Visite de terrain de l’Aic dans le Borgou-Alibori : L’intensification de la production cotonnière en marche

La rédaction 11 septembre 2017

Au Bénin, l’ère du renouveau de l’or blanc. Lors de sa visite de terrain, les 07 et 08 septembre derniers dans les champs de Coton du Borgou-Alibori, le Président de l’Association Interprofessionnelle du Coton (AIC, Mathieu Adjovi a constaté que le programme d’intensification de la production porte ses fruits. Mieux, très motivés, les cotonculteurs promettent un nouveau record.

Des cotonniers à perte de vue, lourdement chargés de capsules, et dont la taille équivaut presque à celle des producteurs. Dans les communes de l’Alibori et du Borgou visitées par l’Aic, notamment Banikoara, Gogounou, Kandi, N’Dali, Bembérékè, des signaux projettent une campagne prometteuse. Et c’est déjà le tout premier champ visité par le Président Mathieu Adjovi, le jeudi 7 septembre à Gogounou qui annonce les couleurs. « Les pluies sont au rendez-vous. Nous avons eu des semences de qualité et les intrants à temps. J’espère au moins 2 tonnes à l’hectare », affirme Orou Gounarou Issifou, producteur à Gogounou, sélectionné dans le cadre du Programme d’intensification.
Le programme d’intensification en expérimentation vise en réalité à améliorer le rendement par hectare, étant donné que les terres ne sont pas extensibles. Dans l’Alibori et le Borgou, la délégation de l’Aic a constaté un engouement des producteurs pour l’initiative. Selon le point fait par les Coordonnateurs de l’Aic de ces deux départements au cours des séances de travail tenues respectivement à Kandi et à N’Dali, les superficies emblavées dans le Borgou sont de de 8245 hectares, soit 110% des prévisions. L’adhésion est aussi considérable dans l’Alibori. D’ailleurs, la différence est nette entre les champs intensifiés qui portent jusqu’’à une soixantaine de capsules et les champs conventionnels dont le nombre de capsules tourne autour de la vingtaine. Des performances qui rassurent le Président Mathieu Adjovi et sa délégation. « Je crois que nous avons atteint au moins 80% de nos attentes dans le cadre du programme d’intensification. Les terres ne sont pas extensibles. Il nous faut aller à plus de 3 tonnes à l’hectare pour satisfaire la capacité des usines dans le temps. Je salue l’adhésion des producteurs qui ont compris qu’avec la même superficie, on peut avoir des rendements meilleurs », a-t-il souligné.

Au moins 500.000 tonnes attendues
Sereins, les cotonculteurs rencontrés au cours de la visite de terrain ainsi que les autorités communales sont convaincus qu’avec les dispositions prises pour garantir des semences de qualité et des intrants en quantité suffisante, les fruits tiendront la promesse des fleurs. « Avec les différentes réformes en cours dans le secteur, l’or blanc se porte de plus en plus bien. Et c’est cela la marque du professionnalisme de l’Association Interprofessionnelle du Coton. Nous sentons vraiment que c’est le magnat du coton, le Président Patrice Talon qui dirige le pays. Et si le coton se porte bien, nos populations se porteront mieux et nos mairies ne peuvent que s’en réjouir », a déclaré Bio Sarako Tamou, Maire de Banikoara, au nom de ses pairs de l’Alibori.
Ce professionnalisme de l’Aic reconnu est aussi source de motivation dans le rang des producteurs qui, automatiquement payés et primés à l’issue de la campagne écoulée, entendent de faire mieux cette-fois. « Entre-temps, le coton se faisait à la télé, mais désormais, tout se fait sur le terrain sans tambour ni trompette. Il y a un changement progressif avec le retour de l’Aic. Les difficultés des producteurs sont du passé. Et nous allons battre le record de l’année dernière et atteindre 500.000 tonnes », dira Koura Orou Bio Tamou, Président de la Fédération Nationale des Cotonculteurs. Quant aux égreneurs, représentés à l’occasion par Nestor Noutai, ils sont à pieds d’œuvre pour que toute la production soit égrenée, sans qu’aucun gramme de coton ne soit mouillé.

Des dispositions prises pour faire face aux couacs

Cette descente du Président de l’Aic dans le Borgou et l’Alibori a permis de relever les inquiétudes des producteurs, notamment en ce qui concerne la réfection des pistes. L’Aic a rassuré ces derniers de ce que des dispositions seront prises pour un suivi des travaux pour le convoyage du coton vers les usines. « Nous avons reçu des instructions pour que l’identification se fasse de façon concertée pour qu’il n’y ait pas de contestations. Nous entrerons en contact avec le ministère des infrastructures pour que le nécessaire soit fait à temps », a expliqué Narcisse Djègui, Secrétaire Permanent de l’Aic. L’Association interprofessionnelle du Coton s’est aussi intéressée aux doléances relatives à la production céréalière, le crédit Coton et la mécanisation agricole. Et pour renforcer le dispositif d’encadrement pour l’optimisation des performances de l’intensification, l’Aic est d’ores et déjà à l’œuvre. Une formation des acteurs est prévue cette semaine pour préparer la campagne. En attendant, les producteurs mettent les bouchées doubles pour un suivi rigoureux pour que les fruits tiennent la promesse des fleurs. La campagne de commercialisation s’ouvre début novembre prochain.
Fulbert ADJIMEHOSSOU



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