Session extraordinaire à l’Assemblée nationale : Les députés se penchent sur la loi sur les hépatites ce jour

Arnaud DOUMANHOUN 14 septembre 2017

Enfin un cadre juridique à la riposte nationale contre les hépatites virales ? Le Bénin paie un lourd tribut aux hépatites à cause du manque de volonté et d’engagement politique des décideurs. Mais depuis son avènement, le régime du Nouveau départ se bat aux côtés des Organisations de la société civile (Osc), qui très tôt ont pris la mesure de l’enjeu, pour inverser la tendance. L’examen de la proposition de loi portant prévention, contrôle et prise en charge des hépatites virales qui est à l’ordre du jour de la session extraordinaire qui s’ouvre ce jeudi 14 septembre à l’Assemblée nationale sonnera sans doute le glas du règne de cette endémie au Bénin. Cette loi offrira enfin aux acteurs, un cadre juridique pour poursuivre la bataille pour l’éradication des hépatites conformément aux Objectifs de développement durable (Odd) à l’horizon 2030.
Cette loi est donc très attendue, notamment après la validation du Plan stratégique national de lutte contre l’endémie, élaboré par l’Alliance béninoise des organisations de la société civile contre les hépatites virales (Aboschvi) que préside le Dr Nicolas Kodjoh, spécialiste des maladies digestives et du foie, Professeur titulaire des universités nationales du Bénin. « A partir d’une politique nationale, les acteurs privés ‘’professionnels de santé, associations de patients, organisations de la société civile....’’ auront une plus grande capacité de déploiement et d’efficacité opérationnelle, en étant complémentaires de l’action publique. Cette vérité a conduit le Gouvernement de la rupture à prendre à bras le corps la question des hépatites à laquelle les gouvernements passés étaient demeurés désespérément sourds au grand dam des malades et de leurs familles », a déclaré le professeur Kodjoh à l’occasion de l’atelier de validation du Plan stratégique Aboschvi 2017-2022. Aujourd’hui, le sort de ces milliers de Béninois atteints de l’hépatite est entre les mains des députés de la 7e législature.
En effet, environ 1,4 million de Béninois vivent avec les virus des hépatites, soit une personne sur 7, et 95% des malades ne le savent pas. Le taux de prévalence nationale est de 9,9% pour l’hépatite B et 4,12% pour l’hépatite C. Ce qui fait figurer le Bénin dans les zones d’endémies élevées pour les deux maladies. Pourtant, seulement 1% des patients ont accès au traitement et bénéficient d’un suivi médical. Il n’existe aucun système de surveillance épidémiologique et de veille sanitaire. L’on note aussi des insuffisances dans tous les domaines concernés par la prise en charge globale des malades, des itinéraires thérapeutiques complexes pour les patients en quête de soins, qui se terminent généralement par des impasses thérapeutiques, des décès prématurés d’adultes, de jeunes laissant des veuves et orphelins de bas âge sans ressources… La liste n’est pas exhaustive. Il est plus qu’urgent que le législateur dote le Bénin d’un arsenal juridique, afin de freiner la propagation inquiétante des hépatites virales au Bénin.
A en croire le professeur Nicolas Kodjoh, la proposition de loi portant prévention, contrôle et prise en charge des hépatites virales et le Plan stratégique national de lutte contre les hépatites virales sont deux outils indispensables à la riposte nationale contre les hépatites. Il appelle donc à un renforcement de la synergie d’actions entre le ministère de la santé et la société civile pour une lutte efficace contre les hépatites.



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