Procès Icc-Services : Tégbénou révèle comment il a eu des armes et des gardes du corps

La rédaction 24 décembre 2018

Au 5ème jour du procès Icc Services, Emile Tégbénou a expliqué le processus par lequel il a su garantir sa propre sécurité, celle de son domicile et de son agence par des accointances avec la hiérarchie policière et militaire. L’audience a pris fin sur une confrontation entre l’ex Dgpn Maïga Anki-Dosso et Armand Zinzindohoué, documents à l’appui.

Pourquoi le dossier a été rejeté ?
Ce sont eux-mêmes qui nous ont donné la liste des pièces à fournir. Ce sont eux-mêmes qui nous ont choisi le cabinet qui va monter les dossiers. J’ai voulu savoir les pièces qui font défaut pour que le dossier soit rejeté. C’est ce que j’ai demandé. Mon patron me disait de me taire, qu’il est en train de voir avec eux ce qu’il y a eu lieu de faire. Nous avons fourni encore d’autres pièces, les mêmes qu’on nous avait demandé. Jusqu’à ce moment je ne savais pas que c’était une question de sous. Nous avons monté à nouveau le dossier mais l’agrément tardait toujours à venir. Ça tardait énormément du coup on ne comprenait plus rien. Je ne savais pas ce qui s’est passé. Je disais alors toujours à mon patron que la chose n’est claire pour moi. Normalement on ne devrait pas avoir de problèmes à ce niveau. Le dossier a tardé avant d’être rejeté. Nous l’avons remonté à nouveau et ils ont accepté avec le récépissé qui témoigne que c’est au complet. Après cela, le dossier tardait encore et j’ai dû faire appel à un ami du nom de Nicolas Houngbèmin qui travaillait avec moi, et étais dans la même église que Ahizimè Grégoire .Etant tout le temps avec lui, c’est lui qui me faisait comprendre que le dossier et qu’il restait des frais à payer. Je lui ai dit d’aller voir le Pdg pour régler ça. Alors que le PDG nous avait dit qu’il avait déjà régler les frais. Il m’a dit non qu’il pariait que le PDG n’a pas encore fini de payer. C’est de là que Nicolas m’a demandé de me taire qu’il ira voir le coordonnateur Ahizimè pour comprendre ce qui se passe réellement. Dans les jours qui ont suivi, Nicolas s’est rapproché de moi à nouveau pour me dire qu’il a vu Ahizimè et qu’il avait dit qu’il y a des frais à payer. Dans le même temps il a dit qu’il va me mettre en communication avec Ahizimè. J’ai dit non, je ne veux pas rentrer en contact avec lui parce que le PDG est là. Je ne peux rien faire sans l’avis des patrons. Il faudrait qu’on m’explique plus la situation avant d’entrer en contact avec Ahizimè. Nicolas me faisait comprendre qu’il reste 2 ou 3 millions. Aussitôt J’ai appelé le Dg de la part de Nicolas pour lui dire que c’est à cause de ces frais que le dossier a été rejeté. Il a répondu que c’est ce qu’il a fini par comprendre, je lui ai demandé ce que je peux dire ?il m’a demandé si j’ai les 3 millions là maintenant. J’ai alors remis les sous à Nicolas Houngbèmin. Une fois là-bas Nicolas m’a mis en contact avec Ahizimè Grégoire, j’ai parlé avec lui. Il me faisait comprendre qu’il y a des cautions à payer. Je lui ai dit comment ? Il disait que si c’était l’agrément de la banque c’est 5 millions et pour la microfinance c’est 220 millions environs. Je lui ai demandé s’il s’est rapproché du PDG pour lui expliquer ça ? Il a dit non qu’il ne lui a pas tout expliqué. Je lui ai dit non, il faut tout lui expliquer y compris ce qui bloque le dossier. Mais il avançait des arguments selon lesquels il devait voyager et n’avait jamais le temps mais qu’il fera l’effort de se rapprocher du Dg. J’ai encore pris mon téléphone pour joindre le Pdg pour l’informer de ce que Ahizimè demande à ce que on paie de cautions s’élevant à plus de 200 millions dans la caisse de l’Etat pour avoir l’agrément. Le PDG a dit qu’il est dépassé et me demande comment on peut faire. Etant une personne aimable, j’ai payé la caution dans la caisse de l’Etat comme on me l’avait demandé. Une fois au Sénégal avec le Dg et le Pdg j’ai évoqué le problème. Le Pdg m’a demandé de me taire. Pendant que nous étions au Sénégal, les gens m’appelaient y compris le pasteur de Ahizimè, Sotodonou Salomon qui me disait qu’il a parlé avec mon frère en christ, que je n’ai pas honoré mon engagement. Je lui ai demandé de quel engagement il s’agit. Ce n’était pas un engagement en tant que tel. Une fois à la maison, j’ai décidé d’envoyer les sous. De retour au pays, j’ai appelé Nicolas pour avoir le numéro d’Ahizimè pour lui donner la caution de la part de mon patron. Mais à combien s’élève la caution en réalité ? Il m’a dit 220 millions Fcfa. Je lui ai répondu Ok. J’ai pris de mon propre compte la somme de 220 millions et mis dans un sac Dangoté que j’ai déposé dans ma voiture. Je lui ai demandé où on peut se voir pour le lui remettre. Il me demande si j’irai déposer moi-même ou il va nous aider à déposer. Je lui ai répondu : Je ne maîtrise rien dans ce dossier. C’est toi qui nous a choisi le cabinet et tu sais que c’est ça qui nous bloque. Je lui ai donné rendez-vous au carrefour Catchi. Il dit à nouveau qu’ils sont occupés. Il va me faire signe dès qu’il sera à Porto-Novo. Il m’a demandé où jetais et je lui ai dit que je suis à la maison. En quittant ma maison mon garde du corps me demandait si j’allais encore quelque part. Je lui ai répondu que j’allais rencontrer Nicolas Houngbèmin quelque part, alors il m’a suivi. J’ai eu a échangé avec Nicolas d’abord pour bien comprendre ce qui se passait, il dit que non c’est la caution seule qui nous bloque que si je dépose maintenant l’agrément va sortir. C’est ainsi que je lui ai remis les 220millions.

