Négociations Gouvernement-Syndicats : Le choix des facilitateurs ou l’échec d’une stratégie mal mûrie

Angelo DOSSOUMOU 4 février 2014

Un présidium inédit pour conduire les négociations gouvernement-syndicats, composé du Haut commissaire à la gouvernance concertée, du président du Conseil économique et social et du médiateur de la République. Voilà ce à quoi les syndicalistes ont eu droit hier à l’Infosec. A priori, les représentants des travailleurs ne devaient rien craindre. Bien au contraire, ils devaient se réjouir et espérer qu’avec ces personnalités, les négociations connaissent une célérité. Mais, c’est mal connaître le gouvernement. Dans son sport favori qui consiste à endormir l’adversaire, il a opté pour un présidium qui devrait en principe mettre en confiance les syndicalistes. Ainsi, contrairement au ministre d’Etat entouré des ministres sectoriels qui présidaient les négociations, le gouvernement a préféré rester en retrait. Seulement, à l’épreuve, la stratégie a montré ses limites. Le président du Ces, Nicolas Adagbè qui a été choisi comme le facilitateur en chef n’a pas pu se montrer à la hauteur des attentes. Et, après l’échec enregistré hier à l’Infosec, beaucoup d’observateurs n’ont pas pu s’empêcher de se poser des questions. Dans le contexte actuel, était-ce le meilleur choix de présidium ? A quel titre, les trois personnalités ont été choisies ? D’ailleurs, l’un des syndicalistes, dans une ironie qui ne dit pas son nom a laissé entendre : « pourquoi le gouvernement n’a pas choisi comme facilitateur le président de l’Assemblée nationale ou celui de la Cour constitutionnelle ? ». Tout compte fait, après l’échec enregistré hier, il ne serait pas exagéré de dire qu’il y a des non dits dans le choix des facilitateurs. Peut-être bien que l’option du choix par les syndicalistes d’une part et le gouvernement de l’autre d’une personne morale et la désignation d’une troisième personne ressource connue pour sa neutralité ferait l’affaire. Autrement, il est fort à parier que la confiance ne soit pas au rendez-vous vu les suspicions, le contexte sociopolitique actuel et le pourrissement de la situation de crise. Alors, non seulement il faut que les protagonistes à la crise s’entendent sur les différentes parties qui devraient être présentes aux négociations mais, il y a encore des préalables pour s’accorder véritablement sur le choix des facilitateurs.



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