4è round des négociations gouvernement-syndicats : L’équation « défalcation » pour apaiser la tension sociale

Angelo DOSSOUMOU 20 février 2014

Les syndicalistes exigent la retrocession des fonds défaqués pour suspendre les grêves

Elle est très attendue. Mais enfin, la reprise des négociations gouvernement-syndicats est, sauf changement de dernière minute, prévue pour ce jour. Le gouvernement qui avait demandé lors de la dernière rencontre un moratoire de trois mois, a fini par envoyer une nouvelle invitation aux syndicalistes. Et à raison, ce quatrième round des pourparlers gouvernement-syndicats est très attendu. Car, entre autres raisons, l’administration publique est en grève, la maison justice est paralysée, les élèves sont dans la rue, livrés à eux-mêmes, les malades indigents côtoient la mort, faute des soins adéquats que pourraient leur donner les praticiens hospitaliers s’ils n’étaient pas en colère et en grève. Bref, c’est la crise. Le tableau est noir.
Mais jusqu’ici, le gouvernement et les syndicalistes campent sur leurs positions. Et si la rencontre de l’Infosec normalement prévue pour ce jour enregistre les mêmes échecs que les trois précédentes, le gouffre ne serait pas loin si ce n’est encore pas la catastrophe. En effet, le spectre d’une année blanche pointe déjà à l’horizon, les malades redoutent l’ultimatum des praticiens hospitaliers qui tire vers sa fin et l’économie béninoise s’époumone chaque jour de grève, avec environ 2 milliards Fcfa de perte. Malgré tout cela, le gouvernement ne veut rien concéder aux syndicalistes en ce qui concerne les préalables exigés par ces derniers à savoir le relèvement du préfet et du commissaire de Cotonou de leurs fonctions et la rétrocession des sous défalqués sur les derniers salaires.

La pomme de discorde
Mais, si le gouvernement a fait un léger effort à l’endroit des syndicalistes en amenant le préfet à rapporter son arrêté interdisant les marches, rien ne dit que cela suffira à calmer la colère des syndicalistes et à mettre de l’eau dans leur vin en ce qui concerne cette revendication. Seulement, il y a de fortes chances que les syndicalistes lâchent du lest de ce côté-là. Cependant, l’épineuse équation reste et demeure les défalcations opérées sur les derniers salaires. Sur ce point, les syndicalistes ne sont pas prêts à démordre et tiennent à récupérer les sous défalqués avant de mettre un terme à la grève et reprendre le chemin des services et autres écoles. De son côté, le gouvernement, en dépit des pertes qu’occasionne la grève pour les caisses de l’Etat, ne veut pas fléchir. Ou du moins ne montre aucun signe, pour prouver que le bout du tunnel est pour ce jour. Au total, il y a de fortes chances qu’un accord sur la défalcation puisse influer positivement sur les négociations qui s’ouvrent ce jour. Autrement, la fin du chemin de la croix ne sera pas pour demain.



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