Réhabilitation du réseau ferroviaire : « Ni le groupe Bolloré, ni le Groupe Petrolin ne sont en mesure de nous accompagner dans ce projet… »

La rédaction 26 mars 2018

Le gouvernement béninois est à la quête d’un financement professionnel et non commercial pour la réhabilitation du réseau ferroviaire Bénin-Niger. Des rails et locomotives compatibles avec les exigences d’aujourd’hui et de demain, ni le groupe Bolloré, ni le Groupe Petrolin ne sont pas en mesure de satisfaire à ces exigences. « Le Président de la République du Niger et moi-même avons souhaité que les Groupes Bolloré et Petrolin, qui sont en conflit sur ce projet devant les tribunaux, se retirent. Parce que le financement nécessaire n’est pas à leur portée, ni de leur domaine. J’en ai parlé avec M. Bolloré et M. Aworet à plusieurs reprises… », a déclaré Patrice Talon.

« Ce qui m’importe, c’est la faisabilité effective, réaliste et satisfaisante de la réhabilitation du réseau ferroviaire existant du Bénin, et de son développement jusqu’à la région minière du Niger. L’investissement est colossal et avoisine 4 milliards de Dollars Us. Le financement d’un tel investissement ne peut pas être assuré par le crédit commercial. Un tel investissement dans le contexte africain actuel, adossé au marché bénino-nigérien, n’est pas possible. Ce n’est possible qu’avec le financement professionnel. C’est pour cette raison que, ni le groupe Bolloré, ni le Groupe Petrolin ne sont pas en mesure de nous accompagner dans ce projet, avec une telle ambition, c’est-à-dire, des rails et des locomotives compatibles avec les exigences d’aujourd’hui et de demain.

Vous souhaitez alors que les deux concurrents se retirent de ce projet
Tout à fait. Etant donné qu’aujourd’hui, on connait bien la position de la Chine en termes d’aide au développement. Elle a affecté 60 milliards de dollars Us à un tel projet en Afrique. Nous disposons donc d’une piste plus adéquate qui nous permet de faire face à cette ambition, à ce type d’investissement. Ce qui justifie le fait que le Président de la République du Niger et moi-même ayons souhaité que les Groupes Bolloré et Petrolin, qui sont en conflit sur ce projet devant les tribunaux, se retirent. Parce que le financement nécessaire n’est pas à leur portée, ni de leur domaine. J’en ai parlé avec M. Bolloré et M. Aworet à plusieurs reprises. Et nous sommes tous d’accord que le niveau d’ambition du Niger et du Bénin n’est pas compatible avec le financement privé. C’est un fonds commercial. M. Bolloré a bien compris que, pour un tel investissement, il faut aller chercher du financement professionnel, il faut aller vers l’aide au développement pour mobiliser le type de financement capable de faire face à une telle ambition ».



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