Tentative d'empoisonnement du chef de l'Etat et de coup d'Etat : La Cour d'appel confirme la décision du juge Angelo Houssou

Angelo DOSSOUMOU, Moïse DOSSOUMOU 2 juillet 2013

(Le cas de Patrice Talon et Olivier Bocco disjoint de ceux des autres mis en cause)

Confirmera ou ne confirmera pas. Les supputations allaient bon train et tous les regards étaient fixés hier sur la chambre d’accusation de la Cour d’appel de Cotonou. En effet, suite aux deux ordonnances de non-lieu rendues le 17 mai 2013 par Angelo Houssou, juge du 6ème cabinet du tribunal de première instance de première classe de Cotonou, dans la double affaire de tentative d’empoisonnement sur la personne du chef de l’Etat et de coup d’Etat, appel a été interjeté. Après des reports, le suspense a été levé hier. La Chambre d’accusation s’est engagée, à quelques exceptions près, sur la même voie que le juge Angelo Houssou. Ainsi, après avoir confirmé les ordonnances querellées, elle a néanmoins disjoint le cas de Patrice Talon et de Olivier Bocco de ceux des personnes actuellement détenues.

Dès l’annonce de cette décision, les avocats des mis en cause n’ont pas tardé à livrer leurs impressions à la presse. Il n’en est pas de même de ceux du chef de l’Etat. Selon quelques indiscrétions, Me Sadikou Alao est en déplacement hors du territoire national. De son côté, Me Paul Kato Atita, joint au téléphone, ne s’est pas montré disposé à répondre à nos questions.

Me Joseph Djogbénou

" La Cour d’Appel de Paris va en tirer toutes les conséquences "

" Les décisions qui ont été rendues ont largement confirmé la décision du Juge Houssou. Je pense que justice a été rendue au juge Angelo Houssou, justice a été rendue à la justice béninoise et justice a été rendue à ceux qui sont détenus dans les conditions que vous savez. Ce que nous attendons à présent, c’est leur mise en liberté d’office et sans condition, ainsi que la Chambre d’accusation l’a décidé. Je ne crains rien, enfin, tout est possible dans ce pays, vous le savez. Mais je ne pense pas que le Procureur général et le Chef de l’Etat prendront la décision de la mise en liberté d’office. Vous n’imaginez pas qu’on retrouve Patrice Talon être poursuivi pour des faits qui ne sont pas constitués. Et bien entendu, la chambre d’instruction de la Cour d’Appel de Paris va en tirer toutes les conséquences ".

Me Charles Badou

" Les détenus doivent recouvrer leur liberté "

" Il y en a qui sont attachés à la vérité et ici aujourd’hui, nous avons vu que le droit a été dit. Mais n’oublions pas quand même qu’il y a une disjonction des cas de Olivier Boco et de Patrice Talon, mais tout le reste, il y a eu confirmation de l’ordonnance de non lieu… La Chambre d’accusation a estimé que les deux ne pouvaient être analysés et étudiés de la même manière, qu’il fallait faire une distinction quant au traitement du dossier relativement aux deux affaires. Pour ce qui est de Patrice Talon ou de Boko Olivier, elle a disjoint, mais pour ce qui est de Ibrahim Mama Cissé, Soumanou Moudjaïdou et Kora Zoubérath, elle a confirmé le non-lieu. Cela veut dire qu’en principe, ils doivent recouvrer leur liberté. Pour le dossier qui est dit de coup d’Etat aussi, il y a eu confirmation du non-lieu, c’est-à-dire pour Pamphile Zomahoun et Johannès Dagnon, le non-lieu a été confirmé. Donc, ils doivent également recouvrer leur liberté …".


Passons à autre chose !

Savoir s’arrêter, aller de l’avant et passer à autre chose ! Après le verdict de la Cour d’appel qui a confirmé hier les ordonnances du juge Angelo Houssou en première instance dans les affaires tentative d’empoisonnement du chef de l’Etat et de coup d’Etat, il n’y a rien de plus sage. Et comme le dirait l’autre, dans la vie, il faut tout remettre entre les mains de Dieu. A mon avis, ce n’est souvent pas par laxisme encore moins par faiblesse. Mais quand Dieu a épargné le premier des Béninois de ce qui s’apparente pour l’accusation à un complot, quoi de plus normal qu’il lui rende grâce, qu’il réclame justice et qu’il laisse passer s’il est débouté et confie la conversion de ses persécuteurs à sa divine miséricorde tout en gardant désormais l’œil ouvert si tant est qu’il est convaincu de la culpabilité des mis en cause. Malheureusement, nul n’est à sa place. Mais il y a une certitude, ça le grandit et Dieu sera témoin de son geste. D’ailleurs, le Dieu qu’il adore n’a-t-il pas pardonné à ses persécuteurs qui l’ont cloué sur la croix ? Entre le jusqu’au-boutisme actuellement en cours du côté de l’accusation et l’arrêt des poursuites pour passer à autre chose, en un mot mieux se consacrer à l’écoute des préoccupations du peuple, à mon sens, le choix est vite fait. Ce n’est plus l’heure de la récréation. L’heure est aux urgences qui appauvrissent les populations, les empêchent de circuler sans peur d’être tuées par des voies impraticables. L’urgence est aussi de se loger et se soigner en n’ayant pas de soucis à régler la facture. Pardonnons pour être pardonnés. Seuls ceux qui l’ont compris auront la vie éternelle. Amen !



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