Suspension de ‘‘La Nouvelle Tribune’’ par la Haac : Regards croisés sur une décision controversée

Angelo DOSSOUMOU 25 mai 2018

Suspendu à titre conservatoire, et indisponible dans les kiosques pour le bonheur de ses lecteurs. Depuis hier, et une décision inattendue du président de la Haac, Adam Boni Tessi, le journal ‘‘La Nouvelle Tribune’’ est, à titre conservatoire, interdit de parution. Accusé par le président de l’autorité de régulation de la presse, d’acharnement contre le chef de l’Etat, sa voix très discordante est étouffée. Dans un monde médiatique plutôt diversifié, le quotidien ‘‘La Nouvelle Tribune’’ a, sans doute, été sacrifié sur l’autel du zèle et d’un mépris des dispositions légales qui fondent la liberté d’expression chèrement acquise à la conférence nationale.
Du moins, les avis des acteurs politiques, de la société civile, du monde des médias, des juristes et analystes, suite à ce coup de tonnerre, prouvent bien qu’il est impossible de défendre l’indéfendable. Bien vrai, comme l’a souligné l’ancien conseiller à la Haac, Agapit Maforikan, « la liberté appelle la responsabilité… ». Unanimement, nous reconnaissons qu’après l’embellie des premières années du renouveau démocratique, la presse tombe de plus en plus bas.
D’ailleurs, s’il en est ainsi, les responsabilités sont engagées. Mais, beaucoup plus celles des politiques, surtout quand la Haac, au lieu de réguler et de défendre les libertés, devient plutôt une hache. Mais, réjouissons-nous qu’unanimement, la décision du président Tessi de suspendre le quotidien "La Nouvelle Tribune" jusqu’à nouvel ordre est décriée. Il ne pouvait en être autrement. Car, la bombe Tessi, comme le fait remarquer le député Guy Mitokpè, rétrograde notre pays de plusieurs décennies en arrière. Et à continuer, d’après la sagesse africaine, à toujours peindre du blanc sur du blanc et du noir sur du noir, il serait impossible de se révéler en profitant de la diversité qui ne fait que vous permettre d’avancer. C’est si simple que ça.



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