Propos des députés au sujet de la communication du Ministre Sossouhounto sur le rapport d’expertise du nouveau siège de l’Assemblée nationale

Karim O. ANONRIN 16 janvier 2015

Boniface Yèhouétomè

« …Je souhaite que l’Assemblée nationale puisse disposer du rapport d’expertise, de la feuille de route et du planning d’achèvement des travaux. Pourquoi on n’a pas fini le planning avant d’engager les travaux ? Dans le rapport, on a parlé de la solidité des fondations, un problème au niveau du bloc administratif, la solidité des superstructures, les autres corps d’état. Qui paie les corrections à faire ? Est-ce que c’est sur les marchés de l’Etat ou c’est le maître d’ouvrage délégué qui va encore payer ? On a vu dans le rapport, le coût des travaux réalisés et le coût des travaux à réaliser y compris les honoraires. Il aurait été bon que ça soit dégagé pour que nous ayons le coût des travaux à part et le coût des honoraires à part (…) Qu’est ce que les entreprises ont demandé pour qu’on parle de règlement à l’amiable ?… »

Nazaire Sado

« …C’est un rapport que je trouve très léger, relativement à l’enjeu que constitue ce dossier. C’est un dossier très important pour qu’on nous présente un rapport sur quelques feuillets. Ceci, pour dire que ce rapport gagnerait à contenir la feuille de route par exemple. C’est très important parce que c’est ça qui nous donne de la visibilité. C’est ça qui nous donnerait un peu d’espoir que d’ici peu, on aura le nouveau siège de l’Assemblée nationale construit. Il n’y a rien dans ce rapport concernant cette feuille de route-là. On nous a parlé du rapport d’expertise. En dehors des résumés laconiques dans le rapport, on n’en sait rien. On nous dit que globalement, c’est bon. Moi, ça ne me rassure pas. Combien l’expertise dont on parle a coûté ? Est-ce qu’on ne peut pas avoir une contre-expertise… »

Nouréini Atchadé

« …Quand je lis le rapport du gouvernement, on parle de 13 milliards Fcfa environ comme coût prévisionnel pour achever les travaux. Au même moment, le gouvernement est en discussion avec les entrepreneurs pour la reprise des travaux et ces mêmes entrepreneurs exigent des conditionnalités. Ces conditionnalités ne sont pas encore évaluées et on ne sait même pas quel est le coût qu’engendreraient les négociations. Est-ce qu’il ne serait pas judicieux de finir les négociations avant de fixer le montant d’achèvement des travaux ? Je voudrais aussi savoir par quelle alchimie, ces mêmes entreprises qui étaient défaillantes hier, sont devenues si fortes pour poser aujourd’hui des conditionnalités à l’Etat avant de reprendre les travaux… »

David Gbahoungba

« …Ce dossier est un dossier monté de toutes pièces. Sinon, comment comprendre qu’un ministère, avec des cadres expérimentés, puisse arriver à une conclusion si facile. Ils ont pris l’initiative de poursuivre des entrepreneurs qui ont été menottés au commissariat de 8 heures jusqu’à 23 heures. Ils ont été conduits devant le Procureur de la République sous escorte. Il y en a qui sont allés en prison. Il y a en qui ont été relâchés et placés sous convocation. On ne nous a rien appris par la suite et brusquement, on reprend avec ces mêmes entrepreneurs. Il faut que le Ministre nous dise la vérité. C’est trop facile ! Nous sommes des Béninois. On ne poursuit pas des innocents. Laissez les entrepreneurs Béninois tranquilles. Les entreprises béninoises sont capables de réaliser le chantier du nouveau siège de l’Assemblée nationale. Est-ce que la société Cnerpt et la Socotec avaient présenté leurs rapports ? … »

Propos recueillis par Karim Oscar ANONRIN



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