Ministère du travail et de la fonction publique : Mathys défend un projet de budget de 7,100 milliards

Karim O. ANONRIN 16 novembre 2018

La Ministre du travail et de la fonction publique, Adidjatou Mathys, a défendu hier face à la Commission budgétaire de l’Assemblée nationale, un projet de budget de 7,100 milliards de Fcfa pour son département ministériel au titre de l’année 2019. A en croire ses propos, ce budget servira, au cours de l’année d’exécution, à poursuivre les réformes entamées pour la modernisation non seulement de l’administration publique, mais également pour la numérisation des actes administratives et autres actes de suivi de la carrière des travailleurs. Et ceci, en dehors de la part réservée au fonctionnement des travailleurs. Elle a précisé qu’aujourd’hui, les recrutements dans l’administration publique se font et se feront en toute transparence selon le besoin et non de façon anarchique. « …Aujourd’hui, nous avons plus de 80.000 agents de l’Etat dont les 2/3 sont des agents contractuels de l’Etat. On se demande si le service dans lequel 50 agents travaillent, en a réellement besoin. Nous faisons un travail à ce niveau afin de faire le redéploiement éventuellement et voir le reste à recruter… », a-t-elle précisé.

DECLARATION DE ADIDJATOU MATHYS, MINISTRE DU TRAVAIL ET DE LA FONCTION PUBLIQUE,
« Le montant de notre budget au titre de l’année 2019 s’élève à 7,100 milliards de Fcfa. Ceci, parce que le ministère appelé à l’époque Ministère du travail, de la fonction publique et des affaires sociales, avait connu une scission et jusqu’en 2017-2018, les crédits de paiement des salaires des agents des autres secteurs qui ont quitté le ministère du travail et de fonction publique tels que les affaires sociales, la microfinance et le ministère en charge de la promotion des petites et moyennes entreprises et de la promotion de l’emploi. Leurs crédits étaient maintenus au niveau du ministère. Dès 2019, ces crédits vont être répartis sur les crédits sectoriels de ces ministères. C’est donc ce qui explique fondamentalement la réduction de notre budget. Nous avons engagé un certain nombre de réformes au niveau de notre ministère. La première est une réforme du Pag qui est la réforme de l’organisation de la gestion des concours de la fonction publique. Ceci a consisté à élaborer un manuel de procédure et à informatiser le circuit de l’organisation des concours de manière à ce que le seul critère de réussite aujourd’hui à un concours organisé pour la fonction publique, c’est le mérite. (…) Le ministère de la fonction publique ressemblait à un marché où les agents de l’Etat quittaient les différents départements du pays à la recherche de leurs actes. Maintenant, nous avons fait un travail qui nous permet à l’apparition des actes, de les mettre en ligne. Il y a une plateforme de consultation de ces actes. Cela permet aux agents d’économiser les frais de voyage et d’éviter la corruption et de se consacrer beaucoup plus au travail. Il y a aussi en 2018, la dématérialisation de la gestion des actes de carrière. Nous sommes passés à la forme de l’informatisation et nous avons conçu un certain nombre de modules sur la gestion de toute la carrière des agents de l’Etat. Nous avons mis en place une plateforme où tous les gestionnaires de crédit viennent travailler et dans la deuxième phase, nous allons la déployer pour que les agents restent dans leurs bureaux pour travailler. Les modules sont conçus pour toutes les positions d’avancement jusqu’à la retraite et nous allons poursuivre le reste. De même, nous allons continuer les actions relatives à la réforme dans la remise des carnets de pension des agents de l’Etat parce qu’il y a des agents admis à la retraite qui sont obligés d’attendre plusieurs années avant d’avoir leurs carnets. Nous sommes en train d’y travailler, mais le problème, c’est que les archives ne sont pas bien tenues dans notre pays et les actes dont nous avons besoin pour libérer la pension de retraite ne sont pas souvent retrouvés. Nous sommes en train de travailler pour qu’à compter d’Avril 2019, nous puissions remettre à bonne date les carnets de pension aux agents admis à la retraite.

Les préoccupations des députés
Pour ce qui concerne les préoccupations des députés, ils ont demandé si tous les systèmes que nous élaborons sont bien sécurisés. Nous leur avons répondu que nous sommes assistés par l’agence des systèmes et services d’information et par des informaticiens qui sont au BAI, à la Présidence et par d’autres aussi qui nous aident à sécuriser tout ce que nous avons conçu pour moderniser la gestion du personnel de l’Etat. Ils se sont demandés aussi pourquoi on n’entend plus parler de recrutement. Je leur ai dit qu’il y a un travail qu’on est en train de faire : C’est l’audit des effectifs. Aujourd’hui, nous avons plus de 80.000 agents de l’Etat dont les 2/3 sont des agents contractuels de l’Etat. On se demande si le service dans lequel 50 agents travaillent en a réellement besoin. Nous faisons un travail à ce niveau afin de faire le redéploiement éventuellement et voir le reste à recruter…. »
Propos recueillis par Karim Oscar ANONRIN



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