Réforme du système partisan au Bénin : Houngbédji n’exclut pas la fusion du Prd avec d’autres formations politiques

Karim O. ANONRIN 16 janvier 2017

Le Parti du renouveau démocratique (Prd) n’exclut pas sa fusion avec d’autres formations politiques pour la création d’un grand courant politique au Bénin. Ceci, dans la perspective de la réforme du système partisan au Bénin. C’est ce qu’on peut retenir de la déclaration faite par le président de ce parti, Me Adrien Houngbédji, le samedi dernier à Porto-Novo. C’était à l’occasion de la cérémonie d’échanges de vœux du nouvel an entre lui et les membres de la Direction exécutif national, les membres des sections et sous-sections du parti à l’Hôtel Beaurivage. « …Je l’ai dit au mois de Mai 2015 lorsque j’ai été élu président de l’Assemblée nationale et dans mon discours d’investiture en juin 2015, que nous devons faire la réforme du système partisan, que nous devons revoir les choses de telle sorte que nous ayons au Bénin, un nombre réduit de partis politiques (…) C’est pour vous dire que 2017 s’annonce sous les perspectives des réformes. Qu’est ce que nous allons faire ? Voilà que nous avons déjà dit que nous voulons moins de partis politiques. Nous voulons moins de transhumance. Nous voulons que l’Etat finance les partis politiques. Nous devons donc nous mettre au travail. Pour que les réformes se réalisent, il faut que nous soyons nous-mêmes d’abord forts. Quand on s’allie avec un handicapé, on ne va pas loin. Nous devons être forts. Le PRD doit être fort. Vous verrez que notre alliance ou notre fusion avec d’autres partis sera une fusion bénéfique, pour ceux vers qui nous allons comme pour nos militants.
Voilà les perspectives de 2017. Nous ne savons pas encore ce qui sera décidé puisque ce n’est pas nous seuls qui allons décider. Les réformes se font et se feront par consensus, par le dialogue, par l’écoute des uns et des autres. Mais quoi qu’il arrive, le PRD veut être partie prenante à ces réformes.… », a déclaré Me Adrien Houngbédji. C’était également l’occasion pour lui, de réitérer le soutien du parti au régime du président de la République, Patrice Talon. Ceci, conformément à la résolution du Conseil national tenu à lfangni le 22 février 2014, et relative à sa volonté de participer à l’exercice du pouvoir d’Etat en lieu et place d’une posture d’opposition. Il faut noter que cette déclaration du président du Prd, Me Adrien Houngbédji a été précédée du message du Maire de la ville de Porto-Novo, Emmanuel Zossou, de celui du président du groupe parlementaire Prd, le député Augustin Ahouanvoèbla et du message du Secrétaire général du parti, Wabi Fagbémi.
(Lire ci-dessous, l’intégralité du message de Me Adrien Houngbédji à l’occasion de la cérémonie d’échanges de vœux au Prd)

Déclaration de Me Adrien Houngbédji à l’occasion de la cérémonie d’échanges de vœux au Prd

