Segub gate : Un crime économique qui défie Talon

Arnaud DOUMANHOUN 17 août 2016

Le récit hallucinant de Segub Gate a éclairé d’un jour cruel le vaste système de spoliation de l’Etat dans la filière véhicules d’occasion. Un secteur si important de notre économie mais piloté à vue avec pour seul souci la sauvegarde d’intérêts particuliers. Dans ce Bénin où à moins de 50 km de Cotonou, l’on continue d’utiliser des réfrigérateurs à pétrole dans des centres de santé, on ne peut passer en perte et profit ces crimes économiques. La majorité silencieuse qui par définition ne s’exprime pas refuse d’être le malheureux dindon de la farce. Il faut que le pays retrouve ce qu’on lui a indûment pris. Nos compatriotes ragent de la non optimisation de l’argent public. La bonne nouvelle, c’est que la justice est saisie afin de statuer sur les prévarications contenues dans ce dossier. Espérons que pour une fois, nos magistrats n’adapteront pas la vitesse des gastéropodes comme hélas c’est le cas dans de nombreux dossiers. Ici, il s’agira à juste titre de privilégier la réparation sur la sanction. Tous ceux qui ont pris de l’argent indûment doivent être mis en débet de rembourser les sommes soustraites ainsi que les donneurs d’ordre de répartition fantaisiste des deniers publics. C’est seulement en cas de refus de remboursement qu’il faut les condamner pénalement. C’est parce que depuis tant d’années, on a laissé faire, tout accepté, fermé les yeux que l’action de reprise en main est difficile. Le Gouvernement de la rupture n’a d’autre choix que de récupérer l’argent volé, sinon il apparaîtra que la rupture mise en vitrine cache des comploteurs à la cuisine.



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