C’était où ?
Au carrefour Catchi ici à Porto-Novo.

Le matin, à midi, le soir.
Vers 16 heures par là

Il était seul ?
Oui il était seul dans la voiture

Il vous a délivré un reçu ?
Oui il m’a laissé une décharge parce que je le lui ai exigé pour que je puisse le montrer à mon patron.

Vous en avez gardé copie ?
C’est à la maison.

Peut-on avoir une copie ? Vous parlez de quelle maison ?
Ma maison à Tanmè

Qui peut nous apporter la décharge ?
Je peux demander à mon fils aîné de fouiller, s’il trouve il va nous amener.

L’essentiel pour nous c’est d’avoir la décharge. Reprenez cour de votre narration.
Je disais tantôt que je lui ai remis les 220 millions. Il m’avait laissé une décharge. J’ai mis ça dans ma valise et une fois à la maison je l’ai mis là où je mettais les états de nos réunions. Et à la prochaine réunion je vais remettre ça au Pdg. C’est après cela on m’a dit que le dossier a été accepté. C’est ainsi que j’ai remis le récépissé. On continue de travailler, nous n’avons pas de retard ni d’impayé. C’est le 1er Avril 2010 quand jetais à la direction de Malawi que la Radio de Badarou Soulé qui est à Wèkè vers Djrègbé a dit un poisson d’avril. Le journaliste Achille Gnonlonfoun disait que le président de la République lui a demandé de dire aux populations de retirer leurs sous de Icc services.
Vous pouvez appeler le ministre Issa Badarou Soulé pour vérifier cela. Vous pouvez aussi appeler mon avocat parce qu’il m’avait beaucoup pour qu’on porte plainte contre Le journaliste.

L’activité consistait à amener de bouche à oreille les citoyens à déposer. Vous n’aviez pas commencé à offrir le taux de 160%. Vous avez commencez avec quel taux ?
Sur 150.000 F Cfa, on avait commencé par donner 20.000 francs comme intérêt tous les trois mois. (…)
Chaque fois qu’on devrait tenir une réunion, Achille Gnonlonfoun se présentait. Les agents me disaient que le journaliste Achille Gnonlonfoun est là. Il demande souvent à voir les patrons. D’autant plus qu’il est journaliste, j’ai accepté de le recevoir. Il me signifia qu’il a appris ce qui se fait et m’a réclamé de l’argent en me rappelant l’influence de sa personnalité. Il demande de lui faire un cadeau. Il est à Kpota, non loin de ma maison à Tanmè. La première fois, lorsqu’il était venu me voir je lui ai donné 100.000 Fcfa. Aussi, lors d’une fête sur la paroisse de Malawi qui a réuni les patrons et les agents de Calavi, il était encore là. Je me suis demandé comment il est informé de nos rencontres. Le jour-là, il a bien mangé puis il a réclamé qu’on lui paye de carburant dans son véhicule. Je lui ai donné encore 100.000 F Cfa. Mais, j’ai été choqué que ça soit lui l’auteur du 1er Avril 2010. J’ai été dépassé parce qu’en moins d’une demi-heure, toutes les agences de Porto-Novo étaient remplies. Les clients criaient disant que le Président de la République a demandé que tout le monde retire ses sous. Dans le lot, il y avait des clients qui devraient percevoir les intérêts ce jour-là et d’autres qui ne sont pas encore programmés. Je ne savais plus quoi faire. J’étais obligé de payer les clients de Malawi parce que j’avais de liquidité sur moi. Je craignais pour ma vie au regard de la colère des clients. Après avoir fini avec ceux de Malawi, j’ai fait un tour chez moi pour remplir ma valise d’argent. Je me suis rendu à Adjarra 1 pour payer les clients qui attendaient. Beaucoup d’entre eux étaient déjà à la direction générale. Difficilement, j’ai pu payer les clients qui étaient présents. Je n’y serai pas arrivé sans l’aide de mon garde et des policiers qui assuraient la protection de l’agence. Le commissaire d’alors, Adjovi Pépin m’a envoyé une dame qui voulait son argent. On était au dehors dans le hall pour que les gens ne profitent pas de la situation pour nous voler. Je lui ai proposé de venir dans mon bureau. C’est alors que lui ai remis ses sous en espèce. Aussitôt, devant moi, elle a appelé le commissaire pour lui dire qu’elle a déjà reçu. Ce n’était pas facile. J’ai dû interpeller mon avocat Me Raymond Gbessèmehan qui a formulé une plainte qu’on a déposée au Tribunal de Porto-Novo. Mais avant de l’appeler, j’ai appelé le Dg. Il était déjà informé de la situation. Dès qu’il a décroché, il m’a dit mon fils, comment tu te débrouilles. As-tu survécu ? La population s’était armée de coupe-coupe et de manchettes pour réclamer leurs sous. Il m’a demandé de payer tout le monde. J’ai juré d’assigner Radio Wèkè. Le jour de l’audience, l’avocat de la radio était présent. Mais quand il a pris connaissance du dossier, il a proposé d’en discuter avec le Directeur de la Radio. L’audience a été donc reportée. Avant le jour de l’audience prochaine, le Dg et le PDG m’ont appelé pour me supplier de retirer ma plainte parce que Issa Badarou et le colonel de Douane Marcelin Zannou allaient passer au règlement à l’amiable. J’ai dit non que les dommages occasionnés doivent être sanctionnés. Monsieur le président, c’est ce qui nous a causé les ennuis et les gens disent que nous sommes en rupture de liquidité. Je ne sais quelle mouche a piqué Achille Gnonlonfoun, lui qui venait chercher des cadeaux chez moi, pour qu’il nous fasse de mal. Mais je rends grâce à Dieu car j’ai pu payer tout le monde sauf ceux qui ne sont pas encore à leurs échéances. Le Dg m’a appelé de la fédération pour me dire que le Procureur de Calavi a dit d’arrêter tout parce que les gens étaient prêts à tout saccager. (…)
Ma société de forage a été créée en 2008. J’avais aussi des adductions d’eau à Glo-Djigbé qui me permettaient de trouver les ressources. Quand j’ai créé ma société en 2008, j’ai vendu mes véhicules. Je veux simplement dire que j’ai dit au pasteur Guillaume Sogbossi que je veux faire l’inauguration d’un château d’eau mais le chef de l’arrondissement de l’époque m’a dit que c’est lui qui doit d’abord donner l’autorisation, alors que les populations de d’Agongbé souffrait de l’eau potable. J’en ai souvent parlé avec le pasteur Sogbossi. C’est de là qu’il m’a dit qu’il va me conduire chez le ministre de l’intérieur Zinzindohoué Armand.

