Pour éviter que les principes démocratiques soient bafoués : Mathurin Nago et Bopa appellent à la veille permanente

« Aujourd’hui plus qu’hier, ce défi est important. Et ce n’est pas en période de difficulté que nous allons nous décourager » dixit le président de l’Assemblée nationale

« Nous sommes presque au terme de notre parcours politique, de la 5ème et de la 6ème législature. Autant que vous, nous aussi, exprimons beaucoup de regrets et même des déceptions ». Ce sont là les propos plein d’amertume tenus hier par le président de l’Assemblée nationale, Mathurin Coffi Nago lors d’une rencontre d’échange initiée à la maison de jeunes de Bopa par les cadres de cette commune. Après 8 ans d’engagement et de fidélité aux côtés du Chef de l’Etat, pour Nago et les siens, l’heure était au bilan des actions menées en tant que deuxième personnalité du pays et l’impact des efforts fournis au profit de leur localité. Selon Kakpo Mahugnon, membre du comité d’organisation et les représentants des différents arrondissements de la commune, Bopa n’a rien obtenu du partenariat politique entre Mathurin Coffi Nago et le Chef de l’Etat. Pour preuve, ils ont évoqué l’état défectueux des pistes rurales, les difficultés liées à la construction d’un Lycée technique à Akokponawa, la non promotion des cadres de la commune, les conditions sociales de plus en plus critiques des populations, la division notoire au sein des fils de Bopa. Il en a pour preuve la construction de la bretelle de 1,2 Km de Bopa qui n’a pas encore connu un aboutissement heureux. « Malgré les négociations et même les supplications, ce projet n’a pas abouti. Nul n’ignore que cette situation a servi de thème de campagne contre nous et notre localité…Un budget d’environ 1,5 milliards était nécessaire pour la réalisation de cette infrastructure et il y avait eu environ 4,5 milliards débloqués à cet effet par une banque internationale, mais qui ont servi à d’autres fins… », a-t-il déploré. Il en est de même pour le projet de pavage de la localité en 2008 qui a été abandonné, pendant que presque toutes les autres communes en bénéficient. En ce sens, dit-il, il y a une volonté de nuire aux intérêts du Président de l’Assemblée nationale et à sa localité.
Aussi, le Président Nago a-t-il évoqué les trois derniers remaniements ministériels effectués par le Chef de l’Etat à l’occasion desquels il n’a pas été consulté. Ce qui, soutient-il, se traduit par l’absence des cadres de sa localité et des départements du Mono-Couffo à des postes stratégiques de responsabilité. S’agissant de la loi portant interdiction du droit de grève aux magistrats, le Président Nago a laissé entendre qu’il a mis les bouchées doubles pour faire comprendre au pouvoir que cette loi ne répond pas aux dispositions constitutionnelles. C’est d’ailleurs au vue de cette tentative de suppression du droit de grève aux magistrats, qu’il a tenu à inviter le peuple béninois à une veille permanente afin de préserver les acquis démocratiques, seule valeur qui fait encore vendre le Bénin au plan international.
« Aujourd’hui plus qu’hier, ce défi est important. Et ce n’est pas en période de difficulté que nous allons nous décourager. Tant que la santé y est, nous allons continuer par renforcer le processus démocratique, pour éviter que les principes démocratiques soient bafoués...Le peuple béninois a voté selon des principes démocratiques. Ils doivent être respectés par tout le monde. Mais cela demande une mobilisation de tout le monde… », a-t-il déclaré. Pour sa part, il dit avoir renoué avec son engagement à servir le peuple, quelque soient les situations.