Révision de la Constitution : Avantages et inconvénients des voies parlementaire et référendaire

Angelo DOSSOUMOU 9 mars 2017

La Constitution du 11 décembre 1990 doit être toilettée. Autour de cette logique, l’unanimité, depuis des lustres est faite. Du Général Mathieu Kérékou à l’ex président Boni Yayi, si les incohérences et les limites relevées dans notre loi fondamentale n’ont pu jusqu’ici être corrigées, nul n’ignore que c’est par manque de confiance aux dirigeants qui en ont manifesté la volonté, très souvent, en fin de mandat. Suspicion oblige, ni Kérékou ni Yayi n’ont pu réviser la Constitution. Mais, cette fois-ci avec le président Patrice Talon, si sur l’opportunité, il n’y a toujours pas à redire, il est à souligner que contrairement à ses prédécesseurs, non seulement, il en a manifesté la volonté pendant la campagne électorale mais surtout, il s’est engagé à le faire en début de mandat.
Dans ces conditions, que reste-t-il pour ne pas remettre sur la table des ‘‘médecins qualifiés’’, avant que ne reviennent les appréhensions, la Constitution de 1990 ? En attendant le projet et les débats autour des différents points, presque rien. A part, les divergences qui se sont accrues, ces derniers jours, sur les voies parlementaire ou référendaire ? Quand bien même, nous savons tous que chacune des voies est légale, prévue par la Constitution elle-même et qu’il reviendra d’abord aux députés d’en décider en leur âme et conscience, il n’empêche qu’entre pro référendaires et pro parlementaires, un dialogue de sourds est engagé.

10 milliards à prévoir pour un référendum !
Cependant, dans le contexte actuel, sur la balance, l’option parlementaire présente l’avantage de faire gagner du temps et de l’argent au contribuable. Déjà, devrons-nous noter que si référendum, il devait y avoir, il faudra s’attendre à débourser des caisses de l’Etat une dizaine de milliards à la Cena pour son organisation. Une coquette somme qui pourrait servir, dans un contexte de morosité économique à bien de choses. Surtout que c’est un secret de polichinelle, que la masse ignore tout, des réformes envisagées et ne voterait qu’en s’appuyant sur les connaissances de l’élite politique représentée à l’Assemblée nationale. Alors, si les députés prennent leurs responsabilités, a priori, il ne devrait pas avoir de problème que le projet de révision recueille les 4/5 nécessaires au palais des gouverneurs.
C’est dire que pour ce qui est de la voie référendaire, à part l’avantage qu’elle présente d’être la plus démocratique, elle ne donne pas plus de garantie que celle parlementaire. Tout compte fait, à l’étape actuelle, bien de retournements de veste peuvent advenir. Car, l’appréciation du document déterminera davantage les uns et les autres sur la nécessité d’en finir avec la révision dès l’étape du parlement ou d’avoir recours au peuple souverain. Wait and see.



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