Lorsqu’il était venu pour l’inauguration de ce château est-ce qu’il était avec un cortège ?
Oui Mr le président

Est-ce qu’il y avait un état qu’il a signé ?
Je ne saurai le dire parce que c’est lui le ministre…

Ce n’est pas la réponse à la question. Est-ce que les agents qui l’ont accompagné ont eu droit à une prime en dehors de la collation ?
Non monsieur le président

Qu’est-ce que vous avez donné au cortège ?
Rien du tout Mr le président. Le jour-là, ils étaient venus seulement pour l’inauguration. Quand on a fini de faire l’inauguration, il a dit qu’il veut aller à une cérémonie du ministre Réckya Madougou. Je ne me rappelle plus, si c’est son papa qui était décédé.

Et à Adjarra lors de l’inauguration de l’église, aucun état n’était signé ?
Non Mr le président, quand il était venu à cette inauguration, il s’est présenté à tout le monde avec son cortège. Puisque des gens m’attendaient à la maison, je les ai laissés. À mon retour il était déjà parti. Je n’ai rien donné comme frais de mission.

Donc, c’est vous qui avez intérêt à voir Mr Armand Zinzindohoué à vos côté ?
Oui parce que c’est lui le ministre de l’intérieur. C’est par lui que j’envoie la lettre au chef de l’Etat d’alors Boni Yayi parce qu’il me demandait si j’ai fait pour mon ami.

Qui vous parle d’ami ?
Zinzindohoué

Il est de quelle confession religieuse ?
Evangélique

Et vous ?
Moi, je suis œcuménique

Ça veut dire quoi ?
Là où se trouve Dieu je suis là. Et comme il est mon ami, je vais là-bas.

Vous n’êtes pas exclusivement céleste ?
Je suis réellement céleste, mais il y a un comité œcuménique et il y a des musulmans, évangéliques…

Est-ce qu’il faut aller prier au domicile du chef de l’Etat avant d’être son ami ?
Non, ce n’est pas ça. C’est entre lui et moi. C’est les dimanches qu’il trouve un peu de temps. S’il y a des discussions à faire, je vais là-bas. Il me donne rendez-vous

La cour : qui ça ?
Le Président de la République d’alors. Je discute avec lui des problèmes de ma société.

C’est toujours vous qui avez des difficultés pour aller voir le chef de l’Etat ?
S’il y a des choses pour lesquelles je voudrais le voir, c’est son frère qui est avec moi qui lui en parle.

Depuis quand cette amitié a commencé ?
Mon amitié avec le président a commencé en 2007.

Qu’est-ce qui vous a réunis au départ ?
Je suis quelqu’un qui va régulièrement aux manifestations des conventions des grandes églises. On s’est rencontré à ces manifestations.

Donc, il connaît beaucoup de choses sur vous ?
Pas beaucoup de choses, mais il a dit à son frère de m’aider pour les problèmes de la société, les papiers et l’agrément pour ma société de château d’eau. Donc il m’aide.

Donc, vous ne cachez rien au chef de l’Etat dans votre amitié ?
Non, ça dépend de ce qui vous unit.

Vous avez parlé d’Icc services ?
Oui

En quelle année ?
Quand on avait commencé en 2007.

Qu’est-ce qu’il en a dit ?
Il m’avait dit que si c’est pour microfinance que c’est bon. Il a demandé ce que je voulais faire concrètement et je lui ai répondu qu’il s’agit de tontine et de l’épargne.

Depuis 2007, le chef de l’Etat savait ?
Oui, c’est pour ça que quand il y avait ce problème d’agrément. J’ai dit à mes patrons que je vais les amener vers le chef de l’Etat.

Est-ce que le chef de l’Etat était réellement au courant de votre procédure tendant vers l’agrément ?
Je peux dire qu’il savait que vous avez remis 220.000.000f à Grégoire ?
Oui, parce que le lendemain de mon arrestation, on m’a amené au palais. Il y avait le ministre Koupaki, Idrissou Daouda et le général Mathieu Boni… et beaucoup d’autres gens qui sont là. Et je ne savais pas qu’Ahizimè aussi allait venir. C’est de là que le président me demandait ce qui s’est passé pour que nous n’ayons pas eu l’agrément. On était venu le voir pour ça. C’est pour cela qu’il a appelé Ahizimè qui était là avec moi. Malgré qu’on ait fait la réunion avec lui, Amoussouga, Christophe Aguessy, la troisième personne que le Chef de l’Etat nous a confié, c’est Paulin Dossa, Chef matériel. On était en haut à la salle de réunion. Donc, quand on m’avait arrêté, le Président demandait la raison du blocage. J’ai dit au Président que je lui ai donné tous les sous qu’il a demandés. Il s’est mis dans une grande colère et a dit à Ahizimè de me suivre pour s’expliquer au commissariat.

