Rencontre entre la ministre Attanasso et les universitaires De grandes avancées dans la satisfaction des revendications :

Arnaud DOUMANHOUN 23 mars 2018

Les recteurs des universités publiques du Bénin ont décidé de jouer la médiation dans la crise qui secoue le haut lieu du savoir. Au terme d’une rencontre formelle, tenue le mercredi dernier, avec les partenaires sociaux, à la salle des actes du rectorat à l’Uac, ils ont formulé une demande d’audience à l’endroit du cabinet de la ministre de l’enseignement supérieur, Marie Odile Attanasso. Une suite favorable a été donnée à leur requête, et sous la médiation de la délégation des recteurs conduite par le professeur Marcel Djimon Zannou, Vice-recteur de l’Uac, les deux parties se sont parlé dans l’après-midi d’hier, à la salle de conférence du ministère. Un dialogue rompu depuis la dernière rencontre en date du 19 février en raison des défalcations opérées sur salaires pour fait de grève. Que retenir donc de cette reprise des négociations ? Des avancées significatives dans la satisfaction des revendications. « Il ne restait déjà rien au niveau du ministère… Les points qui restent en suspens dépendent de l’état d’avancement de l’application de la nouvelle loi portant statut général de la fonction publique », a déclaré le Directeur de cabinet de la ministre de l’enseignement supérieur, le professeur Bienvenu Koudjo. Mais pour le porte-parole de l’intersyndicale, le vice-recteur chargé des affaires académiques de l’Uac, Professeur Houndagba Cossi Jean, des réponses sont apportées à certaines revendications, mais seule la base pourra définir la conduite à tenir.
On retient tout de même que la question des recrutements est réglée, puisque le processus est déjà enclenché. Le professeur Koudjo a expliqué que compte tenu du budget, 200 assistants seront recrutés, 100 prendront service cette année, et le reste en 2019. Sur le point de la revalorisation du point indiciaire accordée aux autres corps de l’administration, il a été rappelé à l’intersyndicale que c’était à partir de ce traitement qui leur a été accordé, que les autres fonctionnaires ont revendiqué le même traitement et qu’à défaut, cela leur avait été accordé. Toutefois, mentionne le Directeur, si les enseignants du supérieur y accordent un intérêt particulier, ils reviendront à leur ancien statut et il le leur sera accordé. En ce qui concerne les actes des universitaires du secteur de la santé, il faudra attendre les décrets d’application de la nouvelle loi sur le statut des agents de la fonction publique, et un des leurs, le professeur Bienvenu Koudjo siège dans la commission chargée d’élaborer ces textes. Le consensus est aussi fait sur le comité devant siéger pour les recrutements qui se feront désormais sur le mérite. La liste n’est pas exhaustive. C’est dire que des progrès sont notés en ce qui concerne la satisfaction des revendications.

Professeur Houndagba Cossi Jean, enseignant au Département de géographie, Sg du Synares, porte-parole de l’intersyndicale
« Sur les points non négociables, nous avons eu des informations, mais moi, je me garde pour le moment d’apprécier… »
Les recteurs ont pris l’initiative. Et c’était une opportunité que nous n’avons pas rejetée parce que nous sommes tous conscients qu’il s’agit de sauver l’université nationale. C’est pour cette raison que nous avons accepté de venir assister à la séance. En terme d’avancées, nous pouvons dire que le ministère nous a rendu compte de ce qu’il est en train de faire depuis que nous nous sommes rencontrée il y a de cela un mois. L’intersyndicale a pris acte des informations que nous avons reçues. Nous avons une assemblée générale demain sur le campus où nous allons rendre compte à la base.

Est-ce qu’il y a eu des avancées sur les points non compressibles ?
Sur les points non négociables, nous avons eu des informations, mais moi je me garde pour le moment de les apprécier. De toute façon, la grève continue. Nous avons décidé à l’issue de la dernière assemblée générale de passer de 72h à 96h, et c’est cela qui est en cours actuellement. Nous allons rendre compte à la base ce jour et elle va juger.

Professeur Bienvenu Koudjo, Directeur de cabinet de la ministre de l’enseignement supérieur
« Nous pouvons dire que des 15 points, il n’en reste pratiquement aucun… »

Qu’est-ce qu’on peut retenir concrètement de cette rencontre ?
En réalité, ce sont les recteurs qui, après les avoir rencontrés ont décidé de venir au niveau du ministère connaitre les avancées qu’il y a eues après les dernières rencontres. Ils sont venus avec l’intersyndicale pour nous poser des questions sur éventuellement ce qui aurait progressé depuis la dernière rencontre avec les partenaires sociaux. On doit dire qu’il y a eu des avancées parce que je dois rappeler que nous avions passé en revue avec l’intersyndicale 15 points. Ce que nous avons fait aujourd’hui c’est de passer en revue les réponses que nous avions données au moment de l’examen des 15 points le mois dernier et là où il y a eu de nouveaux éléments, nous les avons apportés.

Est-ce qu’on peut dire aujourd’hui que tous les problèmes sont réglés ?
Que ce soit au niveau de la signature de certains textes qui n’étaient pas signés, que ce soit au niveau des revendications concernant d’autres points qui devaient faire l’objet de réponses de la part d’autres ministères, le ministère de la fonction publique, le ministère des finances, et lorsque nous avons eu ces réponses, nous les avons communiquées aujourd’hui, nous pouvons dire que des 15 points, il n’en reste pratiquement aucun. Il ne restait déjà rien au niveau du ministère, le ministère des finances nous a aussi fait parvenir ses observations sur les revendications, que nous avons communiquées tant au recteur qu’aux syndicats. Les points qui restent en suspens dépendent de l’état d’avancement de l’application de la nouvelle loi portant statut général de la fonction publique, et tant que les commissions de la prise des décrets d’applications de cette loi n’auront pas fini leurs travaux, nous ne pouvons pas rentrer dans d’autres petits détails. Donc, aujourd’hui, des avancées ont été constatées sur les points que nous avions examinés à la dernière rencontre. Nos partenaires sociaux qui assistaient à la rencontre ont pris acte de tout ce que nous avons même comme démarches, comme négociations et des résultats que nous avons obtenus. Ils ont demandé à se retirer pour aller consulter leur base et prendre les décisions qu’ils croient bon de prendre.



Dans la même rubrique