Violences meurtrières récurrentes entre transhumants et agriculteurs : Une proposition de loi pour sauver les éleveurs béninois

Gérard GANSOU 22 novembre 2013

Plus de 100 morts et des dizaines de blessés dont les séquelles sont irréversibles depuis 2010. Voilà le triste bilan des violences répétitives et malheureuses qui traduisent aisément les relations conflictuelles entre les communautés d’éleveurs et les agriculteurs dans l’exercice de leurs activités dans notre pays. Face à cette situation préoccupante et désespérante pour les pouvoirs publics, l’Assemblée nationale à travers l’honorable Azizou Issa entend prendre ses responsabilités en mettant en place l’arsenal juridique qui doit désormais fonder la transhumance et le pastoralisme au Bénin.

Une loi pour concilier les agriculteurs et les éleveurs. C’est l’objectif de l’honorable Azizou Issa, député de la 1ère circonscription électorale qui ambitionne d’introduire dans les tout prochains jours à l’Assemblée nationale, une proposition du code pastoral et de la transhumance. L’objectif visé par le représentant du peuple est d’arrêter les rivalités sanglantes qui opposent régulièrement les communautés vulnérables d’éleveurs transhumants et les producteurs. Déjà, ce code devrait fixer les contours sur des questions liées à la pratique de l’élevage au Bénin à dominance de type traditionnel extensif assis sur le pastoralisme. En effet au Bénin, l’élevage est fortement marqué par la transhumance à la fois comme mode de vie des espèces animales et technique d’élevage.
D’où les mouvements transfrontaliers des troupeaux, et subséquemment, la nécessité absolue qu’il y ait une loi pour favoriser cette mobilité des troupeaux, assurer la sécurité des éleveurs, en vue notamment de mieux rentabiliser l’élevage. Définie comme un mouvement régulier de bovins, en direction du sud pendant la saison sèche pour répondre au manque de pâture et d’eau sur leur terroir d’attache, la transhumance est de plus en plus décriée par les agriculteurs. Tenez ! en saison sèche, le parcours aller de la transhumance est plutôt constitué de points stratégiques (points d’eau, aires de pâturage, marchés, cures salées, gués, etc.) que les éleveurs cherchent à relier. Ils ne suivent donc pas une piste bien précise puisque les champs ne sont pas cultivés en cette période. Et, leur itinéraire est issu de la tradition mais s’articule autour de la présence de certaines ressources pastorales « clés » (fourrage et eau essentiellement).
Au moment du retour de la transhumance et lors des déplacements quotidiens sur le terroir d’attache en saison des pluies, des pistes précises appelées couloirs sont empruntées par les éleveurs, pour faciliter leur passage à travers les terroirs agricoles. Il s’observe actuellement une tendance au balisage de ces couloirs, pour contrer l’avancée des champs, qui engendre de violents conflits entre agriculteurs et éleveurs. Alors, en faisant cette proposition de code, l’honorable Azizou Issa participe en tant que représentant du peuple à l’élaboration des lois pour le bien-être des populations béninoises et cette initiative est à saluer.



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