Violation des libertés syndicales : Le député Eric Houndété accuse le gouvernement

Karim O. ANONRIN 30 mai 2013

Les évènements survenus suite aux conclusions du rapport de la Commission présidée par l’Inspecteur Général d’Etat (Ige) sur la gestion de la Société Nationale de Commercialisation des produits Pétroliers (Sonacop) préoccupent le député Eric Houndété. En effet, dans cette affaire, Expédit Houessou, Directeur général de la Sonacop a été relevé de ses fonctions pour mauvaise gestion, et mis à la disposition de la Brigade Economique et Financière (Bef) le vendredi 10 mai 2013. Ensuite, le lundi 13 mai 2013, c’est Dieudonné Lokossou, ancien dirigeant du Syndicat de la Sonacop qui a été accusé par le gouvernement pour n’avoir pas mené des actions de dénonciation de la gestion de son ancien Directeur, en l’occurrence Expédit Houessou, puis interpellé par la Bef le17 mai 2013. Pour le député Eric Houndété,

il s’agit là d’une violation des libertés syndicales. C’est pour cette raison qu’il souhaite que le gouvernement vienne répondre à certaines de ses préoccupations au Parlement. Ceci, à travers des questions d’actualité et conformément aux dispositions de l’article 110 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale.

(Lire ci-dessous l’intégralité de l’interpellation du gouvernement par le député Eric Houndété)

QUESTIONS D’ACTUALITE AU GOUVERNEMENT

Objet : violation des libertés syndicales et de la protection du syndicaliste béninois.

Suite aux conclusions de la commission présidée par l’Inspecteur Général d’Etat (IGE), le Directeur général de la Société Nationale de Commercialisation des produits Pétroliers (SONACOP), monsieur Expédit HOUESSOU, a été relevé de ses fonctions pour mauvaise gestion, et mis à la disposition de la Brigade Economique et Financière (BEF) le vendredi 10 mai 2013.

Contre toute attente, le Gouvernement réuni en Conseil extraordinaire des ministres le lundi 13 mai 2013, accuse l’ancien dirigeant du Syndicat de la SONACOP, monsieur Dieudonné LOKOSSOU, de n’avoir pas mené des actions de dénonciation de la gestion de son ancien Directeur. Sur la base du compte rendu de ce conseil des ministres, Dieudonné LOKOSSOU a été interpellé à son domicile le 17 mai 2013, et contraint à comparaître à la Brigade Economique et Financière et au tribunal sous une influente escorte policière.

En application de l’article 110 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, il est demandé au gouvernement :

1- de préciser les fondements légaux ou réglementaires du reproche fait au syndicaliste LOKOSSOU, par le Conseil des Ministres, de n’avoir pas dénoncé la mauvaise gestion de l’ex directeur de la SONACOP.

2- d’expliquer le déploiement d’un important détachement des forces de sécurité au domicile de monsieur LOKOSSOU au petit matin du 17 mai 2013, pour le conduire de force à la Brigade Economique et Financière, alors que ce dernier avait été convoqué pour 10 heures.

3- de dire si ces pratiques ne traduisent pas une volonté de provocation et d’humiliation délibérées des responsables syndicaux.

4- de dire quand le gouvernement se résoudra-t-il à renoncer à l’acharnement gratuit sur les responsables syndicaux.

5- de préciser le rôle des intendants militaires nommés auditeurs internes au cours du Conseil des Ministres du vendredi 08 juillet 2011, dans les différentes sociétés d’Etat et les résultats de leur présence au sein desdites sociétés.

6- Expliquer pourquoi le Gouvernement ne trouve pas pertinent de demander des comptes à ces auditeurs.

Fait à Porto-Novo, le 27 mai 2013

HOUNDETE Eric



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