Si je comprends bien, lorsque le chef de l’Etat a appris que vous avez remis de caution et autres accompagnement aux fins d’obtention d’agrément sans succès, il s’est mis en colère et il a dit qu’Ahizimè vous suive. Parlez-nous des divers dons qu’Icc a faits, sous Tégbénou.
Les dons sont un peu nombreux. C’est à partir des calendriers que le frère du Président de la République qui était avec moi à demander à confectionner. Je lui ai dit que je ne connais aucun imprimeur qui fabrique des calendriers. De là il m’a orienté vers Thiburce Adagbè. Nous étions dans le bureau de l’imprimeur Thiburce Adagbè à Mènontin afin d’obtenir le prix de la commande qui est estimé à 25.000.000f que je lui ai remis. Le frère du président était parti avec tous les calendriers au Palais chez le Président de la République.

Quel était la spécificité de ces calendriers ?
C’est pour les électeurs à en croire ce qu’on m’avait dit

Donc, ce n’est pas les calendriers que nous avons généralement à la fin de l’année ?
Non

Est-ce qu’il y avait des effigies
Oui il y a avait la photo du chef de l’Etat, ma photo et la photo de mon château

Ensuite l’autre don ?
J’étais un jour dans mon bureau à la Snab quand son beau-fils, Tinkpon André était venu me voir disant que le Président lui a chargé de dire si je peux l’aider à financer les femmes chrétiennes. Il voulait les regrouper dans les départements. Je lui ai demandé me donner le plan. Il est venu à la maison pour qu’on en discute.
La 2ème fois il est venu à la maison

Qui est venu vous voir à la maison ?
Tinkpon André. Il me remerciait de la part du Président. Il me disait comment allons-nous procéder ? Je lui ai demandé si c’était dans chaque département. Je devais l’aider à trouver les moyens financiers et matériels. Il a dit qu’il faut des véhicules pour transporter la logistique. La 1ère activité a eu lieu au Palais des congrès. On a estimé le coût à 50.000.000 Fcfa. Je lui ai dit que je vais décider avec mon chef matériel les locations de véhicules. Je lui ai remis 3 Pick-up loués. Un jour à la maison je lui ai remis l’argent une semaine avant la manifestation.

Vous avez répété dans les 10 départements
On a répété dans 10 départements

Quels sont les 2 départements que vous avez laissés ?
Le Borgou et l’Alibori

En moyenne chaque département prenait combien ?
Comme on avait parlé de chaque département…

Donc, chaque département est à 50000000f
Oui

Avec quels fonds financez-vous ces activités ?
Nous, on travaille. Les fonds que j’utilisais provenaient de mes ressources.

En d’autre terme, les fonds d’Icc collectés servaient de même que ceux recyclés auprès des clients dans vos activités.
Je dis seulement ce que j’avais fait à l’époque.

Maintenant en dehors de ce financement des femmes chrétiennes avez-vous fait également d’autres dons ?
Oui, il y a aussi Mr Franck Kinivo qui était venu me voir pour dire que je vais l’aider à acheter un ordinateur avec trophée pour gratifier les meilleures communes. Il m’avait amené un budget de 10.000.000 Fcfa. Ce que je lui ai remis. Il m’a invité au Palais des congrès pour que je remette un trophée.

Les meilleures communes vous ont coûté 10000000f
Oui, Mr le président

En dehors de ça nous avons constaté les activités politiques. Vous les avez également supportés. Veuillez-nous en parler.
Oui Mr le président, je vais dire simplement que ce n’est pas les politiciens en tant que tel mais ceux qui étaient autour de moi venaient me proposer des choses sur le terrain. En ce moment on cherchait à règlementer notre société donc il ne faudrait pas qu’on soit leurs ennemis. Ce qu’on craignait c’est ça qui est arrivé aujourd’hui. (…)

Vous avez financé combien de partis politiques ?
En ce moment, il n’y avait pas que les réunions de partis. Je viens de dire l’apport que je leur ai envoyé. Ce n’est pas que j’ai financé.

Combien de réunions de partis politiques avez-vous cofinancées ?
Ce ne sont pas des partis politiques en tant que tel. Ce sont des partis dans lesquels mes collaborateurs sont membres.

Vous en avez financé combien ?
Pour dire vrai, c’est Dimon Justin qui était venu prendre dix millions chez moi.

Il a pris ça pour la réunion de quel parti ?
Le parti dont il était membre

Il était dans quel parti en ce moment ?
Ça doit être FCBE parce qu’ils étaient tous dans le même parti avec le président.

En dehors de ça, est-ce que vous avez aidé à financer le budget national une fois ?
Non. Quand on m’avait proposé un prêt, je leur ai dit je n’en avais pas. En ce moment, j’avais les sous des marchés que j’ai gagnés qui sont là et mon garde du corps le sait. J’avais mon compte à la BOA, à la Société générale, Diamond banque et Continental banque. Si les gens font le virement, je m’en vais retirer et je ramène à la maison pour le déposer dans les coffres-forts. Je me déplaçais avec mon garde du corps qui assurait ma sécurité. J’avais beaucoup de moyens et les gens me faisaient de telles propositions. Mais j’ai refusé pour le budget national.

Qui vous a demandé le prêt ?
C’est le frère du président Yayi Abou Salomon Abel qui est venu avec le pasteur Tinkpon au nom du Président. Il demandait si je pouvais aider mon ami en lui trouvant quelque chose pour le gouvernement. Je lui ai demandé la somme et il a répondu 20 milliards. En même temps, j’ai tiqué. Je rappelle que c’était un prêt. Je me demandais qui me payera cette somme si je la prêtais au gouvernement. Je n’ai pas refusé mais j’ai juste dit que je verrai bien. Jusque-là je ne savais pas qu’ils avaient des informations à partir de mon garde du corps.

