Bavures lors des répressions policières : les populations montent le ton, la hiérarchie sévit

15 avril 2024

Le mercure est monté ce lundi. Les populations crient leur ras-le-bol et la hiérarchie de la Police Républicaine réagit aux bavures de ses agents lors des répressions. Le ton est monté après que des vidéos de maltraitance des usagers par les policiers ont circulé sur les réseaux sociaux. Cela a suscité une vive émotion au sein de l’opinion et la colère au sein de la population. C’est à Natitingou que la situation a dégénéré. Les populations sont sorties en masse pour soutenir des citoyens interpellés dans une affaire de bavure policière enregistrée le vendredi 12 avril dernier. Pendant que ces derniers comparaissaient au tribunal, la tension est montée d’un cran. En effet, les populations sont venues en grand nombre exiger la libération des détenus et la condamnation des agents de police impliqués dans la bavure. Mais elles ont été interdites d’accès à la salle d’audience et s’en est suivi un affrontement entre populations et policiers. Route inter-Etats Natitingou-Tanguiéta bloquée, jets de pierres, lancer de gaz lacrymogène. C’est le triste tableau présenté par les deux parties dans une ville assez paisible. La situation tendue à Natitingou n’est que la face visible de la très forte frustration ressentie au sein des populations du fait des violences policières subies par des usagers sur les routes.

La réaction ferme de la hiérarchie contre les dérives policières
En revanche, la hiérarchie de la Police Républicaine n’est pas restée sourde aux cris de cœur. Elle a décidé de sanctionner les agents indélicats et leurs supérieurs directs qui n’ont pas pu prendre leurs responsabilités. Dans un communiqué, la Direction a annoncé les premières mesures en réponse aux bavures. Ainsi, un commissaire d’arrondissement de la ville de Cotonou a été limogé ce lundi 15 avril 2024. Selon le communiqué, le concerné est limogé pour une affaire d’excès de zèle de l’un de ses agents déportés par le conducteur d’un mini-bus. Par ailleurs, selon des informations de la police Républicaine, plusieurs fonctionnaires de police impliqués ou cités ont été mis aux arrêts. Aux dernières nouvelles, 04 policiers impliqués dans la bastonnade des usagers à Natitingou sont placés sous mandat de dépôt au tribunal de la ville. Les prévenus seront jugés comme le souhaitent les populations. Ces décisions témoignent de la volonté de l’institution à combattre ces dérives. Ce sont pourtant des dérives qui sont contraires aux valeurs et aux principes fondamentaux de la fonction. Malgré les nombreuses sensibilisations de la haute hiérarchie de la police, il est observé des actes de déviances de quelques agents dont les vidéos ont abondamment circulé sur les réseaux sociaux. Ce sont des faits qui non seulement ternissent l’image de l’institution mais sont surtout sources d’insécurité.

Nécessité de collaboration pour une meilleure sécurité
Une collaboration est nécessaire entre les populations et la police. Les deux parties ne sont pas ennemies mais partenaires pour la sécurité au sein de la cité. D’un côté, la police est commise pour offrir des services publics pour la quiétude des populations. Par conséquent, l’institution est appelée à préserver les droits des citoyens en respectant leur dignité. De l’autre côté, les populations doivent comprendre que les agents de la police ne sont pas leurs bourreaux qu’il faut à tout prix mettre hors d’état de nuire. Bien au contraire, ils sont au service de la nation et elles sont appelées à les aider en leur fournissant des informations utiles pour leur mission. En somme, pour une bonne quiétude au sein de la société, chacun doit jouer convenablement son rôle.



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