Renouvellement de la Cour constitutionnelle : Pourquoi Me Robert Dossou, Clémence Gnimbéré et Jacob Zinsounon sont partis

Angelo DOSSOUMOU 7 juin 2013

Me Robert Dossou

La Cour constitutionnelle 4ème mandature laisse place ce jour à la 5ème mandature avec son cortège de sages entrants et sortants. Mais à quelques minutes de l’installation des membres de la 5ème mandature de la Cour constitutionnelle au Palais de la présidence, la polémique sur le non renouvellement du mandat du président sortant, Me Robert Dossou, de la magistrate Clémence Gnimbéré et de la personnalité Jacob Zinsounon ne désenfle pas. Les commentaires vont bon train et pour beaucoup d’analystes, c’est la loi référendaire ou pour être plus précis le fait que Me Robert Dossou ait fait échec aux desseins révisionnistes de la mouvance qu’il n’aurait pas vu son mandat renouvelé à la Cour.

Mais suite aux investigations de votre journal, il apparaît que les raisons sont loin de ce qu’on avance. En un mot, la loi référendaire n’a pas été la raison de la non reconduction de Me Dossou, ceci parce que à la Cour constitutionnelle, les décisions se prennent à la majorité des membres. Autrement dit, on ne peut pas renouveler le mandat des quatre sages représentants l’Assemblée nationale avec l’accord de Boni Yayi si tant est qu’on leur reproche leur adhésion à la décision sur la loi référendaire. Mieux, lorsqu’aux lendemains de la décision de la Cour, ils avaient été invités à la présidence de la République à un banquet en l’honneur du président ivoirien Alassane Ouattara et que nos sages ont été mis à bout de table, les commentaires les plus virulents autour de cette situation peu protocolaire auraient été ceux du président Théodore Holo et de Marcelline Gbèha Afouda. Il a été même rapporté qu’ils auraient déclaré que leur seul guide, c’est leur conscience. Alors, s’il devait avoir des représailles, Boni Yayi ne serait pas allé chercher loin. C’est dire que la loi référendaire ou des propos lâchés n’ont pas pesé lourd dans la balance.

La tentative de l’année talonne Me Dossou

Par contre, dans le dossier tentative d’empoisonnement de Yayi, il est apparu que les Sms présentés à la presse par l’ancien commissaire de Cotonou, Philippe Houndégnon et le procureur de la République Jonas Gbènamèto sur les échanges entre la gouvernante de Yayi et le principale accusé Patrice Talon n’ont pas été en faveur de Dossou. Car, si l’on fait foi à ce qui a été échangé et qui fait référence à la Cour constitutionnelle qui devait prendre des décisions, il y avait de quoi être suspicieux. Aussi, nul n’ignore les relations entre l’ennemi public N°1 du chef de l’Etat et le président de la Cour constitutionnelle.

Le président Boni Yayi qui est dans une logique de départ en 2016 a voulu assurer ses arrières et parer à toute éventualité au moment où il viendra de choisir son prédécesseur. Pour ne pas régler un problème, il faut éviter de le créer. Le président Yayi, comme on peut le comprendre avait ses raisons pour ne pas reconduire Me Dossou.

Gnimbéré piégée par ses relations

Le non renouvellement du mandat de la magistrate et ancienne ministre de Yayi, Clémence Gnimbéré n’a pas alimenté autant la polémique que celui de Me Dossou. Et comme l’agissement de l’homme est toujours guidé par une bonne raison, l’écartement de Gnimbéré de la 5ème mandature de la Cour constitutionnelle serait parti du choix de ses relations. En effet, il est apparu aux yeux du chef de l’Etat qu’elle a des liens un peu poussés avec Abdoulaye Toko, un des anciens soutiens de Yayi et qui est depuis passé dans le camp Abt. Ce sont ces liens qui ont simplement joué contre la magistrate Gnimbéré.

Jacob Zinsounon, une erreur de Yayi ?

Le dernier des représentants de Boni Yayi à ne pas être reconduit est Jacob Zinsounon. D’après les indiscrétions, le remplaçant de feu Robert Tagnon n’a pas comblé les attentes. Il se dit qu’il n’a jamais été dans la peau d’un juge constitutionnel…Voilà grosso modo ce qui explique le non renouvellement du mandat des trois représentants de Yayi à la Cour constitutionnelle. C’est dire que la raison des uns n’est pas forcement, celle des autres. Me Robert Dossou, Clémence Gnimbéré et Jacob Zinsounon partis, la vie à la Cour constitutionnelle continuera désormais avec leurs remplaçants.



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