Est-ce que vous avez le temps de vérifier cette information ?
Chaque fois que j’étais là-bas, il est avec les gens. Nous n’avons pas assez de temps pour discuter. C’est parfois le dimanche quand il est libre qu’il m’envoie les frais pour mon déplacement.

Juste là vous n’avez pas eu l’occasion de savoir si c’est lui (Boni Yayi) qui a demandé les 20 milliards ?
Non je n’ai pas eu l’occasion de demander parce que je m’inquiétais déjà. J’ai refusé de faire le prêt. La somme qu’on m’avait demandée est exagérée.

Connaissant bien votre ami, est-ce que cette demande pouvait provenir de lui ?
Si c’est vraiment lui, je verrai quoi faire mais pour ce qu’on m’avait demandé pour le gouvernement, je m’inquiétais pour le remboursement.

Vous vous êtes interrogé pour savoir si ce n’est pas le garde du corps qui est tout le temps en mouvement qui leur a fait comprendre qu’ils ont intérêt à vous demander une telle somme. Qui vous a affecté ce garde du corps ?
J’étais dans mon bureau un jour quand le DDPN Adjovi, qui est en même temps le commissaire central de Porto-Novo, m’a appelé pour savoir si je pourrais venir le voir au bureau. Quand je suis allé le voir, il a dit que c’est le ministre de l’intérieur qui l’a appelé pour qu’on voie ensemble les mesures sécuritaires. J’ai profité de l’occasion pour lui demander de m’aider pour ma sécurité personnelle. Il y avait la sécurité à l’agence, à la maison et ma propre sécurité. Il m’a dit qu’il n’y a pas outre mesure pour ma sécurité personnelle que d’avoir un garde du corps. Je lui ai demandé comment faire et il a répondu qu’il va gérer. Après, je l’ai rappelé et il m’a dit de formuler une demande à envoyer au DPJ. Ce que j’ai effectivement fait. J’étais un jour au bureau quand le commissaire Hounsamènou était venu me voir avec les papiers. Il a demandé si c’est moi Tégbénou. J’ai répondu oui. Il disait qu’ils ont reçu ma demande. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il a été envoyé afin de vérifier ce que je faisais, là où je dors. Il m’a posé d’autres questions et il est resté un moment pour vérifier comment on travaillait. Il a aussi demandé pourquoi les CRS sont là. J’ai répondu que c’est les agents de sécurité et il a dit d’accord. Avant de partir, il a posé une dernière question avant de me demander de signer le rapport. En allant, il a dit que le DPJ va m’appeler. Le lendemain, le commissaire m’a appelé pour savoir si j’ai vu le commissaire Hounsamènou. Puis il a dit qu’il va voir avec les gens de DPJ. Un jour, il m’a demandé de venir. A mon arrivée, il m’a été demandé de choisir parmi les policiers quelqu’un que je préfère pour être mon garde du corps. J’ai choisi Victorin Akondé. Mais lui m’a proposé Kora Gado Prosper. Il a confiance en lui. Il est du Nord. C’est comme ça que mon garde du corps a été choisi Mr le président.

Ces aller-retour vous ont couté combien ?
Je ne me rappelle plus des frais que j’ai payés. C’est 500 mille ou 300 milles.

Vous avez eu un reçu pour les montants payés
Non, il m’a juste dit de signer dans un cahier.

Et vous aviez signé le cahier ainsi ?
Il m’a dit de signer.

La surveillance de vos locaux, de votre maison, de votre lieu de travail qui a été assurée par les CRS vous a coûté combien ?
Ce sont les CRS qui venaient monter la garde à l’agence de Malawi et chaque jour, ils prenaient 10 mille.

Combien prenait le patron des CRS ?
Le patron de détachement prenait 10.000 FCFA.

Le premier responsable était par mois rémunéré ?
Non, monsieur le président. On m’avait seulement dit que c’est à moi de payer les émoluments des gens qui viendront là. J’oubliais en ce qui concerne les gendarmes qui étaient à Icc Services, ils prenaient 20.000 francs. J’avais un contrat à l’Etat-major et je payais 600.000 Francs le mois. Et les militaires qui montaient la garde prenaient 10 mille chacun par jour. Ils sont quatre. C’est mon garde qui les gérait. Il y avait un registre dans lequel ils signaient chaque fois qu’ils venaient.

Si on doit résumer, l’Etat-major prenait 600 mille par mois, 40 mille par jour pour les militaires et 20 mille francs par jour pour les gendarmes.
Oui, monsieur le président.

Et la hiérarchie prenait combien ?
Quand j’étais allé faire le contrat avec l’Etat-major, je n’avais rien payé. On m’a juste dit que c’est aux agents qui viennent sur le terrain que je dois remettre de l’argent. Il y a le Colonel Djogba qui a demandé que je collabore avec lui.

Cette collaboration a coûté combien ?
Parfois il prend 50.000 francs quand il vient. Tantôt il vient me voir quand il a des problèmes.

Les gendarmes vous coûtaient donc 40 mille par jour et les CRS 20 mille par jour aussi ?
Oui, monsieur le président.

En dehors de ces divers frais, je reviens à l’animation politique.
Un jour, le pasteur André était venu me voir avec sa femme, et me disait qu’il devrait assister à une convention et que c’est le chef de l’Etat qui voulait leur donner les moyens mais lui a dit de venir de voir pour que je puisse les financer. Je leur ai donné 20 millions pour la convention.

