Retard dans l’achèvement de la construction du siège de l’Assemblée nationale : Un désaveu pour Boni Yayi

Moïse DOSSOUMOU 1er décembre 2015

30 Novembre. C’est le délai accordé par le chef de l’Etat au génie militaire pour achever les travaux entrant dans le cadre de l’érection du nouveau siège de l’Assemblée nationale. Un chantier qui depuis de longs mois fait couler beaucoup d’encre et de salive. C’est avec la 6ème législature sous l’égide du Professeur Mathurin Coffi Nago que le pot-aux-roses lié à ce projet a été découvert. Et depuis, les députés eux-mêmes et une bonne frange de la société béninoise ne manquent pas d’évoquer ce sujet douloureux. Il fut même un temps où excédé par la clameur publique, Boni Yayi avait demandé que le chantier soit complètement rasé. Ne pouvant appliquer une telle décision qui ne ferait que rajouter de l’huile sur le feu, le chef de l’Etat dût revenir sur sa décision. A ce jour, 14 milliards de nos francs ont été engloutis sur ce chantier et les résultats se font toujours désirer.
Abandonné dès l’éclatement du scandale, scandale qui a conduit nombre de personnes derrière les barreaux, ce chantier a repris timidement vie grâce à la volonté affichée du chef de l’Etat d’œuvrer à son achèvement. Voulant vite finir avec ce dossier teigneux, Boni Yayi a confondu vitesse et précipitation. Lors de sa dernière visite sur le site qualifié ironiquement de « muse national de la corruption », Boni Yayi avait sommé les responsables du chantier d’achever les travaux au plus tard le 30 novembre. Une pression pour inciter les ouvriers du génie militaire à redoubler d’ardeur. Mais rien n’y fit. C’est à croire qu’un blocage administratif qui n’a rien à voir avec la détermination des ouvriers bloque les travaux.
Sur place à Porto-Novo, ce n’est pas la grande effervescence. Les activités sont timides sur le chantier. Le Génie militaire connu pour la célérité et la bonne exécution des travaux bute contre la réalité. Au-delà du fait que les animateurs de cette composante de l’armée béninoise ne travaillent pas sur le site 24h/24, il y a qu’il y a des préalables à régler avant que le rythme des travaux s’accélère.
Pendant ce temps, la patience des députés, bénéficiaires de l’ouvrage est mise à rude épreuve. Et il est quasiment impossible de traverser le pont de Porto-Novo sans remarquer ces amas de fer et de béton, qui dans leur état actuel, enlaidissent le paysage. A Boni Yayi de revoir son chronogramme avec cette fois une bonne dose de réalisme.



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