Soirée politique à la fondation Friedrich Ebert : Le procès de la Lépi

Moïse DOSSOUMOU 17 février 2014

Sacca Lafia, Pdt/Cos-Lépi

La troisième soirée politique organisée par la fondation Friedrich Ebert a connu un véritable succès. « Regards croisés des acteurs politiques et de la société civile sur la Liste électorale permanente informatisée », tel a été le thème sur lequel ont débattu les panélistes et le public qui ne s’est pas fait prier pour effectuer le déplacement de la fondation vendredi dernier. Orden Alladatin de la société civile, Sacca Lafia, député et président du Conseil d’orientation et de supervision de la Lépi (Cos-Lépi), Basile Ahossi, député et membre du Cos-Lépi et Aurélien Agbénonci, fonctionnaire international n’ont pas manqué d’arguments pour confronter leurs idées sous la houlette de Georges Amlon, journaliste à la radio nationale.
Après le mot de bienvenue de Constantin Grund, représentant résident de la fondation Friedrich Ebert, place a été faite au débat. A en croire Orden Alladatin, la Lépi s’est imposée aux Béninois parce qu’il fallait mettre un terme à la confection des listes électorales artisanales dont le coût est assez important. Et plus qu’un outil d’aménagement du territoire, la Lépi permet d’éviter les conflits post-électoraux, a-t-il souligné. Mais, regrette Basile Ahossi, au lieu d’être un outil de développement, la Lépi s’est plutôt révélée comme un instrument politique. Sacca Lafia note que cette polémique est normale puisque la liste électorale est la clé d’un scrutin. « Il nous faut retrouver les chemins de la sagesse », s’est exclamé Aurélien Agbénonci qui souhaite qu’il faut une convergence d’intelligences afin que cette liste ne soit plus objet à polémique.
Il a été révélé au cours des échanges que sur la base de l’audit réalisé par l’Organisation internationale de la francophonie (Oif), 2 200 000 personnes ont été enregistrées sur la base de simples témoignages. Or, la loi interdit, aux dires des invités, que les témoignages de ces personnes soient vérifiés avant 2017.
Pour couper court à la suspicion ambiante, en se fondant sur l’expérience malienne, l’expert international a jugé utile qu’il faille placer la gestion de la Lépi sous l’autorité d’un organe non partisan. « Il faut sortir les politiciens du Cos-Lépi », a-t-il martelé.



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