Pour mieux faire face au déficit budgétaire dans les états membres : La Bceao mise sur les efforts de mobilisation des recettes fiscales

Isac A. YAÏ 19 décembre 2017

Sur les neuf premiers mois de l’année 2017, le déficit budgétaire dans la zone Umoa est ressorti à 3,5% du Pib contre 2,8% un an auparavant. Pour l’ensemble de l’année 2017, ce déficit devrait atteindre 4,5% du Pib contre 4,3% en 2016. Ce qui dépasse l’objectif communautaire de 3% à l’horizon 2019. C’est ce qu’a relevé le Comité de politique monétaire de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), lors de sa quatrième réunion ordinaire au titre de l’année 2017. Face à cette situation, le Cpm appelle à poursuivre les efforts de mobilisation des recettes fiscales et de rationalisation des dépenses publiques. Lisez ci-dessous le communiqué de presse ayant sanctionné la fin des travaux.

Communique de presse de la réunion ordinaire du Comité de Politique Monétaire de la BCEAO du 06 décembre 2017
Le Comité de Politique Monétaire de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a tenu, le mercredi 6 décembre 2017, sa quatrième réunion ordinaire au titre de l’année 2017, dans les locaux du Siège de la BCEAO à Dakar en République du Sénégal, sous la présidence de Monsieur Tiémoko Meyliet KONE, Gouverneur de la Banque Centrale, son Président statutaire.
Le Comité a passé en revue les principales évolutions de la conjoncture économique internationale et régionale au cours de la période récente ainsi que les facteurs de risque pouvant peser sur les perspectives à moyen terme de stabilité des prix et de croissance économique de l’Union.
Sur le plan international, le Comité a relevé que l’activité économique à l’échelle mondiale s’est raffermie au troisième trimestre 2017, sous l’effet notamment de la bonne orientation de la croissance aux Etats-Unis, dans la Zone euro et dans certains pays émergents. Selon les perspectives économiques du Fonds Monétaire International publiées en octobre 2017, la production mondiale devrait s’inscrire en hausse de 3,6% en 2017 après 3,2% en 2016. Les cours des principales matières premières exportées par les pays de l’Union ont connu des évolutions contrastées au cours du troisième trimestre 2017. Les cours de l’huile de palmiste, du pétrole, du café, de l’or et du cacao ont augmenté, alors que ceux du coton, de la noix de cajou, du caoutchouc et de l’huile de palme se sont repliés.
Examinant la situation économique dans l’Union, le Comité a constaté le maintien du dynamisme de l’activité au troisième trimestre de l’année 2017. Le taux de croissance du produit intérieur brut de l’Union, en glissement annuel, est ressorti à 6,4%, porté essentiellement par la vigueur de la demande intérieure, contre 6,5% le trimestre précédent. Pour l’ensemble de l’année 2017, la croissance économique de l’Union est attendue à 6,7%, après 6,6% en 2016 et 6,2% en 2015.
Le Comité de Politique Monétaire a noté que sur les neuf premiers mois de l’année 2017, le déficit budgétaire, base engagements, dons compris, est ressorti à 3,5% du PIB contre 2,8% un an auparavant. Pour l’ensemble de l’année 2017, ce déficit est attendu à 4,5% du PIB contre 4,3% en 2016, pour un objectif communautaire de 3,0% à l’horizon 2019. Dans ces conditions, les efforts de mobilisation des recettes fiscales et de rationalisation des dépenses publiques doivent être poursuivis.
Le Comité a relevé que le taux d’inflation, en glissement annuel, s’est établi à 1,2% au troisième trimestre 2017 après 0,1% le trimestre précédent. Cette évolution du niveau général des prix s’explique par la progression des prix des produits alimentaires, à la suite d’un approvisionnement insuffisant des marchés en produits céréaliers locaux, en légumes et en produits de pêche. A l’horizon de vingt-quatre mois, le taux d’inflation, en glissement annuel, est projeté à 1,5%, en phase avec l’objectif de stabilité des prix poursuivi par la Banque Centrale.
Le Comité a noté que la masse monétaire dans l’Union s’est accrue de 11,3% en glissement annuel au troisième trimestre 2017, traduisant une consolidation des actifs extérieurs nets (17,6%) et une progression des créances intérieures (10,8%). Le taux d’intérêt moyen trimestriel du marché monétaire s’est redressé, ressortant à 3,20% après 2,70% le trimestre précédent et 3,18% un an plus tôt.
Au regard de ces évolutions, le Comité de Politique Monétaire a décidé de maintenir inchangés le taux d’intérêt minimum de soumission aux opérations d’appels d’offres d’injection de liquidité à 2,50% et le taux d’intérêt du guichet de prêt marginal à 4,50%. Le coefficient de réserves obligatoires applicable aux banques de l’Union demeure fixé à 3,0%.
Fait à Dakar, le 6 décembre 2017
Le Président du Comité de Politique Monétaire
Tiémoko Meyliet KONE



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