Relative accalmie sociopolitique : Et si Yayi explorait les propositions de Sévérin Adjovi ?

Adrien TCHOMAKOU 8 mai 2014

Boni Yayi peut faire l’effort d’écouter les propositions de Sévérin Adjovi

Dans un ouvrage publié récemment, Séverin Adjovi appelle à un grand Forum du Renouveau pour Sauver le Bénin. Au détour de son entretien accordé à la chaîne de télévision Canal 3 sur l’émission Zone Franche du dimanche pascal, il est revenu sur les grandes lignes de cette proposition. Plus de deux semaines après, le statu quo règne et l’expiration des moratoires syndicaux laisse planer le risque d’un retour à la tension. Mieux, les terrains de tension latente demeurent et on peut se demander si le projet de Grand Forum du Renouveau ne mérite pas plus d’attention de la part des acteurs politiques.
Il y a quatre (04) mois, il s’était indigné à propos de la répression de la marche des syndicalistes du 27 décembre. Deux (02) mois plus tard, le 19 février, la presse relaie sa nouvelle publication, un opuscule de 76 pages au détour duquel il appelait à un Grand Forum du Renouveau. C’est donc fort légitimement qu’il était sollicité pour partager ses analyses et propositions sur une émission de grande audience et répondre aux questions des téléspectateurs, sur les éventuels points d’ombre de ses propositions.
Au cours de l’émission Zone Franche du dimanche pascal, l’homme fidèle à son style, s’est étalé sans excès sur les grands sujets d’actualité et a appelé ses compatriotes au dialogue, comme cela a été le cas en 1990. Il observe des similitudes entre la situation sociopolitique actuelle et la crise qui a conduit à la conférence nationale en 1990.
Aussi, a-t-il préconisé un grand forum pour débattre des points qui fâchent et résorber définitivement une crise qu’il estime structurelle, même si elle se présente aujourd’hui sous ses symptômes conjoncturels.
Au nombre des solutions de sortie de crise enregistrées depuis le commencement de la crise, celles du maire Séverin Adjovi consignées dans un livre présente un intérêt particulier ; car elles établissent un lien organique entre tous les problèmes qui alimentent la crise, et essaient de trouver une issue pertinente et durable. Mieux, elles sont assorties d’un mode d’emploi et d’une proposition de comité d’organisation ainsi que du profil des participants.
On voit ainsi l’homme se présenter à nouveau comme une force de proposition, comme il se définit d’ailleurs lui-même.
Pourtant, ses propositions si pleines de pertinence ne semblent pas avoir trouvé l’écho mérité auprès du pouvoir.
Sur le front politique, aucune avancée n’a été enregistrée dans le dialogue avec l’opposition.
Quant aux syndicats et autres forces de la société civile, même s’ils semblent dans l’ensemble favorables au dégel, il demeure que la paix qui règne actuellement est précaire, car de nombreuses revendications légitimes restent non satisfaites.
Le récent incident de Agbangnizoun, dans la commune du Zou, est venu remuer le couteau dans la plaie et rappeler que les acquis du Renouveau Démocratique sont en péril.
Et même si le Chef de l’Etat, comme le souligne le maire de Ouidah, est un homme dynamique, il pourrait gagner à prendre exemple sur Mathieu Kérékou en saisissant la perche de cette piste multisectorielle et inclusive que lui indique Séverin Adjovi.



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