Communiqués tous azimuts du Misp sur des présumés complots : Halte à la dérive !

Angelo DOSSOUMOU 12 mars 2014

Les Béninois sont bien obligés de le comprendre ainsi. Au Ministère de l’intérieur, de la sécurité publique et des cultes (Mispc), on se trompe royalement de rôle et de combat. Une fois, on aurait pu penser que c’est une erreur. Mais deux fois, c’est persister dans l’erreur et c’est grave. En effet, après le fameux communiqué de l’ex Mispc, Benoît Dègla en date du 20 août 2012 où il était question d’un supposé grand projet de déstabilisation de notre pays par l’organisation d’actes d’insécurité dont des attentats contre des personnalités et pour lesquels le gouvernement sera tenu responsable, depuis le 10 mars dernier, les Béninois ont droit à un autre communiqué de l’actuel Mispc, François Houessou, aussi incongru que celui de son prédécesseur. Ici, il est question de façon péremptoire de la planification par des politiciens et des syndicalistes, de l’enlèvement d’un syndicaliste afin d’en faire porter le chapeau au gouvernement. Supposons même que les services de renseignements aient de bonnes sources et que les soupçons soient vérifiés. Là, on est carrément face à une fuite de responsabilité de la part de l’autorité. Car, en pensant à comment, une autre personne aurait pu exploiter ces informations en sa possession, on tombe des nuess. Mais, de Dègla à Houessou, on préfère jouer à faire peur aux populations au lieu de véritablement circonscrire le mal et de l’attaquer en vue de l’éradiquer une fois pour de bon.
Seulement, le mal du système sécuritaire béninois est plus profond que les légèretés enregistrées par les premiers responsables en charge de notre sécurité. En effet, au-delà du traitement peu professionnel des deux sujets évoqués plus haut par nos ministres, de mémoire de Béninois, on n’a jamais vu des services de renseignements aussi indiscrets. La preuve, le ministre Houessou n’hésite pas à étaler sur la place publique que ses informations sont corroborées par les services de renseignements de notre pays et de certains pays amis. Allons ! Les renseignements, on n’en fait pas une publicité, on les exploite pour atteindre l’objectif premier visé par tout système sécuritaire à savoir tuer dans l’œuf les initiatives anti républicaines. Mais, à crier sans mordre, la caravane des comploteurs, s’il en existe, finira par passer et si l’occasion le permet, avec elle, les dégâts redoutés dans les communiqués désespérément inutiles !



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