Avec un peu de recul, vous voyez que ces sous ont servi à financer les calendriers fabriqués par Thiburce Adagbè, les femmes chrétiennes regroupées en bloc par département, à récompenser les meilleurs communes du Bénin ; assurer la surveillance de vos locaux, à permettre à l’Etat-major d’avoir 600 milles par mois et également à ceux qui organisent les conventions de trouver au moins 20 millions dedans. Qu’est-ce que vous avez à dire à ceux qui se comportent ainsi ?
Mr le président, je vais vous dire seulement que ce ne sont pas avec ces sous que j’ai créé la société Snab. Elle a été créée en 2008 avec un capital de 1 million. J’avais aussi des véhicules et je faisais d’autres choses à l’époque qui me donnaient assez d’argent. Le chef d’agence de Continental Banque d’alors Mr Akplogan me demandait si je vends de l’eau pour amener des pièces. Mon intention en ce moment était d’acheter une machine de forage. Je n’ai pas créé Snab d’un coup. J’avais mes idées avec moi avant l’arrivée d’ICC services. J’ai vendu tous mes véhicules avant de créer cette société. On m’a laissé la première machine à crédit. (…)

Le nommé Clément, garçon de courses du Président de la République qui travaille au domicile de la haute autorité. C’est qui la haute autorité ?
C’est le président d’alors, BONI YAYI

Il vous a pris 1 000 000 de francs CFA un dimanche. C’est vérifié ?
Oui monsieur le président. On était avec la femme du Pasteur Tinkpon et le frère Abel qui m’a invité à la messe. Clément s’est rapproché de moi et m’a demandé de cadeau. La femme de Tinkpon a souhaité que je lui donne quelque chose.

Quel est son nom ?
Il s’appelle clément

Monsieur Dako, c’est quel Dako ?
C’est le Directeur de Cabinet d’alors Dako Nestor.

Dako Nestor était à la présidence ?
Le Pdg, le DG et vous-même aviez fait un geste de 1 000 000 francs CFA sans qu’il ne vous demande ?
C’est plutôt 500.000 francs deux fois.

Et il a pris ?
Oui quand il nous a envoyés à Lalo pour qu’on y installe une agence d’Icc services là-bas. Je me rappelle bien

Au ministère de l’énergie et de l’eau, la secrétaire particulière dame Akodjènou Thomase vous a pris 5 000 000 de francs CFA pour achat de véhicule et pour vous aider à obtenir l’autorisation de construction d’un château d’eau.
Monsieur le président ce n’était pas comme ça

C’était comment ?
Bon ce n’est par 5 000 000 de francs CFA. Son véhicule était en panne. Moi j’allais dans ma maison à Tanmè là où j’ai tiré des fils électriques. Il y a souvent baisse de tension. J’ai fait la demande au niveau de la Direction départementale pour avoir au moins deux ou trois poteaux. Elle m’avait aidé pour que j’aie le devis et payé. Je me retournais quand elle m’a dit que son véhicule est en panne. C’est 500 000 F que je lui avais donné, mon garde du corps n’avait pas bien vu les sous. Il voulait rentrer dans le bureau de la dame avec moi et je lui ai dit d’attendre au dehors. Il était à côté de la porte quand j’ai donné l’argent à la dame. En me remerciant, elle disait qu’avec ça, elle va pouvoir réparer sa voiture qui est chez le mécanicien. Le jour où on m’a posé la question, on a débattu de ça. Il y a eu confrontation avec mon garde du corps. Je lui ai dit qu’il ne peut pas dire ce que je n’ai pas fait ou m’amener à mentir.

Vous aviez eu à offrir au service des impôts d’Adjarra deux ordinateurs et deux motos ?
Oui

C’était à la demande de qui ?
C’était à la demande du receveur des impôts d’Adjarra d’alors.

En quelle année ?
En 2009

Vous aviez pris son nom ?
J’ai oublié son nom

Vous aviez réfectionné les locaux de la brigade de la gendarmerie d’Adjarra de même que ceux des détachements de la brigade anti criminelle et des compagnies républicaines de sécurité basée à Porto Novo. C’était à la demande de qui ?
C’était à la demande du Cb qui était là. C’est lui qui m’envoyait des gendarmes. Il était venu me voir pour me dire venir voir leurs locaux. J’ai réfectionné et j’ai ajouté de la climatisation. J’ai fait de même pour les Crs.

Cette somme que vous dépensiez provienne d’où ?
Je vous ai dit tout à l’heure qu’il faut collaborer avec eux sinon ils risquent de nous créer des problèmes sur le terrain.

Les fonds proviennent de quelle activité ?
C’est l’activité d’ICC services qu’on faisait à l’époque. Parce qu’il faut collaborer avec eux sinon ils vont te créer de problème. On courait pour l’agrément. Mais nous ne l’avions pas eu malgré tout ce qu’on nous a demandé. On ne sait pas d’où peut provenir le blocage.

Vous aviez combien de pistolet ?
J’avais deux pistolets

Vous aviez remplir les formalités ?
Bien sûr

Vous aviez l’autorisation de port d’arme ?
Oui monsieur le président

Qui vous a donné cette autorisation de port d’arme ?
Quand je voulais avoir l’autorisation de port d’arme, on m’avait envoyé à la brigade d’Adjara. J’étais allé voir le Cb d’alors Agboton. Je lui ai expliqué ce que je voulais. Il a pris un cahier, et il a demandé mon nom et prénom, date et lieu de naissance, le nom de mes parents, ma résidence et beaucoup d’autres choses.

Qui a signé l’autorisation de port d’arme ?
Ce n’est pas l’autorisation de port d’arme qu’on m’a directement donné. C’est d’abord l’autorisation d’achat. Quand l’arme est venue à l’aéroport international de Cotonou, j’ai fait les formalités à la Direction générale de la douane pour retirer avant d’amener ça à la DSP.

Vous aviez eu l’autorisation d’acheter combien d’armes ?
On m’avait dit que si ce n’est pas l’Akm, je peux avoir deux pistolets.

