Orientation budgétaire : Bio Tchané annonce une prévision budgétaire 2018 de 1328,6 milliards Fcfa

Karim O. ANONRIN 3 juillet 2017

Le Ministre du plan chargé du développement, Abdoulaye Bio Tchané, a révélé vendredi dernier à l’Assemblée nationale au Palais des gouverneurs à Porto-Novo, le montant prévisionnel du budget général de l’Etat, gestion 2018. Des documents reçus de ses collaborateurs, il ressort que le montant du budget en question est de 1328,6 milliards Fcfa dont 425,3 milliards de Fcfa de dépenses en capital contre 2010, 586 milliards Fcfa dont 1697,986 de dépenses en capital en 2017. C’était juste après son intervention à l’hémicycle ce même vendredi lors du débat d’orientation budgétaire organisé chaque année en conformité avec les dispositions de la loi organique n° 2013-14 du 27 août 2013 portant lois des finances en République du Bénin. En clair, l’on peut dire que le gouvernement du président Patrice Talon a revu ses ambitions budgétaires à la baisse contrairement au début du mandat en 2016. Cependant, cette baisse annoncée du projet de budget général de l’Etat, gestion 2018 n’entraine rien l’ambition du gouvernement de réaliser les projets prévus dans le Programme d’Actions du Gouvernement (Pag). C’est ce qui ressort du rapport de la Commission des finances et des échanges présidée par le député Raphaël Akotègnon, qui a présenté le dossier à la plénière. De ce rapport, l’on peut retenir que le gouvernement entend créer les conditions pour la consolidation de la démocratie et l’enracinement de la bonne gouvernance ; développer les bases pour la transformation structurelle de l’économie et améliorer les conditions de vie des populations. Pour y arriver, il table sur des axes stratégiques opérationnalisés à travers 77 réformes et environ 300 projets dont 45 projets phares. En matière de croissance économique, le gouvernement du président Patrice Talon, tout en tenant compte du Programme Economique et Financier convenu avec le Fonds Monétaire International (Fmi) et les différentes incertitudes auxquelles est soumise l’économie à savoir l’évolution du cours des matières premières sur le marché international, les aléas climatiques, une célérité moins que prévue dans la mise en œuvre des différentes réformes économiques, projette 6% en 2018. Mais au cas où toutes les conditions et agrégats économiques seront réunis, le taux de croissance devrait aller à 7% en 2018.

Abdoulaye Bio Tchané justifie les réformes au niveau des sociétés d’Etat
Au cours de son intervention devant les députés à l’Assemblée nationale, le Ministre Abdoulaye Bio Tchané, a évoqué la question des réformes au niveau des sociétés d’Etat ; réformes que beaucoup assimilent à la privatisation de ces sociétés. Mais pour le Ministre Abdoulaye Bio Tchané, il s’agit bien de réformes visant non seulement à faire des économies à l’Etat, mais également à améliorer les conditions de travail et de vie des agents desdites sociétés. « ... Les entreprises publiques ont été créées afin de générer de la valeur ajoutée pour soutenir l’économie nationale. Certaines jouent, c’est clair, ce rôle déjà. Mais nous le savons ; la plupart d’entre elles sont loin de ça. Et au contraire, l’État est obligé de renflouer les caisses de ces entreprises pour au minimum continuer par payer les salaires de leurs employés. Tous les ans, depuis plusieurs années, les entreprises qui doivent contribuer au budget de l’État n’ont pas été en mesure de le faire. En 2012, elles ont contribué pour 16,6 milliards Fcfa. En 2013, pour 9,6 milliards. En 2014 et en 2015, pour 8,4 milliards Fcfa. Non seulement le montant est faible, mais il se réduit d’année en année. Et de l’autre côté, nous avons d’année en année des subventions massives qui sont données à ces entreprises. Pour 2016, le chiffre le plus récent, les subventions de l’État à ces entreprises s’élèvent à près de 93 milliards Fcfa contre une contribution au budget national de 19 milliards Fcfa. Donc, elles ont donné 19 milliards Fcfa à l’État pour celles qui étaient en bonne situation financière alors que l’État, de l’autre côté, donnait 93 milliards Fcfa. Ceci n’est pas soutenable et on ne peut pas continuer de cette manière. C’est donc clair que nous avons besoin de restructurer ces entreprises, de les rendre plus efficaces parce que ces subventions sont d’autant d’argent en moins pour investir dans les infrastructures notamment les infrastructures sociales, c’est autant d’argent qui n’est pas disponible pour servir les usagers et c’est autant d’argent qui empêche de créer des emplois dans notre économie. D’où la nécessité d’engager des réformes pour restructurer ces entreprises. Et c’est dans cette logique là que le gouvernement a réalisé plusieurs diagnostics dans un certain nombre de secteurs. On le fait par secteur et par entreprise. Ces réformes ont pour but essentiel d’assainir la gestion de ces entreprises pour en améliorer les performances et faire en sorte que sur le plan financier, elles soient crédibles vis-à-vis de leurs banques, vis-à-vis des investisseurs potentiels mais aussi qu’elles puissent servir les usagers et continuer de recruter des jeunes… », a t-il dit



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