage.

Ainsi, pouvons-nous observer :
 que nous sommes déjà à mi-parcours pour l’atteinte de nos objectifs en matière d’énergie électrique ;
 que notre programme de fourniture d’eau potable à tous nos concitoyens, a démarré un peu partout dans le pays ;
 que l’asphaltage des rues de certaines de nos grandes villes est entré dans sa phase visible avec l’attribution des marchés aux entreprises ;
 que notre sécurité dans nos villes, nos campagnes et sur nos axes routiers est désormais une réalité, même s’il nous reste encore beaucoup à faire.
La protection de notre côte maritime, le développement du réseau routier, les progrès de la production agricole, l’assainissement des finances publiques, les réformes administratives et bien d’autres actions promises et programmées sont déjà appréciables.

Chers compatriotes,
Notre pays n’est déjà plus le même. Il est en pleine transformation et aucune commune ne sera oubliée.
Mais pour redresser durablement la barre et prendre significativement notre part dans le renforcement de notre indépendance, nous devons garder courageusement le cap pour conduire à bonne fin, avec détermination, tous ces chantiers ouverts dans tous les secteurs.
Pour y parvenir, il est indispensable que nous soyons absolument débarrassés du fléau de la corruption qui assèche nos ressources et rend inopérante l’énergie que nous consacrons au développement avec tant de sacrifices.
La lutte contre l’impunité est un chantier majeur.
Tel est le but des réformes que nous avons engagées au niveau de l’appareil judiciaire, afin qu’il soit plus diligent et plus efficace dans cette lutte.
Je me réjouis de constater, à la suite des levées d’immunité parlementaire intervenues ces derniers jours, que l’Assemblée Nationale elle aussi s’est mise au diapason.
Je voudrais remercier à cet égard la société civile, l’opinion publique en général ainsi que nos partenaires techniques et financiers, pour leur soutien et leurs encouragements.
C’est dans ce contexte volontariste qu’est intervenue l’initiative prise par les Députés, d’introduire une proposition d’amendement de notre Constitution qui se résume en quatre points :
1- inscrire l’abolition de la peine de mort dans la Constitution, pour lui donner une valeur supérieure à celle que lui confère le Code Pénal ;
2- créer une Cour des Comptes pour assurer la rigueur et la transparence dans la gestion des fonds publics, et nous conformer aux différents traités internationaux que nous avons signés ;
3- améliorer la présence des femmes à l’Assemblée Nationale par une disposition particulière permettant l’élection d’un nombre minimum de femmes, comme l’ont déjà fait de nombreux pays dans le monde, et même en Afrique ;
4- regrouper autant que possible les élections, sans remettre en cause la durée du mandat du Président de la République, pour réduire leur impact sur les ressources de l’Etat et pour consacrer davantage de temps à l’œuvre passionnante de développement.
Cette initiative était des plus pertinentes et il était permis de penser qu’elle ferait l’unanimité ou réunirait tout au moins un nombre suffisant de Députés pour que la révision soit acquise par la voie parlementaire.
A la surprise des Députés eux-mêmes et d’une grande partie de l’opinion publique, cette proposition de révision a juste recueilli le vote favorable de 62 Députés sur les 82 que compte désormais l’Assemblée Nationale, au lieu des 66 suffrages nécessaires.
Je rends ici un hommage mérité aux Députés qui ont initié, soutenu et voté ladite proposition.
Je remercie l’opinion publique qui, dans sa très grande majorité a appuyé ce projet d’amendement de la Constitution.
A ce stade, la loi me donne la faculté de parachever cette réforme, par l’organisation d’un référendum sur les quatre sujets débattus par l’Assemblée Nationale et approuvés par 62 Députés contre 20.
J’ai décidé, chers Compatriotes, de ne pas user de cette faculté et donc de ne pas organiser de référendum sur ce sujet.
D’abord parce que dans son état actuel, la loi organique sur le référendum ne me permet pas d’y recourir sans méconnaître ses dispositions essentielles : je suis garant de la légalité républicaine.
Ensuite, parce que le coût de l’organisation d’un référendum mettrait à contribution la trésorerie de l’Etat pour un montant incompatible avec ma volonté de consacrer nos ressources actuelles aux besoins vitaux de la population.
Un référendum coûte cher, et nous sommes à quelques mois des élections législatives.
La réforme initiée par l’Assemblée Nationale est importante certes, mais elle ne constitue pas, à mes yeux, pour l’heure, un enjeu prioritaire.
Je suis convaincu qu’un jour, le sens de l’intérêt national et la raison finiront par l’emporter sur la politique politicienne.
Ce jour-là, que j’appelle de tous mes vœux, les acteurs politiques trouveront en leur sein, le consensus nécessaire pour valider une réforme dont l’utilité n’est plus à démontrer.
Il y va de l’indépendance du mandat et de la mission politiques à l’égard des intérêts personnels et sentimentaux des mandataires politiques.

C’est avec beaucoup d’espoir en notre Capacité à transformer notre Cher Pays le Bénin, à le faire grand, que je voudrais, chers Compatriotes, vous souhaiter à tous une Bonne Fête de l’indépendance, notre Fête Nationale.
Vive le Bénin !
Je vous remercie



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