Sécurisation des personnes et des biens en 2017 : La nouvelle carte sécuritaire ne doit pas ramener l’insécurité

Angelo DOSSOUMOU 27 décembre 2016

Sacca Lafia, ministre de l’intérieur

Un pic inquiétant sur le plan sécuritaire surtout au cours de la période avril-septembre 2016 ! A peine arrivé au pouvoir, le président Talon et son gouvernement ont été, tout de suite, confrontés aux braquages cycliques perpétrés à Cotonou, Calavi, Porto-Novo, Pahou, Parakou, Djougou etc. Le changement de régime aura permis aux malfrats de dicter, sur les axes routiers, notamment dans le septentrion, leur loi. Devenues peu sûres pour ne pas dire carrément des mouroirs, les routes ont, non pas par des accidents, endeuillé des familles entières. Les exemples attendrissants du Colonel des douanes tué sur l’axe Djougou-Natitingou ou des deux agents des eaux et forêts fusillés vers Tanguiéta sont encore frais dans les mémoires. Le plafond de l’imaginable a été crevé au cours de cette période avec des malfrats qui, comme dans un western en plein cœur de Cotonou, ont réussi à immobiliser une voiture de convoyage de fonds, opérer tranquillement et emporter une mirobolante somme d’un milliard 200 millions de Fcfa au nez et à la barbe des forces de sécurité et de défense.
Toujours au cours de cette année tumultueuse en matière de sécurité, presque tous les supermarchés de la capitale économique et ceux de Calavi ont eu la désagréable surprise de recevoir la visite des malfaiteurs. Et comme pour témoigner que l’insécurité a été pendant des mois le souci majeur des Cotonois, sur un poster géant à la place de l’étoile rouge, le maire de la ville a émis le vœu qu’en 2017, la capitale économique soit mieux sécurisée. Cela va de soi avec les vols, crimes crapuleux qui ont, en ces périodes d’incertitude, contraint les populations de Cotonou et environs à circuler la peur au ventre. Toujours parlant de ces tristes prouesses des hors-la-loi entre avril et septembre 2016, dans le département des Collines, ce sont les agences de téléphonie mobile et les institutions financières qui, comme des mouches, les ont attirés avec à la clé des millions emportés.

Continuer sur la même lancée en 2017 !
En définitive, l’insécurité aura été pendant de longs mois, le gros souci du président Talon et de son gouvernement. Mais, depuis environ trois mois, c’est l’accalmie. Les hommes en armes ont pris la mesure du défi à eux lancé par la pègre et grâce à quelques opérations d’éclat, ils ont réussi à maîtriser la situation. Depuis lors, les braquages se sont raréfiés pour ne pas dire qu’ils ont complètement disparu. Ainsi, le gouvernement, après les nombreux ratés du début de mandat, a fini par trouver la meilleure formule pour assurer la sécurité des personnes et des biens, même en cette fin d’année réputée être la période au cours de laquelle les actes d’insécurité montent en flèche. Et, cette accalmie sécuritaire, les paisibles populations n’en demandent pas mieux pour 2017.
Mais, tout comme l’avènement d’un nouveau régime a permis aux malfrats de reprendre du poil de la bête en 2016, il ne faut pas que de nouveaux changements en viennent à tout chambouler. Pour cela, il y a donc à craindre une recrudescence de l’insécurité avec les nombreuses réformes au sein des forces de sécurité et de défense. C’est dire que la nouvelle carte sécuritaire et la fusion police-gendarmerie doivent être une panacée. Alors, il serait préjudiciable qu’elles soient de nouveau à la base de l’insécurité dans les villes et agglomérations sur l’ensemble du territoire national. Car, déjà, à tort ou à raison, certains redoutent une guerre de leadership entre les différents corps avec lesdites réformes. D’ailleurs, qui dit qu’au sein même des disciples de St André où il se note deux syndicats, l’unité est de mise, et à plus forte raison, une fusion avec la gendarmerie ? Bon an mal an, le gouvernement est tenu avec ou sans sa nouvelle carte sécuritaire et sa fusion d’éviter aux populations de revivre le spectre des braquages de début de mandat. En 2017, ils apprécieront.



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