Chers militants,
Monsieur le président du groupe parlementaire PRD,
Je vous remercie pour les vœux que vous avez bien voulu formuler à mon endroit, agissant et parlant au nom de tous les responsables et militants du PRD. Vos vœux me vont droit au cœur même s’il s’agit d’une tradition qui dure depuis des décennies. Ces vœux me vont droit au cœur en raison des circonstances. Je voudrais à mon tour en mon nom personnel, au nom de tous ceux qui me sont proches, formuler à votre endroit, à l’endroit de vos familles respectives, les vœux de bonheur, les vœux de santé, les vœux de paix, les vœux de succès, les vœux de prospérité pour vous, tout au long de l’année 2017. Que Dieu bénisse chacune et chacun d’entre vous.
J’ai une pensée émue pour ceux qui étaient avec nous il y a quelques mois ou quelques années et qui ne sont plus avec nous aujourd’hui. Nous sommes les continuateurs de ce qu’ils ont fait et je m’associe aux sentiments et aux mots que nous avons eus à leur endroit. Que la terre leur soit légère !
Chers amis,
A l’orée d’une année, on fait toujours un acte de rétrospection. On jette un regard sur ce qui s’est passé l’année écoulée. On en tire des leçons avant de tirer les perspectives pour l’année qui commence. L’année 2016 a été une année particulièrement éprouvante pour notre parti. Et comme l’a dit le Secrétaire général, pour ne pas avoir su ou pu être présent aux élections présidentielles de 2016, notre parti, pour la première fois depuis 25 ans, a été effectivement écartelé, divisé lorsqu’il s’est agi de choisir. Nous en avons vu les conséquences, les uns sont allés à droite, les autres sont allés à gauche pendant que nous-mêmes nous sommes restés au milieu.
Mais la politique est une école ! Elle sera toujours une école. Même si vous faites 40 ans ou 50 ans dedans, vous êtes toujours apprentis. Nous avons été en apprentissage en 2016. Je forme le vœu que cette année, si nous tirons leçon de l’expérience que nous avons vécue, que le parti puisse se consolider.
Mes chers amis,
Il y a eu l’élection présidentielle de 2016. Mais avant l’élection présidentielle de 2016, il y a eu nos congrès, nos universités de vacances, nos séminaires, nos ateliers. Il y a eu en particulier ce que nous sommes allés dire à Ifangni. Je suis obligé de rappeler ce que nous avons dit à Ifangni. Le Maire Zossou est là non ! Le Maire d’Ifangni aussi est là non ! C’est devant eux que nous avons dit que nous avons fait 25 ans d’opposition et que ça suffit. Nous avons dit que pendant que nous, nous sommes dans la chaleur, d’autres baignent au paradis et dans le bonheur. Nous avons dit que nous voulons aussi les rejoindre au paradis. L’élection présidentielle de 2016, ce n’était qu’une étape. Nous avons été amenés à faire un choix. Des militants sont allés à droite et d’autres sont allés à gauche. Quand l’élection s’est terminée, allons-nous oublier ce que nous avons dit à Ifangni ? Nous avions dit que nous ne seront plus dans l’opposition. Par conséquent, nous sommes pour celui qui a été élu. Nous soutenons le président Patrice Talon. Et ce faisant, nous sommes fidèles à nous-mêmes ! Nous sommes fidèles à ce que nous avions annoncé. Croyez-moi, ceux qui ne sont pas contents, c’est ceux qui veulent que nous continuons à rester dans l’opposition et eux au pouvoir. Même si nous n’avons pas grand chose là où nous sommes, nous avons au moins le peu que nous avons. Voilà ! Nous sommes fidèles à nous-mêmes. Nous avons tenu compte de l’intérêt de notre parti, de l’intérêt de nos militants. Ceux qui ne nous ont pas suivis et qui ont voulu que nous soyons unis, avec ce que nous faisons maintenant, ils vont revenir puisque personne ne veut rester en enfer. Voilà la leçon qu’il faut tirer de 2016 et le fait que je me retrouve avec vous dans la joie et dans l’espérance me prouve que nous avons fait le bon choix.
Depuis l’avènement du président Patrice Talon, depuis que nous avons dit que nous le soutenons, nous l’avons fait sans faille. Nous l’avons fait avec détermination. Nos députés en sont témoins. Nos Maires et Conseillers en sont témoins. Nos structures à la base en sont témoins et nous allons continuer comme cela parce que nous sommes restés fidèles à nous-mêmes.

Mes chers amis,
Ceci dit, nous devons regarder 2017. Comment aborder 2017 ? Quelles sont les perspectives ? Là aussi, nous devons avoir de la mémoire. Nous ne prononçons pas des discours pour le plaisir de les prononcer. Nous les disons parce que nous avons une vision. Je l’ai dit au mois de Mai 2015 lorsque j’ai été élu président de l’Assemblée nationale et dans mon discours d’investiture en juin 2015, que nous devons faire la réforme du système partisan, que nous devons revoir les choses de telle sorte que nous ayons au Bénin, un nombre réduit de partis politiques. J’ai dit que nous devons revoir les choses de telle sorte que l’Etat finance les activités des partis politiques et que si nous ne le faisons pas, la démocratie va mourir au Bénin. Et bien ! Nous avons la chance que celui qui vient d’arriver, dit aussi qu’il veut faire la réforme du système partisan. Est-ce que nous allons lui tourner le dos ? Au contraire, nous allons l’aider à faire ses réformes. Nous allons faire entendre notre voix. Ce n’est pas en allant nous enfermer dans une opposition que nous allons réussir à faire ces réformes.
Mes chers amis,
C’est pour vous dire que 2017 s’annonce sous les perspectives des réformes. Qu’est ce que nous allons faire ? Voilà que nous avons déjà dit que nous voulons moins de partis politiques. Nous voulons moins de transhumance. Nous voulons que l’Etat finance les partis politiques. Nous devons donc nous mettre au travail. Pour que les réformes se réalisent, il faut que nous soyons nous-mêmes d’abord forts. Quand on s’allie avec un handicapé, on ne va pas loin. Nous devons être forts. Le PRD doit être fort. Vous verrez que notre alliance ou notre fusion avec d’autres partis sera une fusion bénéfique, pour ceux vers qui nous allons comme pour nos militants. Voilà les perspectives de 2017. Nous ne savons pas encore ce qui sera décidé puisque ce n’est pas nous seuls qui allons décider. Les réformes se font et se feront par consensus, par le dialogue, par l’écoute des uns et des autres. Mais quoi qu’il arrive, le PRD veut être partie prenante à ces réformes.
Nous sommes prêts. A partir de cet instant, je dis que 2017 s’annonce sous de meilleurs hospices pour notre pays. Par conséquent, je souscris aux déclarations du président de notre groupe parlementaire. Il est là bas et il sait comment ça se passe. Je souscris aux déclarations du Secrétaire général du parti.
Certains nous ont quittés. Notre devoir, c’est de les faire revenir. Il faut les faire revenir par nos comportements, par notre volonté de pardonner, d’être pardonnés nous-mêmes, par notre volonté de partager. Je suis persuadé que si nous restons dans cette direction, le PRD sera encore un parti plus grand dans les prochaines années.
Je vous remercie



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