Tribunal de première instance de première classe de Cotonou : Le greffier Abou Séidou doit justifier un déficit de 1,5 milliards

Arnaud DOUMANHOUN 26 avril 2018

Le Conseil des ministres s’est penché hier sur les anomalies relevées dans la gestion de l’ex greffier en chef du Tribunal de première instance de première classe de Cotonou, le nommé Abou Séidou. A en croire le garde des sceaux, Joseph Djogbénou, après avoir occupé la fonction de 2011 à 2017, l’intéressé a fait valoir ses droits à la retraite le 1er octobre 2017, mais n’a pas daigné passer service, ni faire le point des comptes bancaires ouverts sous sa responsabilité, à son successeur, le sieur Désiré Tossounon-Zakari qui a pris service le 19 octobre. L’inspection des services judiciaires a donc été saisie de cette situation, et la passation de service est intervenue le 9 mars 2018, soit plus de cinq mois après le départ de Abou Séidou du greffe. C’est à l’occasion que des anomalies et contradictions sont apparues dans sa gestion des fonds de greffe. « Lesdites anomalies ont permis de constater des incohérences d’une ampleur considérable entre les soldes attendus et les soldes effectivement disponibles dans les différents comptes bancaires. Ainsi, à la date du 9 mars 2018, la gestion du sieur Abou Séidou présente un déficit non justifié d’un milliard cinq cent quinze millions cinq cent cinquante mille trois cent onze (1.515.550.311) Fcfa », a déclaré le ministre de la justice, Joseph Djogbénou. Selon le point fait hier aux médias, au terme du conclave gouvernemental, les sommes d’argent déposées sur ces différents comptes représentent les sommes reçues par le greffier en chef au titre des consignations ordonnées par décision de judiciaire, les fonds de scellés ainsi que les fonds de certaines successions dont la gestion est confiée au greffier en chef.
Aux fins de faire la lumière sur ce dossier, le procureur de la République a été saisi et le garde des sceaux instruit à l’effet de faire procéder à un audit de la gestion des greffes de tous les tribunaux et cours d’appel sur les cinq dernières années. Affaire à suivre.



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