Vous en aviez faire plus ?
Non monsieur le président

Vous aviez commandé un pistolet aux policiers Badjan et Adam Liamidi ?
Oui monsieur le président

Ils ont pris 1 500 000 prétendant acheter le pistolet au Ghana. Ils sont revenus après le temps qui n’était pas du tout rentré dans votre satisfaction dire qu’ils ont plutôt payé ça à 2 500 000 franc. Concernant le second pistolet, parce qu’ils ne revenaient pas, le commandant de la Compagnie de la gendarmerie de Cotonou Abdel-Aziz Bio Djibril vous a aidés à acheter un pistolet de 3 000 000 franc CFA avec les formalités douanières.
Oui monsieur le président

Vous aviez aussi ajouté que monsieur Gnanho François l’ancien commandant de la Bac Porto-Novo vous a vendu un pistolet à eau.
C’est pour mon garde du corps qui avait réclamé ça ;

C’est toujours vous qui aviez acheté ?
Oui c’est moi qui ai acheté

A 1 500 000 francs CFA ?
Oui il avait l’Akm. Chaque fois, on sort avec ça. Il m’a donc demandé de lui payer ça.

Armand Zinzindohoué : « Je ne peux pas garder en mémoire tous les documents que j’ai signés »

La cour : Pourquoi vous étiez en retard ce matin ?
M. le président je vais vous présenter toutes mes excuses, à vous-même et à toute la cour pour le retard que j’ai observé avant de venir. J’avais un rendez-vous médical avec mon cardiologue.

Il fallait quand même l’annoncer à la cour
Toutes mes excuses M. le président.

Au moment où vous étiez en fonction ministérielle, est-ce que Tégbénou avait les armes ?
Des armes ? Des pistolets ? Je ne saurais le dire, parce qu’il ne me les a pas montrés. Il faut que je voie avant de le savoir.

M. Le ministre de l’intérieur et de la sécurité publique, M. Armand Zinzindohoué, ne nous baladez pas aujourd’hui. Est-ce qu’il ne possédait pas une autorisation de port d’arme ?

Comme je l’avais dit la dernière fois, un permis de port d’arme est une pièce administrative. C’est comme la carte nationale d’identité, le passeport. Tout Béninois qui remplit les conditions réglementaires définies par les lois de la République peut en solliciter l’obtention. Donc les lois de la république sont claires et définissent les conditions de délivrance et d’obtention d’un permis de port d’arme. Et tout citoyen béninois peut en solliciter. Je ne sais pas si M. Emile Tégbénou à un permis de port d’arme. Il faut que je le voie d’abord parce que le ministre de l’intérieur et de la sécurité publique ne peut pas garder en tête toutes les pièces administratives qu’il aurait signées. Et si d’aventure, M. Emile Tégbénou a eu un permis de port d’arme, il n’a bénéficié d’aucune condition particulière pour l’avoir. Certainement qu’il remplit toutes les conditions définies par les lois. M. le président, il y a deux phases. Si vous êtes un citoyen béninois et vous voulez obtenir un permis de port d’arme, vous constituez votre dossier. Vous le transmettez directement à la direction générale de la police nationale, au ministère de la sécurité publique ou à la mairie de votre localité. Si vous déposez à la mairie de votre localité, la mairie transmet à la préfecture et la préfecture le transmet au ministère de l’intérieur et de la sécurité publique, qui viendra au cabinet du ministère.

M. Armand Zinzindohoué, ce n’est pas la procédure de l’obtention du permis du port d’arme qui embarrasse la cour. Est-ce que vous avez signé un permis de port d’arme à Emile Tégbénou ?
Il faut que je le voie d’abord. En tant que ministre de l’intérieur et de la sécurité publique, je ne peux pas garder en tête toutes les pièces que j’ai signées. Il faut que je le voie d’abord. Si moi je ne le vois pas, je ne peux pas vous aider à éclairer l’opinion publique. J’ai signé beaucoup de documents. Je ne peux pas garder en mémoire tous les documents que j’ai signés, surtout avec ma rigueur. Personne ne peut bénéficier à mon niveau. Il faut que je voie le permis pour savoir que effectivement il a un permis. Et pour avoir un permis, il y a la condition principale, c’est l’enquête de moralité. C’est les services techniques compétents de la direction de la sécurité publique, de la direction de la police nationale qui instruisent l’enquête en collaboration avec l’administration locale.

M. Armand Zinzindohoué, une seconde. M. Tégbénou Emile
Oui M. Le président

Êtes-vous détenteur d’un permis de port d’arme ?
Oui, je suis détenteur d’un permis de port d’arme.
Qui a signé ?
Quand Akodjènou Waidi m’a amené le permis de port d’arme, j’ai vu la signature du ministre de l’intérieur Armand Zinzindohoué

En quelle année ?
En 2009

M. Armand Zinzindohoué ça veut dire ?
Non M. le président. Je n’ai pas le document. Il faut que j’aie le document du permis du port. Pour qu’il soit acceptable, il faut le visa du Directeur de la sécurité publique, celui du Directeur Général de la Police Nationale, du Secrétaire Général du Ministère, etc., avant que le parapheur n’atterrisse sur mon bureau. C’est la Direction de la Sécurité Publique qui est le service compétent. (…)

M. Armand Zinzindohoué, la cour vous concède la parfaite maîtrise de la procédure relative à l’obtention du permis de port d’arme.
Merci beaucoup, la cour m’a concédé cela.

Est-ce qu’il vous est arrivé plus d’une fois d’être enroulé dans la délégation du chef de l’Etat pour rendre visite à Guy Akplogan et consorts dans la Zopah ?
Le dimanche 25 octobre 2009 aux environs de 08h30’, le chef de l’Etat m’a appelé. Il m’a dit de venir le voir à la maison. Effectivement à 9h, je suis allé le voir à la maison. J’attendais quand il m’a dit qu’il devrait faire une sortie et que je vais l’accompagner. Je suis rentré dans le cortège. Je ne savais pas où on allait. On est allés à Calavi et on est entrés dans la Zopah. Arrivé dans la Zopah, le cortège s’est arrêté devant une grande maison. Il y avait une délégation qui était là et attendait le Chef de l’Etat. Il n’y avait une dizaine de personne parmi lesquelles Guy Akplogan. Je ne le connaissais pas. Le jour-là, je l’ai connu physiquement. On nous a fait passer dans le séjour et nous sommes montés à l’étage. On nous a introduits dans une grande pièce où il y avait le feu révérend Benoît Agbaossi. Le chef de l’Etat m’a dit de me retirer et de le laisser avec les autres. J’ai laissé le chef de l’Etat finir avec ses hôtes. De quoi ils ont discuté ? Je n’ai pas pris part à la discussion je ne saurais le dire. Comme Guy Akpogan est là, je pense qu’il pourra nous le dire.

Maïga Anki-Dosso : « c’est une petite erreur qui a été commise…. »

Permettez-moi d’abord de vous présenter mes excuses pour le retard. C’est dû à la nécessité pour moi d’aller chercher les documents. J’ai pu les obtenir et je suis venu avec.

Pourquoi n’avez-vous pas tenu à le notifier à la cour ?
Je n’avais pas pris de contacts téléphoniques hier

Vous étiez à la séance de travail du 21 Juin 2010 qui a eu lieu au ministère de l’intérieur ?
Oui j’étais à la séance du 21 Juin

Alors, au cours de cette séance, quelle était en suspens la demande que les participants avaient formulée à l’adresse du ministre de l’intérieur ?
Si j’ai bonne mémoire, les participants avaient demandé à bénéficier d’une liberté pour s’organiser en vue de rembourser les déposants.

A quelle condition ?
Je ne saurai le dire monsieur le président

Je peux vous le rappeler ?
Oui

Ils avaient demandé que le ministre de l’intérieur puisse mettre à leur disposition des agents de forces publiques pour qu’ils puissent encadrer les foules pour pouvoir organiser le paiement. C’était ça.
Ok

Suite à cette demande, à la fin de la séance monsieur le ministre de l’intérieur a remis les participants entre vos mains. Que vous a-t-il dit avant que vous ne descendiez avec les participants ?
J’ai bien dit ici hier, qu’ils ont été mis à ma disposition pour les nécessités d’enquête à mener.

Lorsque vous étiez arrivés à votre service, est-ce que vous leur avez dit qu’ils devraient être écoutés sur procès-verbal ?
C’est arrivé au bureau que je leur ai dit que je les mets à la disposition des OPJ pour commencer à les entendre. Et j’ai organisé mes agents pour faire ce travail.

Quel est l’intérêt que vous avez à les recevoir dans vos bureaux et à leur donner une collation avant de les entendre sur Procès-verbal ?
Monsieur le président, je crois que ce sont des questions insidieuses que Me Gbaguidi est en train de poser. Je ne sais pas quel mal j’ai commis en offrant une bouteille d’eau aux gens.

Lorsque vous aviez fait le rappel de tous les commissaires de toute la ville de Cotonou et qu’on les avait entendus sur PV, vous les aviez convoyés au Commissariat central. Les procès-verbaux d’audience ont servi à quoi alors ?
Monsieur le président on avait bien ouvert une enquête. Mais par la suite, comme je l’ai expliqué, il y a eu cette affaire de mise en résidence surveillée. Donc on avait interrompu tout le travail que nous avions commencé et qui a été poursuivi par la commission d’enquête. Certainement que ces dépositions ont été versées à la commission d’enquête.

Vous êtes un Directeur général de la police nationale, donc un fin technicien de la procédure. Pensez-vous que quelqu’un que vous poursuivez pour une infraction donnée et qui a été entendu sur procès-verbal d’enquête préliminaire peut faire encore objet d’une résidence surveillée ?
Quand on fait une enquête, le dossier de la procédure est normalement transmis au Procureur de la République. C’est lui qui décide de la suite à donner.

Est-ce que selon vous on peut entamer l’audition ou l’interrogatoire de mise en cause et puis après les mettre en résidence surveillée ? Est-ce que ça répond à la procédure ?
Ils étaient en résidence surveillée quand ils venaient se présenter devant la commission d’enquête.

Est-ce que la mise en résidence surveillée pourrait succéder à l’entame d’une procédure d’enquête ?
Je peux vous dire que c’est une petite erreur qui a été commise. Il fallait la corriger par la suite.

Je pense que le Dgpn est en train de faire un chevauchement dans le temps. La trajectoire a été que du ministère de l’intérieur sous votre direction et votre responsabilité, ils été conduit à la Dgpn. Tous les commissaires de police de Cotonou sont venus, ils ont fait l’objet d’une audition d’enquête préliminaire sur procès-verbal et de là, ils ont été conduit au commissariat central où ils ont été gardés à vue. Mais du commissariat central, ils ont été conduits à leurs domiciles pour subir la résidence surveillée. Je voulais savoir selon vous si c’est la procédure normale ?
Je crois que ça, c’est des détails techniques que la justice va trancher. Il n’est pas de ma qualité de Dgpn de répondre à ce type de questions.

Qu’est-ce que vous craignez ?
Je ne crains rien monsieur le président mais je crois que les gens ont été mis à la disposition du commissariat central. A partir du moment où la résidence surveillée est intervenue après, on suspendait tout ce qu’on avait fait jusque-là et la commission d’enquête mise en place prend le relai. C’est ce qui a été fait monsieur le président.

J’aimerais savoir, si le fait d’avoir auditionné en titre d’enquête préliminaire sur procès-verbal des personnes soupçonnées et poursuivies, lesquelles après avoir quitté les locaux de votre service ont été remis entre les mains du commissariat central et que ces personnes qui ont séjourné pendant 09 jours et après ont été conduites en résidence surveillée, si cette procédure vous parait normale et régulière en votre qualité de Dgpn ?
Monsieur le président, je réponds non, en principe

Dans ce cas, les auditions que vous avez fait faire par vos officiers de police judiciaire ont eu quelle destination ?
Il a dit que sûrement les PV auraient été remis à la commission d’enquête judiciaire.
A suivre…



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